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BLOODGOOD | Dangerously Close
Doolittle Group
Imaginer revoir ce groupe avec un nouvel album, c’est comme si je vous disais que ‘Karate Kid 4’ allait sortir sur les grands écrans. Vous me regarderiez avec des yeux soupçonneux, vous demandant si je n’ai pas fumé la moquette, voire pire le tapis persan. Et pourtant, c’est bien vrai ! Bloodgood, ce groupe que plus personne ne connaît de ce côté-ci de l’Atlantique, vient de sortir son sixième album, vingt-deux ans après le cinquième. Mais quel est donc ce groupe qui se permet de se reformer comme si cela allait faire le buzz dans la planète metal ? Bloodgood a sorti son premier album en 1986 alors que le metal US était une véritable institution dans le monde entier, et que des groupes comme Lizzy Borden, Fifth Angel ou encore Mass, signaient chez de grandes maisons de disques et vendaient leurs albums par brouettées. À cette époque des eighties, le mouvement chrétien était très puissant dans le monde de la musique et un véritable réseau parallèle s’était créé avec des groupes de plus ou moins grande envergure. On pouvait y trouver le bon, voire très bon, Stryper - qui répondait aux délires sanguinaires de WASP par des jets de bibles dans la foule -, ainsi que Petra et Whiteheart qui s’étaient spécialisés dans le hard rock FM. Mais également le mauvais, voire le pire, avec des facsimilés sans importance des plus grands groupes du moment. Et Bloodgood faisait partie de cette mouvance, et son heavy US se comparait sans gêne avec les cadors du genre qui avaient pour noms : Queensryche, Metal Church ou encore TKO. Sans avoir réellement fait un tabac du côté de chez l’Oncle Sam, la bande au bassiste Michael Bloodgood ne s’en est pas si mal sorti avec de bons albums comme le metalleux ‘Detonation’ (1988) et le FMisant ‘All Stand Together’ (1991), avant de splitter en 1994. Mais le groupe se reforme en 2006 et est même inscrit au Christian Music Hall Of Fame en 2010. ‘Dangerously Close’ est donc le résultat de ce retour au premier plan et il faut avouer que le jeu en valait la chandelle car les morceaux proposés sont d’excellente facture, à l’instar de ‘Lamb Of God’ qui ouvre l’album, du U2esque ‘I Will’, du new rock vitaminé ‘Bread Alone’ et du Gotthardien ‘I Can Hold On’. Vous l’aurez deviné, les styles musicaux se mélangent et se bousculent pour le plus grand plaisir de l’auditeur. La voix de Les Carlsen est toujours aussi claire et belle, apportant un indéniable plus à l’ensemble, alors que la présence du guitariste Oz Fox - de l’écurie Stryper - est un gage supplémentaire de qualité. À mon avis, ‘Dangerously Close’ est l’album le plus abouti du groupe ! Et c’est une véritable surprise ! Il faut juste espérer que cela ne donne pas d'idées aux producteurs de Karate Kid. [Etendhard]
www.bloodgoodband.com
mis en ligne le : 12.03.14 par levlic
THE MEATFÜCKERS | Gangbang From Hell
Asenath Records
Visuellement, on se dit : ‘Ils ont l’air bien barrés, on risque de bien s’amuser’, puis vient la musique… Effectivement, les premières vagues de sons s’accompagnent d’une bonne grosse déception. Alors qu’on essaye de nous vendre un groupe désireux de se démarquer de la masse, on se retrouve confronté à une espèce de thrash / black / death fade et mollasson dont la production claire mais plate n’aide en rien dans l’appréciation d’une des huit compositions présentes sur le disque. Originaires du Mexique, The Meatfückers risquent d’attirer pas mal de pervers grâce au titre très évocateur de ce premier album, mais pour ce qui est de les accrocher à l’oreille, c’est une autre paire de manches… Dommage, car lorsqu’on visionne les vidéos éparpillées ici et là sur Internet, l’impression est tout de même meilleure. Rien d’inoubliable donc… [Arnaud]
