TRANSIT MAGAZINE - Swiss Metal Magazine

CONCOURS TRANSIT


ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016

Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028

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mis en ligne le : 16.05.10 par indy

INTERVIEW - Dossier Impetus Fest (2010)

Metallica ? Rammstein ? Placebo ? Ne cherchez pas, vous ne les verrez pas à l’Impetus Festival. Et, quelque part, c’est tant mieux ! Ce nouveau raout lausannois n’est pas une fête à la saucisse de plus : c’est un événement pour mélomanes avertis. La preuve ? Une affiche centrée exclusivement sur des formations aussi inspirées que variées. Pas de tête d’affiche donc mais une kyrielle d’artistes de génie qu’on conseillera à toute personne capable d’un minimum d’ouverture d’esprit. Avec tout ceci, il nous a semblé intéressant d’aller poser quelques questions à Renaud, l’un des organisateurs, afin qu’il nous aide à tout vous révéler sur cet événement qu’est l’Impetus.



- Tout d'abord, d'où est née cette idée de festival de cultures et de musiques divergentes ?

Eline et moi-même (qui étions la première équipe de programmation du Romandie entre 2005 et 2008) étions un peu désoeuvrés, et on avait envie de créer quelque chose à Lausanne qui ait un lointain rapport avec Roadburn, soit un festival indoor, avec une programmation assez ciblée, et plusieurs lieux qu'on puisse parcourir en une même soirée. Nos bons contacts avec les gens du Bourg, du Bleu Lézard, du D! et bien sûr du Romandie nous ont permis de finaliser le projet assez vite !

- Vous faites ce festival en partenariat avec l'aire urbaine de Montbéliard-Belfort-Héricourt-Delle. J'avoue avoir un peu de mal à comprendre l'intérêt d'une telle collaboration qui est assez inédite. Que vous a apporté ce partenariat ?

Au départ on avait proposé à Kem (programmateur des Eurockéennes et ami de longue date) de programmer un des soirs du festival, et il se trouve qu'il était précisément en train de réfléchir à un projet similaire avec des gens de Belfort et de Montbéliard ! Du coup, au lieu de lancer un nouveau festival, on en a lancé deux ! Les avantages sont assez évidents : réseautage accru pour réussir à avoir certains groupes, partage de frais et de compétences, échanges entre des projets locaux (Sludge vs Oktopus jouent chez eux, Generic de Montbéliard chez nous), meilleure visibilité auprès des partenaires et sponsors, et bien sûr des intérêts humains vu notre philosophie musicale assez similaire !

- Quelle est la principale difficulté de faire un festival sur trois jours en quatre lieux différents ?

Les avantages des lieux sont en fait aussi leurs inconvénients, ils sont tous (à l'exception du D!) de petite taille, ce qui permet cette programmation découverte mais qui nous oblige également à nous tenir à des groupes pas trop chers. Ensuite, il faut réussir à diversifier la programmation tout en la gardant cohérente, afin de créer une vision d'ensemble attrayante pour le public, mais sans surcharger les mêmes styles.

- Comment se passe la sélection des groupes, quels ont été vos critères ?
La priorité était de faire venir des groupes noise / doom / black ou death metal, car on en a peu souvent à Lausanne. Du coup, Kylesa, Eyehategod ou Nachtmystium ont été des premiers choix ! Ensuite, on a diversifié l'affiche en essayant d'élargir à des styles un peu différents (electro expérimentale, rock garage, par exemple) qui puissent s'intégrer dans le projet sans diluer cet état d'esprit ‘underground’.

- Vous avez choisi exprès une programmation très underground sans noms ronronnant en tête d'affiche, même si je ne peux que vous féliciter de la chose, c'est un choix osé non ?

Oui et non, le concept même de l'événement et la taille des salles ne nous permettaient pas de miser sur des gros noms, même si on avait la possibilité de caser une ou deux têtes d'affiche au D!, elles ne se sont pas présentées et l'avantage d'Impetus est qu'on n’est pas obligés de remplir à tout prix si on ne trouve pas la tête d'affiche de rêve. On a eu la chance d'avoir un bon feed-back de la part des subventionneurs et des sponsors, et le Romandie nous soutient aussi logistiquement et financièrement, du coup, les risques sont calculés, on n’est pas obligés
de remplir chaque salle chaque soir pour s'en sortir. Et miser sur l'identité ‘underground’ du festival est délibéré, c'est comme ça qu'on pourra, peut-être, l'installer dans le long terme.

- En parcourant la programmation, j'ai été surpris de voir qu'un film s'est glissé sur l'affiche. ‘Fuck You’, un film sur la scène expérimentale chinoise… Vous avez vraiment décidé de surprendre et d'éveiller la curiosité avec ce choix ou y a-t-il un adepte de ce style dans le comité d'organisation ?

Lorsqu'on a booké Z. Karkowski (un pape de la musique bruitiste, à côté de Merzbow), Impetus France (où il joue aussi) nous ont dit qu'ils projetaient un docu inédit sur Karkowksi en Chine, ça nous a paru une plus-value pour les adeptes de cette musique assez extrême, même s'ils sont peu nombreux.

- Je sais que tu vas me dire qu'il faut assister à tout, mais quels sont tes coups de cœur de la programmation, qu'est-ce que les gens ne doivent pas rater ?

Kylesa, Sludge vs Oktopus, Eyehategod, Kong, et Dead Brothers, pour ma part. J'espère que j'aurai trente minutes pour aller voir un bout de chaque ! Et My Own Private Alaska au Bourg en clôture de festival le dimanche 18 à l'heure du goûter, j'adore cette idée !

- En Suisse romande (mais je crois que c'est général et pas seulement en Suisse), il est assez difficile de réussir à réunir des amateurs de rock dans le sens large dans une même salle pour faire découvrir de nouveaux talents. Ici vous proposez d'inonder Lausanne avec des concerts jusque dans trois salles différentes en même temps si j'ai bien vu, ce n'est pas un risque ?

On peut effectivement tomber de haut. C'est une première édition, donc on marche un peu sur des oeufs. On a essayé de faire une programmation qui attire simultanément des publics différents, mais qui peuvent avoir des intérêts à découvrir des styles voisins, en proposant notamment des pass pas chers pour chaque soir. Et les lieux ne sont pas immenses, donc même si on les remplit à moitié, le pari est presque gagné.

- Pour parler de l'événement en soi, comment ça va se passer au niveau de la billetterie ? Les gens achètent un pass par soir pour toutes les salles et ils devront les échanger au bar Bu sous les arches du Grand-Pont avant d'aller au concert, c'est correct ?

Oui, on peut acheter un billet pour une seule salle, ou prendre un pass (entre CHF 35.- et 38.-) qui donne accès à toutes les salles de la soirée. Mais tous les billets sont à échanger à la billetterie du bar Bu, qui sera sous une des arches du Grand-Pont côté place de l'Europe, ça nous permet de centraliser la caisse, et accessoirement d'avoir un peu de visibilité dehors. Il y aura un bar, des DJs, des animations visuelles, etc.

- Parle-nous un peu du pass ‘Rupin’ qui m'intrigue beaucoup, à quoi va-t-il servir ?

Le pass ‘Rupin’ est le pass pour tout le festival (pour les quatre jours), et il est en fait plus cher que les trois pass journaliers réunis ! On s'est dit que très, très peu de gens auraient envie de se faire la totale, et que ceux-là seraient ok de craquer un peu plus de thunes pour ne pas s'emmerder à la billetterie chaque soir, et accessoirement soutenir un peu le festival ! Idiot, hein ?

www.impetusfestival.com

Dave & Indy

Interview réalisée par e-mail en février 2010

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mis en ligne le : 21.06.10 par graber

INTERVIEW - Dossier Jailhouse Record (2009)

Oui, il subsiste encore de nos jours des labels de punk totalement dévoués à la culture DIY, et Jailhouse Records, basé aux States, en est la preuve vivante. Avec des groupes provenant tous de la scène underground pure et dure sur son roster, Jailhouse Records est un gage d’honnêteté et d’intégrité au sein de l’industrie musicale actuelle. The Spears (comptant des membres des mythiques Down By Law, D.R.I., Hated Youth, Pink Lincolns), Teenage Rehab, Moral Crux et encore plein d’autres excellents groupes possédant la même culture DIY ou ‘middle finger is up’ font les beaux jours du label. Entretien avec Dave, le boss de Jailhouse, qui nous donne un petit aperçu de la scène punk outre-Atlantique, de la culture DIY qu’il entretient au fil des années, de ses débuts dans l’industrie et de ses attentes en tant que label indé de nos jours. Jailhouse Records lance également en cette nouvelle année son sous-label Sixty Nine Apple Recordings !



- Jailhouse Records est basé à Hampton, en Virginie. Comment se porte la scène punk là-bas ?

En toute honnêteté, la scène punk en Virginie est complètement morte. Il y a eu un moment (il y a environ vingt ans) où nous avons eu une scène en pleine expansion qui a évolué jusqu'à ce qu’elle se soit complètement évaporée vers la fin des années nonante – début 2000. Rétrospectivement, on se rend compte que Hampton et Richmond (qui sont deux villes se situant juste à côté l’une de l’autre) ont vu naître une tonne de grands groupes influents. Nous avons vu évoluer des groupes tels qu’Avail, Candy Snatchers, Strike Anywhere, Municipal Waste et une multitude d’autres, qui ont depuis tous quitté la scène locale et signé sur de très bons labels. Ils connaissent aujourd’hui une renommée nationale, voire internationale. Plus personne ne vient voir de concerts dans le coin. Nous avons pas mal de bons groupes qui passent par ici, mais malheureusement, ils finissent inévitablement avec pas plus d’une poignée de kids comme public. Je suppose que je devrais me sentir mal à ce propos, ou alors je devrais avoir envie de supporter notre scène locale, mais le fait est que notre scène ici laisse à désirer. Il n’y a pas de groupes, mis à part un ou deux, qui valent la peine d’être vus. Tous les autres sont des groupes emo, ou peu importe quelle soit la mode du jour, ils veulent simplement imiter ce qu’il y a dans la presse alternative du moment. Donc oui, en bref, notre scène punk ici en Virginie est pourrie.

- Quand et comment as-tu commencé l’aventure Jailhouse Records ?

Wow, une question simple, mais la réponse est longue et étirée, donc je vais te raconter la version abrégée. J’ai grandi en écoutant du hardcore, je suppose dès l’âge de dix ou onze ans. J’ai fait ce que la plupart des punks de ma région faisaient à ce moment-là ; prendre de la drogue, se battre, et en général juste être un mec pourri. Le nom du label reflète tout ça et vient de beaucoup de temps passé derrière des bars. Cela remonte à longtemps et je suis maintenant clean et sobre, et ce point de ma vie est un chapitre clos. Le label a commencé comme beaucoup d’autres, après que je suis devenu sobre et que j’ai redressé ma situation, j’ai commencé à gérer un magasin / distributeur appelé Jailhouse et créé un zine qui s’appelait ‘Channels Of Bureaucracy’. J’ai sorti une compilation avec principalement des groupes locaux, juste pour le fun. Je suis un bon ami de Joe Queer, donc l’année suivante je l’ai appelé pour faire une action de charité afin d’aider la fondation de lutte contre la fibrose cystique, qui est une horrible maladie pulmonaire dont souffrait ma fiancée de l’époque. Nous avons donc mis aux enchères quelques souvenirs et albums rares des Queers, et il nous a donné quelques titres pour la compilation. Les choses se sont terminées en allant bien plus loin qu’on ne l’attendait, et nous avons réussi à collecter mille dollars pour l’action de charité. À ce moment, j’ai su exactement ce que j’avais envie de faire de ma vie.

- Quelle est ta position en tant que label punk indé et totalement DIY aujourd’hui dans la jungle qu’est l’industrie musicale ?

Honnêtement, être un label DIY aujourd’hui, du moins pour nous, est devenu beaucoup plus facile. Il semble que le grand déclin concernant les ventes de disques et les problèmes qu’affrontent les majors ont réellement creusé des océans. Et les labels indépendants ont obtenu beaucoup plus d’exposition et d’opportunités qu’auparavant afin de se faire remarquer. Le boom du vinyle y a certainement également beaucoup contribué. Les labels indépendants ont toujours pressé des vinyles ! Donc une fois que le boom du vinyle s’est produit, les labels DIY ont été soudainement mis en avant à nouveau. Les kids nous ont vus tout à coup comme étant à la mode, comme s’il y avait toute cette sous-culture que les kids n’avaient jamais remarquée avant que tout ait été soudainement poussé sous les feux de la rampe. La chose géniale à propos du DIY et du fait d’être indépendant, c’est que tout est construit dans la sous-culture qui existera toujours, et qui se lance à l’encontre du système capitaliste et des sociétés qui sont forcées de nous faire ingurgiter de la merde. Cette image ne s’en ira jamais, donc s’il y a un changement majeur ou une crise de panique au sein de l’industrie musicale, l’effet s’en ressent nettement moins dans la scène indépendante que dans les majors. Et aussi, nous n’avons pas d’argent, donc nous sommes habitués à être pauvres ! Nous n’avons pas besoin de millions de dollars pour survivre, contrairement aux majors. La partie la plus difficile pour un label DIY est la distribution. C’est vraiment très difficile. L’un des plus grands distributeurs aux US (Lumberjack Mordam) a récemment fermé ses portes et laissé beaucoup d’excellents labels et de travailleurs sur la touche. En endettant certains labels en centaines ou milliers de royalties impayées, et en effaçant définitivement un bon nombre de très bons labels. Ceux qui ont survécu à la chute ont une route difficile devant eux. Nous sommes toujours en train de nous remettre financièrement de s’être fait éjecter aussi durement par ce distributeur.

- Quelle est ton arme secrète afin de subsister en tant que label DIY ?

Rester honnête et décent. Aussi simple que ça y paraît, rester honnête et intègre et simplement faire les choses justes, et travailler dur afin de traiter les gens avec respect, traiter les clients du mailorder avec un service personnalisé, se rappeler d’envoyer à nos clients du mailorder ainsi qu’aux employés de notre distributeur des cartes de vœux, etc. Ce sont des petites choses simples qui permettent à un label de subsister. Si un label est pourri, malhonnête, et traite les personnes comme de la merde, évidemment tout suit en fonction.

- Que signifie pour toi avoir une attitude DIY en 2010 ?

Les groupes ont besoin de labels qui ont besoin de distributeurs qui ont besoin de médias…
Encore une fois, il semble qu’il est devenu plus facile de maintenir un esprit DIY, depuis que les majors ont commencé à flancher, il y a une distinction qui se fait entre les deux et ça entraîne plus de visibilité pour les labels indépendants. Nous faisons en sorte d’être sûrs d’utiliser des ressources indépendantes en faisant presque tout. Notre PR en 2010 est indépendant, notre maison de pressage de vinyles a commuté en une petite fabrique où ce vieil homme presse des albums depuis plus de cinquante ans, répare ses propres machines et traite tous ses clients avec un service personnalisé. Notre nouveau distributeur est aussi farouchement indépendant. Être DIY ne veut pas dire que tu dois être cassé, notre nouveau distributeur distribue le label des Bouncing Souls, Redscare, Beer City et quelques-uns des plus grands labels DIY du pays, toujours en maintenant ce véritable esprit DIY sur lequel le punk rock a été fondé. La presse est une autre histoire, mais comme je l’ai mentionné plus haut, si nous pouvons prendre avantage de la presse mainstream afin de favoriser le DIY, un agenda punk rock, et ouvrir les yeux des gens sur la musique underground, alors nous allons le faire ! C’est en quelque sorte les battre à leur propre jeu. Nous allons aussi faire un grand effort et commencer à plus utiliser nos bénéfices pour des causes de charité telles que ‘Built On Respect’, qui est une excellente organisation qui assiste les réfugiés tibétains, et leur donne une formation professionnelle entre autres. Pour moi, ça c’est du DIY, aider les moins chanceux à chaque fois et partout où tu peux !

- Prévoyez-vous de vous agrandir ? J’ai lu sur votre site Internet que vous allez bientôt lancer le sous-label Sixty Nine Apple Recordings…

Plus grand ? Je ne sais pas, mais je l’espère ! Nous avons commencé avec le nouveau sous-label qui sera lancé officiellement en janvier. C’est un nouveau label qui permettra plus de liberté en faisant les choses que j’aime sincèrement, mais qui ne seraient pas à leur place sur Jailhouse Records. Le concept de Sixty Nine Apple, c’est d’avancer seulement l’audiophile, et des vinyles de très haute qualité (que malheureusement pas mal de monde dans le punk rock semble négliger ou à laquelle ne pas faire attention). Beaucoup de labels prennent simplement la route la moins chère possible afin d’avoir leurs albums pressés, ce qui est très bien si tu es un petit label possédant des fonds limités, mais les plus grands labels font la même chose afin de conserver une marge de profit. Essentiellement, j’utilise le sous-label afin d’élargir ce qui est précédemment tombé sous notre ombrelle punk. Jailhouse est un pur label punk rock, ce qui est excellent. Mais je suis aussi un grand fan de rockabilly et de rock’n roll et aussi un énorme nerd en matière de vinyles. Cela me donne l’opportunité d’élargir et de poursuivre encore plus loin la mission de Jailhouse Records. Le punk rock sera toujours la priorité du nouveau label, mais en élargissant ce que nous sortons, c’est aussi une nouvelle motivation. Tout sera pressé en nombre limité, cinq cents exemplaires, voire moins, et nous allons utiliser les meilleurs matériaux, le meilleur mastering / découpage, et bien sûr les meilleures compagnies de pressage d’albums possibles. Tout aura un minimum de cent quatre-vingts grammes pour 12’’, et nous allons travailler aussi sur le packaging. Bien entendu, les albums ne seront pas bon marché, le coût du pressage d’un véritable vinyle de haute qualité étant astronomique. Nos trois premières sorties seront pour mars, et ça sera la version vinyle de l’album ‘Shove’ de The Spears et deux nouveaux groupes sur notre roster appelés Middle Class Trash et The Nerve Scheme. Sixty Nine Apple Recordings est plus un projet parallèle. Va-t-il s’agrandir ? Je l’espère bien ! C’est passionnant, et avec la mort imminente de l’industrie du disque, cela rend le tout encore plus passionnant. Le fait de penser que nous sommes capables de faire un bout de chemin avec de la qualité dans la scène punk, qui n’a quasiment jamais existé au sein de l’underground.

- Quel est ton background musical et à quoi t’attends-tu en matière d’évolution de la scène punk rock ces prochaines années ?

J’ai grandi dans une famille très branchée musique ; mes parents écoutaient beaucoup de classique, de l’opéra, des vieux trucs, etc. Malgré tout, ça a été de bonnes bases pour cimenter ma passion de la musique. Lorsque j’étais adolescent et au début de mes vingt ans, j’ai commencé quelques groupes qui ont été des échecs complets, et j’ai réalisé que malgré le fait que j’aime jouer de la guitare, ce que j’ai fait durant environ douze ans, ce n’était pas une chose pour laquelle j’étais doué. C’est un hobby. J’ai donc pris un autre chemin afin d’être impliqué directement dans la scène musicale : le label. Concernant l’évolution du punk, je déteste me répéter, mais une fois de plus, je vois plus de visibilité et de respect pour des labels indépendants, alors que les majors continuent à merder et à perdre toute parcelle de crédibilité qu’ils ont ou ont eue. Je vois toujours les maisons de disques jouer un grand rôle dans la scène, mais je pense aussi que les contrats des groupes et labels vont devenir de plus en plus proches des artistes, par opposition au fait de ne se préoccuper que du nombre d’albums vendus. Les labels autonomes, qui font du booking, PR, du design graphique et plus, semblent être de plus en plus un modèle. Je pense définitivement que tourner va devenir une nécessité pour tout groupe DIY, et de plus en plus de leur temps sera passé sur la route. L’un dans l’autre, je me réjouis du changement. C’est le moment !

- Quels sont les groupes de ton roster ainsi que les prochaines sorties ?

En ce moment, notre prochaine sortie prévue sera The Nerve Scheme, ‘Punks Not Punk’, qui est un nouveau groupe phénoménal, avec une bonne influence rock’n roll, mêlée à du punk rock et une légère touche de pop punk. La prochaine sortie sera The Spears, ‘Shove’, sur notre nouveau label, en format vinyle. Le CD vient de sortir ! Ensuite Middle Class Trash, ‘The Side Effect’, qui est un groupe de street punk mortel du Kentucky, et une réédition remasterisée de ‘Suck And Bloat’ de Pink Lincolns. Nous avons actuellement neuf prochaines sorties, mais celles-ci seront les toutes premières et sortiront entre mars et avril. Les groupes de notre catalogue sont : Middle Clash Trash, The Spears (un projet mortel avec des membres de D.R.I., Down By Law, Hated Youth et Pink Lincolns), Moral Crux, Teenage Rehab, The Nerve Scheme, Pink Lincolns, Our Time et Down By Law. Nous avons deux nouveaux groupes au sujet desquels je ne peux malheureusement encore rien dire, tant que ce n’est pas confirmé.

Pourquoi as-tu choisi ces groupes ?
Pas mal de groupes avec qui nous dealons maintenant, et par le passé, sont des groupes avec lesquels j’ai musicalement grandi ! Comme Pink Lincolns, j’étais un de leurs fans lorsque j’étais un ado skateboarder, de même avec Moral Crux et maintenant Down By Law. C’est une belle leçon d’humilité que d’avoir l’opportunité de travailler avec des groupes dont j’étais fan durant une bonne partie de ma vie !

- Quelles sont vos conditions afin de signer un groupe ?

En premier lieu, c’est évidemment de la bonne musique, pas de choses recyclées. De l’originalité et du talent. Ensuite, c’est la capacité à pouvoir tourner, la plupart de nos groupes tournent la plupart de l’année, avec une exception pour les quelques groupes plus âgés. De nos jours, c’est impératif, si un groupe ne peut pas tourner, nous ne pouvons pas faire grand-chose avec eux. Et si un groupe ne peut pas tourner, cela montre aussi le peu de motivation qu’il a. Les groupes que nous signons ont déjà acquis un certain degré de notoriété par eux-mêmes et ont aussi participé à différentes tournées DIY, et ont déjà une base de fans existante sur laquelle nous pouvons construire quelque chose. Nous avons essayé d’aider de petits groupes totalement inconnus, simplement sur la base du mérite de leur musique, mais nous avons été poignardés dans le dos. Et bien entendu, nous regardons quel message ils veulent délivrer et nous ne tolérons aucune forme de violence, racisme, homophobie ou matériel sexiste. Dans quel cas ils essuieront un non catégorique !

- Quels conseils peux-tu donner à de jeunes groupes qui voudraient obtenir un contrat ?

Je peux leur conseiller de ne pas penser d’abord à un contrat. Prendre le temps d’apprendre le fonctionnement de l’industrie, tourner sans cesse, sortir un album par soi-même, et se bouger le cul afin de faire connaître leur nom le plus possible partout, et vendre des albums. Économiser de l’argent pour de la promotion et indépendamment pour du matériel de presse. Tourner suffisamment, tout spécialement de nos jours, les groupes ont besoin de tourner la moitié de l’année. À la longue, un label pourrait venir frapper à la porte, cela peut prendre des années mais voilà, une fois que vous amenez cent kids à un concert par vous-mêmes, les labels vont commencer à venir à vous. Soyez votre propre label. Essayez d’apprendre les ficelles de l’industrie du disque, rien n’est moins professionnel qu’un groupe qui n’est pas familier avec la terminologie de l’industrie et qui ne sait pas comment lire un contrat. Par le passé, nous avons eu des groupes qui ont signé un contrat sans le lire. C’est stupide. Les groupes doivent être conscients qu’ils sont un business et agir comme tel. De cette manière, lorsqu’un label se pointe, vous savez de quoi vous êtes en train de parler lorsque vous négociez avec lui. Si vous en savez déjà pas mal sur le business, vous saurez comment les approcher et les questionner : ‘Pourquoi nos albums ne sont pas en vente ? Où allons-nous tourner ? Etc.’

- Que penses-tu de la scène punk européenne ?

Je suis amoureux de la scène en Europe, la moitié de nos ventes sont même en Europe. Le hardcore et punk old-school semblent être prospères là-bas (du moins en comparaison avec les States). Quelques-uns de mes labels favoris sont là-bas : I Scream Records, Countdown Records, People Like You Records. Il semble que l’esprit du punk n’y a pas été perdu. J’ai écouté nombre de bons groupes venant d’Europe, et si peu de bons groupes venant des States.

- Quels sont tes groupes favoris ?

Wow, la question inévitable. Je déteste y répondre ! Cela peut sonner blasé, mais je dois dire que Pink Lincolns est probablement mon groupe préféré de tous les temps. Je les écoute depuis leurs débuts en 1987 et c’est l’une des raisons principales qui m’a poussé à les signer ! Black Flag, Agnostic Front, Minor Threat, Against All Authority étaient aussi excellents. Crass, Chumbawamba, Ramones, The Dead Boys, Swingin Utters, Johnny Cash, Elvis, voilà à peu près !

- Quelques mots supplémentaires sur l’association Built On Respect citée plus haut, montée par Heidi Minx ?

Heidi Minx rules ! Elle n’est pas riche au sens propre, mais d’une manière ou d’une autre, elle a réussi à aller en Inde et elle a fait du bénévolat afin d’aider les moins chanceux sur place, au cœur de la culture tibétaine. Elle a étudié nuit et jour afin d’apprendre leur langue et fait la plupart de tout cela avec son argent personnel ! Actuellement, elle enseigne là-bas, particulièrement l’anglais, elle donne aussi des formations professionnelles afin d’aider les gens à devenir plus indépendants. J’ai fait la connaissance d’Heidi il y a environ six ou sept mois, et j’ai été impressionné par ce qu’elle faisait, c’est dur d’imaginer quelqu’un offrir la plus grande partie de sa vie. C’est une personne fantastique, forte et passionnée. Elle et Built On Respect devraient être des modèles pour chaque personne sur la manière dont on devrait se traiter les uns les autres. Nous soutenons actuellement Built On Respect en reversant des pourcentages des ventes d’albums et lorsque c’est possible, nous faisons des donations directes, et nous leur faisons de la promo partout où nous allons. J’aimerais pouvoir donner plus, mais heureusement il y a d’autres personnes qui se sentent aussi près du projet que nous et chaque centime aide. J’encourage tout le monde qui lit ceci à checker www.builtonrespect.com et voir si c’est quelque chose que vous pourriez soutenir, et si oui, donnez ce que vous pouvez, même un euro ou un dollar ou deux fait la différence ! Built On Respect, c’est exactement ce que la scène punk devrait représenter et être. Je dois aussi ajouter qu’Heidi est très belle et a aussi de superbes tatouages !

- Ai-je oublié quelque chose dont tu as absolument envie de parler ?

Soutenez l’indépendance ! Soyez généreux et attentionnés avec toutes les personnes que vous rencontrez, vous ne savez jamais quand cela peut revenir vers vous !

www.jailhouse-records.com

Maud

Interview réalisée par e-mail en décembre 2009

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mis en ligne le : 21.06.10 par graber

NEWS - 21.06.2010 : Vernissage Ozzy à la Citadelle (bis)

Ce jeudi 24 juin,Transit vous propose de découvrir les nouveaux albums des locaux de Djizoes: et de l'increvable Ozzy à la Citadelle. (Le vernissage d'Ozzy était initialement prévu la semaine dernière, mais le Sonisphere et le Hellfest nous ayant fait trop d'ombre, on recommence !)
Ecoute dès 21h, tombola Transit (2.- le ticket) pour gagner de nombreux lots (CDs, T-shirts), tirage au sirt vers 23h


Un lien avec un petit jeu pour vous mettre l'eau à la bouche : www.ozzyphotohunt.com


Une petite vidéo d'Ozzy qui s'amuse au musée de cire, à voir absolument :

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mis en ligne le : 21.06.10 par indy

INTERVIEW - Dossier Beijing Undergrund (2009)

Quoi ?!? Au pays de Mao, de la viande de chien et des Mandarins, il y a des metalleux !?! Eh oui, là-bas on mange avec des baguettes, mais la bière, pas chère de surcroît, coule à flots dans les concerts. Après avoir fait une année d’études dans une université de Pékin en 2007-2008, j’ai rapporté un tas de souvenirs de cette scène underground, comme des avis de musiciens, des CDs, des interviews… Et je me suis dit que les partager serait une bonne idée. Ma présentation inclut l’avis de Wang Xiao qui est très actif dans le metal. Je l’ai interviewé durant l’été 2009 quand je suis retourné à Pékin. En effet, il est à la tête du magazine Xmusic, du label Areadeath, et possède le magasin de CDs 666 Rock Shop au centre de Pékin. C’est donc la personne toute trouvée pour ce genre d’exercice.



La première fois que je suis arrivé en Chine, la sensation a été très bizarre. La Chine que j’avais devant les yeux n’était pas celle des médias européens. C’était le 31 août 2007, j’avais alors étudié le chinois pendant seulement deux ans. La compréhension et la communication étaient vraiment difficiles. Quelque temps après mon installation sur le campus, il fallait que je trouve un lieu où je puisse faire du piano. On me dit qu’il y a un magasin de musique qui loue des petites salles avec piano sous le MacDo tout près de l’uni (encore un, décidément !). Là, je me trouve face à un grand gaillard assez fin, cheveux longs et veste militaire. Je lui dis, avec mon chinois terrible : ‘T’écoutes quoi comme musique ?’ Et là, il ouvre sa veste et me montre son T-shirt de Dark Funeral. C’était Lu Xiaofan d’Evilthorn. Voilà donc comment je suis tombé dans la soupe.

Les lieux
La première salle de concert que j’ai fréquentée se nomme le 13 Club. C’est là que je suis allé le plus souvent, car elle était très proche de mon université. La salle en elle-même et le matériel n’étaient pas extraordinaires. Il faut, par exemple, que de temps en temps quelqu’un vienne resserrer la molette d’une cymbale pour qu’elle ne se fasse pas la malle… Point positif, ils ont de la bière pression pas chère. Une des plus grosses baffes, je l’ai prise au Star Live. C’est une grande salle moderne avec un son énorme. Par contre, le bar, c’est de la vraie daube, il n’y a pas de bière pression, et la bouteille de 33 cl est à cinq francs suisses. C’est deux fois plus grand que l’Usine de Genève et, en plus, il y a un balcon. Je n’ai malheureusement jamais vu de concert au Mao Livehouse, mais tous les échos que j’ai eus sont excellents. Behemoth y a joué l’année dernière. Et enfin, le New Get Lucky Bar, à la rue des femmes, fait une bière artisanale pas mal, le son est très bon, et il y a une scène assez grande pour un bar, mais la fosse est toute petite. La proximité du public avec le groupe permet un bon échange. Derrière, il y a des tables et chaises, comme dans un bar normal. Comme il faut aussi un contre-exemple, le voici ! J’ai vu Arch Enemy dans des conditions terribles. C’était dans la salle d’exposition de Haidian (un peu comme Palexpo). Il y avait une résonnance horrible. On ne comprenait même pas la chanteuse quand elle parlait seule. Pourquoi n’ont-ils pas joué au Star Live ? En Chine, tout change très vite, même pour les lieux underground. J’ai eu quelques surprises à mon retour en été 2009. Le 13 Club a subi un lifting et le son est vraiment meilleur qu’avant. Le Get Lucky Bar a été détruit, et j’ai aussi entendu des rumeurs qui disaient que la sono du Star Live est foutue… La liste n’est pas exhaustive, la ville est énorme, et je ne connais pas tous les clubs. Il y a aussi des festivals en plein air. Le Midi Festival en est un, mais comme c’était l’année des JO, Pékin a été transformée en Disneyland. Donc de mai à octobre 2008 environ, pas de festival, ni de sortie de CD ou de magazine de metal... Tout a été repoussé…

La presse
À Pékin on peut acheter deux magazines de metal dans n’importe quel point presse. En voici donc une brève présentation.

Wang Xiao : En 1999, avec quelques amis, nous avons créé Painkiller, et ce, une année après le magazine Xmusic à Nanjing, une ville a proximité de Shanghai. Au début, j’écrivais pour les deux, mais le plus important restait le magazine de Pékin. Puis à partir du numéro 17, ils ont eu envie que j’écrive plus et que surtout je m’occupe aussi de la nouvelle vague de metal, comme Slipknot ou Linkin Park. Ce n’est pas du tout dans mes goûts, alors j’ai commencé à écrire de moins en moins pour Painkiller. En 2003, j’ai racheté les droits de Xmusic et transféré toutes les activités à Pékin. Donc de cette façon je continue dans une veine plus underground. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est ce que j’aime faire.

La scène
Je découvre donc la scène chinoise le jour de la fête nationale chinoise (le premier octobre pour ceux qui ne le savent pas). C’est un festival qui se déroule sur trois soirs. Cela m’a offert un panel de ce qui se fait, il y a du bon comme du mauvais. Je trouve qu’il y a quand même un certain manque d’originalité. Par exemple, l’incorporation d’instruments traditionnels est sous-exploitée. J’ai quand même pu apprécier quelques locomotives locales. Le public qui écoute ce genre de musique est moins important qu’en Europe, on croise plus ou moins les mêmes têtes d’un concert à l’autre. Il est aussi beaucoup plus rare qu’ici de croiser quelqu’un de plus de trente-cinq ou quarante ans. D’une certaine manière, on peut dire que le metal est plus underground qu’en Europe. Mais laissons Wang Xiao nous faire un rattrapage historique et citer quelques noms.

Wang Xiao : Pour la première génération, je dirais qu’il y a le premier album de Tang Dinasty, ce groupe existe toujours, mais ce n’est plus pareil. Il y a aussi Ades (Mingjie). Ensuite, Suffocated, Ritual Day, Heresy et Stale Corpse sont les représentants de la deuxième génération. À ce moment-là, il n’y avait encore que très peu de personnes qui connaissaient le back ou le death metal. Ces groupes sont intéressants parce qu’ils sont des pionniers. Ils ont fait les choses avec conviction et ténacité malgré le matériel qui n’était pas de bonne qualité et le manque de salles pour se produire. C’est eux qui ont largement ouvert la voie et servent de modèles pour les suivants. Ensuite, pour la troisième génération, je choisirais Hyonblud, du grind death de Pékin, et Screaming Savor, un groupe de black de Shanghai. Je trouve qu’ils ont leur propre style et une bonne technique. Mais bien sûr il y a tous ces groupes qui ne font que copier les groupes célèbres. Par exemple, en 1999-2000, il y avait plein de groupes qui ressemblaient à Pantera, Cannibal Corpse, Metallica ou Terror. Ensuite, il y en a eu beaucoup qui ressemblaient à Cradle Of Filth. Maintenant, c’est le tour de Children Of Bodom, Lamb Of God ou Rammstein. Mais je pense qu’ailleurs dans le monde c’est pareil, un grand nombre de groupes suit la mode du moment. Mais, malgré la jeunesse de la scène underground chinoise, la qualité est pas mal. Mais les groupes chinois doivent encore beaucoup apprendre, même s’ils sont célèbres en Chine. Il y a encore un manque de professionnalisme. Ensuite, ce qui ne favorise pas la progression de la scène, c’est qu’à l’heure actuelle les occasions sont trop peu nombreuses de pouvoir voir des groupes étrangers. Par contre, Internet a eu un effet vraiment bénéfique. Tu peux facilement, grâce à YouTube notamment, découvrir un tas de groupes ou télécharger des albums, les mp3 sont souvent disponibles avant la sortie officielle. À l’époque, trouver un CD de Metallica c’était déjà dur, alors je te laisse imaginer pour Krisiun ou Morbid Angel. L’autre point positif, c’est que les groupes chinois peuvent être visibles plus facilement.

- Est-ce dur de sortir un album ?

Wang Xiao : Maintenant, il y a une dizaine de labels. Cela peut être dur, parce qu’il faut de l’argent. Mais d’un autre côté, pas du tout : il te faut juste un ordinateur et Internet. Tu enregistres, tu graves le CD, tu imprimes la pochette et c’est fini. Facile ! C’est une façon de faire… Je trouve cela un peu trop facile, et en général cela nuit à la qualité. Je pense qu’avant de vouloir faire un album, il faut être bon sur scène.

- Le mot de la fin pour cette jeune scène encore méconnue…

Wang Xiao : Je pense que le metal chinois doit penser à grandir, à devenir meilleur. Mais pour ça il n’y a aucune solution miracle, juste le temps. Encore deux, cinq ou dix ans, et il y aura certainement des choses excellentes. Sans le temps, rien ne se passera !

J’espère que ce bref survol de la situation du metal à Pékin vous a donné envie d’en voir plus par vous-mêmes. Et surtout : vive le metal chinois !!!

www.myspace.com/xmusickchina

Barberousse

Interview réalisée en juillet 2009 à Pékin

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mis en ligne le : 20.06.10 par graber

INTERVIEW - Ulver (2009)

Du black metal rocailleux de ‘Bergtatt’ aux ambiances chaudes et colorées de ‘Shadows Of The Sun’ en passant par l’enchevêtrement trip-hop sorti des rues glaciales de ‘Perdition City’… Ulver a offert à ses fans dix-sept années de voyage incessant, de recherches musicales sans frontière. Ne manquait à ce tour d’horizon qu’une véritable tournée. En dépit de ses réticences et de ses craintes à se produire sur scène, le groupe norvégien a mis fin à l’attente. De passage à l’Ebullition, Kristoffer Rygg (chant, électronique), visiblement épuisé mais modeste et disponible comme à son habitude, s’exprime sur ce revirement.



- Il paraît que la soirée a été difficile, hier, à Genève… Que s’est-il passé ?

Soirée de merde ! Soirée noire pour l’âme ! Le show en lui-même était bizarre. Je ne sais pas pourquoi… Simple question de sensations. Il y avait ce gars dans la salle qui s’est montré très très impoli et grossier. Il a poussé le bouchon tellement loin qu’il a foutu en l’air le moral de toute notre équipe. On a tous fini à la vodka et ça a dégénéré. C’est le premier soir où une telle chose se produit. Comment cela est-il arrivé ? Je n’ai même pas d’explication. Peut-être qu’il s’agit d’une crise de la mi-tournée…

- Tu as un meilleur feeling pour le concert de ce soir ?

Oui. Je pense que ça se passera bien mieux. J’ai l’impression que jusqu’ici on s’en est pas mal tiré sur cette tournée. Mais hier, différents facteurs, dont l’attitude grossière de ce gars, nous ont poussés à laisser sortir toute notre folie. Du coup, je me suis réveillé ce matin en pleine montée d’angoisse.

- La dernière fois qu’on s’est vus, tu tournais avec Æthenor (Transit 43). Tu disais alors ne pas voir l’intérêt de donner des concerts avec Ulver…
Que s’est-il passé ?
Pas mal de trucs (rires). Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails mais nous avons été forcés de revoir notre point de vue à ce sujet. Nous ne pouvions pas continuer à nous montrer aussi difficiles que par le passé. Le groupe n’y aurait pas survécu. Il nous a fallu accepter de relever le défi.

- ‘Shadows Of The Sun’ est l’album le plus organique d’Ulver à ce jour. On y sent le produit d’un véritable groupe. Cet élément a-t-il également servi de déclencheur ?

Oui et non. Tu sais, nous avons complètement transformé nos titres studio afin de les transposer à la scène. Je trouve qu’il est toujours plus intéressant d’amener un kit de batterie sur scène plutôt qu’un ordinateur portable qui joue des rythmes préprogrammés. Du coup, il y a pas mal de changements. Le squelette est bien le même mais pour arriver au résultat final, nous utilisons des moyens différents. Nous avons incorporé des éléments à nos titres que nous n’avions pas avant et qui les rendent encore plus cool. Il y a aussi des choses trop dures à reprendre en concert que nous laissons tomber. Il s’agit de réinterprétations et non de répliques.

- Chacun de vos disques est très différent du précédent. A-t-il été difficile de faire cohabiter des titres très variés ?

Non, pas vraiment. On a conçu notre setlist en tenant compte d’une perspective ‘dramaturgique’. Il y a certaines chansons que les gens attendaient et qui auraient forcément cartonné. Prends ‘Lost In Moments’ : les fans apprécient son beat. Mais on ne la joue pas simplement parce que c’est une pièce à part. L’idée était de créer un assemblage dynamique de ce que nous avons fait jusqu’ici. L’accent a été mis sur la mise en place d’un spectacle et non sur la volonté de jouer des titres auxquels les gens auraient accroché. On n’a fait aucun compromis. On joue pas mal de ballades et des trucs qui ne sont pas forcément faciles à digérer en concert mais cette sélection donne une description adéquate de ce que nous sommes…

- Quand on s’était rencontrés, tu avais l’air terrifié à l’idée de monter sur scène. Te sens-tu plus à l’aise aujourd’hui ?

Dire que je suis à l’aise serait une belle exagération. L’expérience me procure un certain calme. Ce n’est plus aussi effrayant que ça l’était à l’époque. Mais je hais toujours autant l’heure qui précède le concert (rires) !

- La vidéo est un élément très important de vos shows… Est-ce un moyen d’attirer l’attention du public sur quelque chose d’autre que vous ?

Peut-être, oui. Mais nous n’avons pas investi autant de temps et d’énergie uniquement pour détourner l’attention des spectateurs. Cela dit, ta remarque est juste, dans une certaine mesure. La vidéo rejoint tout à fait la manière dont nous avons toujours présenté notre musique : nos individualités n’ont pas d’importance. Nous voulons simplement peindre des images vives. Nous nous donnons pour mission de faire en sorte que l’attention ne soit pas concentrée sur des personnes mais sur l’expérience totale.

- Vos performances évoquent l’esthétique du cinéma muet, où un orchestre interprétait en direct la musique du film projeté…

Oui, tout à fait. C’est quelque chose de très présent chez nous. Nous avons eu une approche très ‘rétrospective’ dans notre choix des images à projeter. Ça n’était pas forcément délibéré d’aller rechercher dans de vieux films. Mais je trouve que ça colle bien à notre musique.

- Jusqu’ici, vous avez joué dans des festivals, dans des petites salles, des plus grandes… Quel cadre convient-il le mieux à Ulver ?

Le show de ce soir va être très intéressant car c’est une toute petite scène. Nous serons très proches du public… Sans doute plus près que nous ne l’avons jamais été. Pour être tout à fait franc, je préfère quand il existe une certaine distance. ‘Distance’ : c’est un mot-clef dans l’histoire d’Ulver (rires). Je suis mort de trouille à l’idée de tant d’intimité.

- Les grands festivals te plaisent davantage ?

Non, car tu n’as aucun contrôle sur la production. Je préfère jouer dans un amphithéâtre, par exemple. On a donné des concerts dans des salles vraiment cool sur cette tournée : la Cigale à Paris, la Volksbühne à Berlin… Lorsqu’on joue dans ce genre de théâtre, les gens sont assis et sont également loin de la scène. J’apprécie cette distance.

- À voir le public présent ce soir, il semble que vous attiriez encore pas mal de metalleux, et, parmi eux, des fans de votre période black metal…

Pas tant que ça, en fait. Je crois que les gens acceptent le fait que de l’eau ait coulé sous les ponts. Bien sûr, on entend toujours quelques mecs hurler ‘Nattens Madrigal’ (Ndr : titre extrait de la démo ‘Vargnatt’, parue en 1993). Je leur conseille simplement d’aller se faire mettre (rires). Ça ne me dérange pas outre mesure mais ces personnes doivent comprendre qu’il ne s’agit plus du même Ulver. On ne pourrait tout simplement pas jouer un titre black metal avec ce line-up. La formation d’aujourd’hui rassemble des artistes qui sont excellents pour interpréter notre matériel récent.

- Mais que tu le veuilles ou non, Ulver est toujours très lié à l’univers du metal extrême. Vous avez joué au Brutal Assault, vous vous produirez au Hellfest, cet été… Comment vis-tu cet état de fait ?

Ton expression est la bonne : je le vis. Point. Je le vis (sourire).

- Ulver a été absent des scènes pendant quinze ans. Maintenant que vous donnez à nouveau des concerts, des dizaines de bootlegs vont apparaître sur le marché. Ça te dérange ?

Oh oui ! Ça me gêne beaucoup parce que la plupart du temps, il s’agit d’images filmées par des téléphones portables. Le résultat n’a rien à voir avec ce à quoi ressemble un concert d’Ulver. Mais on a un type qui nous suit partout avec une caméra et qui filme tous nos concerts. Nous assemblerons notre propre produit le moment venu. Regarde, il est juste derrière toi. Tu apparaîtras sur notre DVD. Dis bonjour à la caméra !

- Où en est votre prochain album ?

On a déjà pas mal de titres prêts. Avant cette tournée, on a évoqué l’idée d’en interpréter quelques-uns sur scène. Mais pour l’heure, tous les arrangements ne sont pas encore fixés. Il aurait été dommage de jouer une chanson pour la retravailler encore par la suite. Mais, oui, on bosse sur de nouvelles compos. Par contre, on n’a arrêté aucune date pour la sortie de l’album.

www.myspace.com/ulver1

Dave

Interview réalisée le 16 février 2009 à Bulle

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mis en ligne le : 20.06.10 par graber

INTERVIEW - Suffocated (2009)

Tiens, j’ai encore rendez-vous devant un MacDo de Pékin. Celui-ci n’est pas loin de la station de métro d’Andingmen. Kou Zhengyu vient me chercher, puis on descend dans la cave d’un immeuble. Une partie est réservée aux groupes de musique qui louent à l’heure une des deux salles insonorisées. Pour commencer, je fais connaissance des autres membres du groupe et j’assiste à leur répétition. Un concert privé, c’est toujours sympa ! Puis, l’interview est lancée. C’est surtout Kou Zhengyu qui parlera.



- D’abord, j’aimerais que vous fassiez une petite présentation.

Kou Zhengyu : Je suis Kou Zhengyu, je suis à la guitare.
Liu Zheng : Salut, Liu Zheng, bassiste et chanteur.
Wu Peng : Moi c’est Wu Peng, je suis l’autre guitariste.
Wu Gang : Et moi, je m’appelle Wu Gang, je suis le batteur.
Kou Zhengyu : On a commencé en 1997, donc cela fait plus de douze ans maintenant. Liu Zheng et moi sommes là depuis le début. Wu Gang nous a rejoints en 2004 et Wu Peng en 2005.

- Comment avez-vous choisi votre nom ?

En fait, quand on a commencé, on ne savait pas qu’il y avait Suffocation aux États-Unis. Et puis, il faut aussi un nom qui colle à la musique. C’était le nom que tous les membres préféraient, peut-être parce qu’il correspondait au sentiment d’étouffement que nous éprouvions chacun dans notre vie personnelle à ce moment-là.

- Qui s’occupe de la composition et des textes ?

Liu Zheng s’occupe de la majeure partie des textes. Pour la musique, il est aussi assez actif, mais Wu Peng et moi-même, étant donné qu’on est aux guitares, on fait une part importante du travail. Je trouve que s’il n’y a qu’une seule personne qui compose dans un groupe, cela n’a pas vraiment de sens. C’est mieux de le faire ensemble parce qu’en fin de compte on monte ensemble sur scène. On utilise cette musique occidentale comme support pour exprimer des sujets chinois.
Liu Zheng : Au début, pour apprendre, on a tout simplement copié, et petit à petit cela te permet de progresser et de composer des choses plus personnelles.

- Il y a deux ans, vous avez sorti un album, pouvez-vous dire quelques mots là-dessus ?

Kou Zhengyu : On a commencé l’enregistrement en juin 2006. Tu vois, dix ans ont passé avant de faire notre premier album (rires) ! On a travaillé pendant environ un mois, avec l’aide de pas mal d’amis. Ensuite, on l’a envoyé en Allemagne pour le faire masteriser. Le résultat est pas mal même si cela n’a pas été facile. Peut-être que la qualité de l’enregistrement est très bonne pour la Chine dans ce genre de musique.

- Avez-vous des projets futurs ?

Le 20 juillet, nous allons enregistrer notre deuxième album. Il va y avoir huit titres. (NdR : L’interview s’est déroulée début juillet 2009 et l’album sort en mars 2010). Ensuite, on a fait plein de concerts à travers la Chine et on continue à composer des titres. On a toujours autant de plaisir à être sur scène.

- Justement, comme tu parles de concerts, où êtes-vous allés jusqu’à présent ? Et est-ce que vous êtes allés à l’étranger ?

On a fait une bonne trentaine de grandes villes chinoises, mais on n’est pas encore allés à Hong Kong ni sur l’île de Hainan. Sinon, on n’est pas encore allés à l’étranger. Il y a des occasions comme le Battle Metal du Wacken. Mais pour le moment on n’en a pas les moyens financiers.

- Comment trouvez-vous la scène underground chinoise ?

Cela fait douze ans qu’on est dedans, et je trouve qu’elle est bien. Mais, il y a un problème. Trop de nouveaux groupes se forment, et après deux ou trois ans déjà, ils font un album. Je dirais qu’il faut s’exercer un minimum de cinq ans avant de vouloir faire un CD. Il faut d’abord être bon sur scène. Il peut aussi y avoir des problèmes de line-up ou de style, donc il faut que cela se stabilise. Si on prend notre groupe comme exemple, cela donne qu’au début les occasions de faire des concerts n’étaient vraiment pas très nombreuses. Il y avait aussi très peu de salles, maintenant c’est mieux. En fait, il y a beaucoup de bons groupes, mais cela n’est pas encore suffisant.

- Pour finir, dites-moi quelque chose qui vous tient à cœur, un sujet que je n’ai pas pensé à aborder…

Un truc intéressant, alors… Mmmh… Ah oui ! En 2006, on a joué au Midi Festival à Pékin, il y avait beaucoup de monde ce soir-là. C’était pour nos dix ans d’existence. L’atmosphère était spéciale, et le public absolument super, même ceux qui ne nous connaissaient pas vraiment étaient dans le coup. On a tous gardé un excellent souvenir de cette date. Sinon, quand Testament et Destruction sont passés à Pékin, on a fait leur première partie. Peut-être qu’en septembre on va faire la même chose pour Exodus. On est super enthousiastes, parce que ce genre d’occasion n’arrive pas souvent.

- Cela vous a permis d’échanger et de faire des contacts ?

Cela reste dur parce que notre anglais est vraiment mauvais.
Liu Zheng : On va aussi participer à un spectacle organisé par le théâtre d’art du peuple. C’est une pièce de Shashibiya (NdR : Transcription phonétique d’un nom).

- Hein ?

Wu Peng : Saxbier. (NdR : Il a un accent terrible !)

- Quoi, sex beer !?! (Ils sont tous morts de rire…)

Liu Zheng : Il a écrit une pièce qui se nomme ‘Hamlet’.

- Ah, ok, Shakespeare !

Il y aura quelques copies de l’album disponibles fin mars à la Citadelle, à Genève

www.myspace.cn/suffocated

Barberousse

Interview réalisée le 12 juillet 2009 à Pékin

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mis en ligne le : 20.06.10 par graber

INTERVIEW - Miserere Luminis (2010)

Les univers de deux groupes à la vision hors-norme s’entrechoquent, façonnant un monde sans égal. Du mariage des géniaux Gris et Sombres Forêts, naît Miserere Luminis, dans un chaos sombre et douloureux de metal extrême et de postrock. Avec leur première œuvre éponyme, les Québécois signent l’une des meilleures surprises de la sphère black metal, cuvée 2009. Visite guidée en compagnie d’Annatar.



- Plus qu’un projet studio, Miserere Luminis a été conçu comme un spectacle à part entière. Pour ceux qui, de ce côté de l’Atlantique, n’auront pas l’occasion de vous voir sur scène : à quoi ressemble un live de Miserere Luminis ?

Cinq musiciens masqués, en tenues de clochards. Nous voulions évidemment donner aux spectacles de Miserere Luminis une touche visuelle unique. Voir un concert, c’est bien plus qu’écouter un album : on doit lier en quelque sorte la musique à l’image. Pour les concerts de Sombres Forêts, nous portions aussi des masques. Nous avons décidé de pousser cette idée encore plus loin en arborant des habits de gueux et des instruments délabrés, usés, mais des masques en or. Nous trouvions ce contraste intéressant. Pour l'instant, nous n'avons donné que quelques concerts à travers le Québec pour le lancement de l'album, où nous l'avons joué dans son intégralité. Mais d'autres viendront.

- Dans la mesure, où comme vous l’avez déclaré sur le web, Miserere Luminis prend tout son sens en concert, pourquoi ne pas avoir opté pour un enregistrement live, voire un DVD, au lieu du format très convenu de l’album studio ?

En effet, l’idée d’un album live aurait été bonne. Pour être honnête, avoir un enregistrement studio a toujours été un aspect important pour ce projet ; autant que le côté spectacle. Le son général a en partie été créé en enregistrant. Dans un certain sens, cela a été une étape de création. Pour ce qui est d'un DVD, l’idée n’est pas close.

- Sombres Forêts et Gris n’en sont pas à leur première collaboration puisque Neptune, de Gris, a déjà écrit des textes et réalisé des photos pour ton groupe. Qu’est-ce qui vous a poussés à aller plus loin dans ce travail ?

L'idée est venue il y a quelque temps mais on ne pensait alors qu’à un split conventionnel : une partie Sombres Forêts, une partie Gris (alors baptisé Niflheim). Quand est venue la réalisation de celui-ci, l'idée s'est transformée, par souci d'originalité mais surtout d'intérêt. Faire un split banal ne nous plaisait tout simplement pas et nous semblait inutile. Élaborer un album conjointement était le nouveau projet dans lequel nous voulions aller puiser les teintes différentes de nos groupes. Pour ce qui est de l’apport de Neptune dans Sombres Forêts, ça a plutôt été une aide qu’une collaboration prévue. J’étais pris par les délais et il m’a aidé à terminer l'album.

- Gris et Sombres Forêts ont tous deux une identité forte avec une approche très personnelle du black metal. A-t-il été simple de combiner vos visions respectives sur un même album ?

Icare, Neptune et moi jouions de la musique ensemble avant même la création de Sombres Forêts et Gris. Nos groupes ont existé conjointement depuis leur création. Il a été facile de collaborer ensemble puisqu’à la base les fondements de Miserere Luminis ont été construits ensemble. Aucun compromis n’a été fait sur l'album. Si nous ne nous entendions pas, nous trouvions quelque chose de mieux, tout simplement. Miserere Luminis est d’une essence différente de ce que nous créons habituellement, mais qui nous touche malgré tout... Des couleurs qui se retrouvent en nous, mais qui n'avaient que peu été exploitées.

- Comment s’est déroulée l’écriture des titres ? L’apport de Sombres Forêts et celui de Gris sont-ils équivalents ?

Cela a été un processus très différent de celui que nous connaissons avec nos groupes, une tout autre dynamique. Surtout dans la manière de faire les choses. Les chansons ont été composées en répétition, ce qui était nouveau pour nous. De plus, chaque pièce a été enregistrée en quelques versions, en les travaillant à chaque fois. La plupart des arrangements ont été faits ainsi. Sinon l’apport de Gris et Sombres Forêts sont pratiquement égaux. Nous voulions faire un album qui allait suivre cette balance, et d’une pièce à l’autre exploiter les styles de chacun.

- En quoi l’approche de la composition diffère-t-elle dans Miserere Luminis, par rapport à vos groupes respectifs ?

L'aspect de ‘groupe’ et de spontanéité. Pour Sombres Forêts, tout se déroule dans ma tête, ce qui rend la tâche beaucoup plus introspective, plus solitaire. Dans Miserere Luminis, nous sommes partis d’idées lancées par chacun. De plus, à travers nos groupes, la musique est composée autour du squelette que constituent les textes... Cette fois, en revanche, la musique servait de base et nous y collions des paroles composées indépendamment. Il y a un aspect plus expérimental, plus ‘progressif’, par rapport à ce que nous avons fait avant.

- Le vide, les visions apocalyptiques, la destruction sont au centre des textes de Miserere Luminis. Vous y puisez malgré tout la beauté… Peux-tu en dire davantage sur cette dualité ?

Elle est au cœur de l’œuvre de Miserere Luminis. Elle est essentielle car c’est la nuit que nous voyons les étoiles ; le jour, la lumière nous aveugle. Miserere Luminis, autant que nos groupes respectifs, est teinté de ces contrastes... Nous ne créons pas la noirceur pour la noirceur. Notre musique tend indéniablement vers la lumière, malgré le vaisseau obscur.

- De nombreux passages de l’album sonnent très postrock. On y trouve des touches évoquant Godspeed You Black Emperor ou Explosions In The Sky. Est-ce effectivement une musique qui vous parle ?

Oui, mais pas parce qu’on classe ces combos dans le postrock ou quelque autre genre. Godspeed You Black Emperor est un groupe d’une tristesse très pesante, très mélancolique. Nous les rejoignons probablement à ce niveau.

- Une nouvelle génération de projets black metal – Caïna, Alcest, Fen, Agalloch… – teinte cette musique de postrock. Quel lien vois-tu entre ces deux genres ?

Une certaine froideur et aussi une certaine recherche d’un ‘au-delà’. Le postrock est une musique plus ‘moderne’, plus métallique et plus stérile. Elle ajoute un autre caractère au black metal, une touche plus expérimentale à l'ensemble…

- Pour beaucoup d’Européens, la scène black metal québécoise reste très lointaine. Il semble pourtant qu’elle soit en pleine explosion…

Beaucoup de groupes de black metal émergent depuis quelques années au Québec et je dirais que la scène est relativement active. Peu font des concerts en revanche, et Internet reste le point de ralliement. Je dois par contre admettre que ce qu’on peut qualifier de black metal québécois a un son typique et il existe un certain soutien entre les artistes, particulièrement dans les régions loin des grandes villes. Sinon l'approche musicale ici est en général plutôt conservatrice, la majorité des groupes ne clament pas l'innovation ; ils veulent seulement faire du black sombre et efficace !

- Quel impact cette collaboration aura-t-elle sur vos formations respectives ? Changera-t-elle votre manière de travailler au sein de Gris et Sombres Forêts ?

Est-ce qu’elle aura un impact ? Je ne le sais trop... Nous avons travaillé, avec Miserere Luminis, de façon plus professionnelle qu’auparavant et je crois que nous nous dirigeons dans cette direction. Mais est-ce vraiment grâce à Miserere Luminis ou était-ce seulement l'étape suivante ? Il y a aussi eu pas mal d'expérimentations autour de cet album et nous allons certainement reprendre des idées.

- À ce propos, où en sont les prochains albums des deux groupes ?

Gris autant que Sombres Forêts sont en pleine création de leur troisième album ; les deux groupes vont y retrouver leur âme respective... Je ne m’avancerai pas sur l'album de Gris, mais pour ce qui est du prochain opus de Sombres Forêts, il s'annonce d’une couleur différente des deux premiers. Je le construis comme un autre chapitre. De nouveaux concerts seront probablement présentés avec la sortie du disque.

www.myspace.com/miserereluminis

Dave

Interview réalisée par e-mail en janvier 2010

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mis en ligne le : 20.06.10 par graber

NEWS - 19.06.2010 : Salutations du Sonisphère

Une petite carte postale depuis le Sonisphère :

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mis en ligne le : 19.06.10 par indy

LIVE REPORT - ULVER, VOID OF VOICES | Ebullition, Bulle - 16.02.2010

ULVER, VOID OF VOICES | Ebullition, Bulle
16.02.2010



Quinze ans loin des scènes. Une éternité de patience avant le retour d’Ulver. Le 16 février, l’interminable attente a pris tout son sens. Avant la plongée dans l’univers unique d’Ulver, père de la scène black norvégienne devenu pilier de l’electronica norvégienne, le monstre Attila Csihar dévoile un visage musical inhabituel, celui de Void Ov Voices. Au programme, vingt minutes d’expérimentation vocale, entre chants Touva et borborygmes ritualistes. Dissimulé sous sa capuche, le frontman de Mayhem empile les samples de voix, formant un mur de noirceur. Le rideau tombe, s’ouvre à nouveau. Place au rêve. Au cauchemar. Place à une tension de tous les instants. Beauté contre laideur. Jeunesse contre passé. Naissance contre mort. Maître du clair-obscur, le combo de Kristoffer Rygg transporte les sens. Plus qu’un concert, la prestation d’Ulver est une expérience, un voyage. Les projections de films illustrent impeccablement la gigantesque performance des Norvégiens. On plane sur les ailes enchanteresses de ‘Eos’ et ‘Like Music’. On ploie sous la douleur de ‘Funebre’. On plonge dans le froid glacial, le temps des sublimes ‘For The Love Of God’ et ‘Halways Of Always’. Fidèle à sa réputation, Ulver a fait fi de l’opinion, misant sur une setlist volontairement difficile mais ô combien consistante et jouissive. Quinze ans d’attente. Une éternité ? Une seconde ? Face à une telle performance, ces notions semblent bien illusoires. [Dave]

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mis en ligne le : 15.06.10 par indy

LIVE REPORT - NASHVILLE PUSSY | Bikini Test, Chaux-de-Fonds - 19.02.2010

NASHVILLE PUSSY, SUPERCHARGER | Bikini Test, La Chaux-de-Fonds
19.02.2010



En ce jour mythique, trente ans après la disparition de Bon Scott, il ne fallait pas rester en deuil, il fallait faire la fête, et quel meilleur endroit que le Bikini Test ? Malgré le froid, la neige et la glace partout, on a réussi à se réchauffer et à bien fêter le début du week-end. Les Danois de Supercharger avec leur attitude rock’n roll ont bien assuré leur rôle de support, malgré quelques soucis d’ordre technique du côté de leur guitariste, c’est un groupe à revoir, plein d’énergie. Je vous conseille de faire attention à ce nom-là. Nashville fut très attendu, comme d’habitude, les mecs, jeunes et moins jeunes, collés devant la scène en espérant pouvoir voir ou même toucher la charmante Ruyter. Leur set commence avec ‘Snake Eyes’, suivi de ‘Shoot First’, et c’est parti pour un peu plus d’une heure de dirty rock’n roll : celui qu’on aime ! C’est hargneux et les morceaux se suivent très rapidement, à croire qu’ils sont pressés d’en finir. ‘Speed Machine’ ou encore ‘I’m So High’ sont repris en chœur par le public. Blayne Cartwright nous a dignement présenté tout le groupe, y compris lui-même. On a eu droit à un petit pas de danse ! Eh bien oui, quand tu es devant et que tu n’as pas le nez collé dans le décolleté de Ruyter, tu arrives même à voir ça ! En rappel, ‘Keep On Fuckin’ et ‘Go Motherfucker Go’. Et puis, les petits gars ont pu voir Ruyter de plus près quand elle est venue me parler à la fin du show, mais eux n’ont pas eu droit au câlin. [Suzy]

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mis en ligne le : 15.06.10 par indy

Début - 126 - 127 - 128 - 129 - 130 - Fin

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