www.themeatfuckers.com
mis en ligne le : 05.11.13 par levlic
THE FORCE | Stone Cold
Ear Force
J’adore ce groupe depuis leur premier album, car ils ont ce petit je ne sais quoi que j’appellerais le bon biker blues rock, que j’aime bien écouter et qui est un peu la ‘no bullshit’ attitude. Compos simples mais efficaces, voix graveleuse, bonne section rythmique et un packaging simple avec un petit plus comme à chaque fois : le format mini vinyle. Comme un rappel au fait que l'histoire de la musique a commencé bien avant le CD et le MP3. Une fois encore, ils ont enregistré avec V.O. Pulver (Gurd) au Little Creek Studio ; pourquoi changer quand on a une formule qui marche ? Il y a des ballades bien blues telles que ‘Black Rain’, des titres rock à l'image de ‘Only The Good Die Young’ ou ‘All I Need’, de bons riffs comme ‘Ride’, ‘New Day’ et ‘Run, Run Run’ ; et un peu partout en fait, une bonne rythmique, un bon chanteur, bref tout pour plaire. Un conseil : ouvre une bière, pousse le volume, écoute et apprécie. Un plaisir simple et accessible. [Suzy]
www.theforcerock.com
mis en ligne le : 01.07.13 par levlic
SILVER DIRT | Payback Time
Brennus Music
Je ne vous cacherai pas qu’une fois de plus ce groupe surprend par sa capacité à changer et à s’adapter, histoire de nous garder attentifs et de nous empêcher d’avoir l’impression que c’est ‘toujours pareil’. Dix titres produits et mixés avec le célèbre producteur Beau Hill. Ils ont réussi à nous pondre un album beaucoup plus mature, varié : du bon rock mélodique, mieux chanté que les précédents, eh oui, vous me connaissez, je dis ce que je pense. Pour les réclamations on en discutera autour d’un verre. Certes les influences de chaque musicien sont audibles dans les compos, ce qui fait que ça sonne parfois seventies, un peu trop clean et il y a moins de disto que sur leur premier disque, mais même si la musique sonne plus gentille - ‘Beautiful Day’ - les textes le sont moins, et cet album est beaucoup plus travaillé. Les titres sont accrocheurs, les mélodies et les refrains te restent dans la tête, les guitares bien en avant par moment, comme sur ‘The Stand’ ; et des titres tels ‘Spinning The Wheel’ et ‘Place In The Sun’ ont tout pour jouer dans la cours des grands. Autres morceaux à découvrir : ‘Here They Come’ et son intro, et ‘Never Give Up’, très justement ce que Silver Dirt n'a jamais fait. Et pour finir, vous excuserez mon français mais : Support your local scene fuckers ! Ce groupe fait partie intégrante de ta patrie et tu devrais en être fier ! [Suzy]
www.silverdirt.com
mis en ligne le : 01.07.13 par levlic
SIGNS OF MISFORTUNE | Syncretic
Black Bear Agency
Débarquant avec ‘Syncretic’, les Genevois de Signs Of Misfortune démontrent en cinquante minutes de (skate) punk mélodique leur plaisir de la scène, car les morceaux ont l'air écrits spécialement pour. Les quatre collègues bossent dur sur la compo et ça se sent. Le son de l'album reste de ‘dimension locale’, mais les idées fusent et les mises en place sont super carrées ! Sur ‘Speechless’, l'enchaînement des différentes parties est super fluide, le jeu du batteur est varié, les voix passent sans forcer, tout comme la transition avec la moshpart finale (qui manque peut-être un peu de relief). Avec le titre 'Egomaniacs' ils frappent fort, la partie lead du couplet avec le toupa toupa est super catchy ! Petit coup de coeur pour ma part pour le morceau ‘Malignant’ : ça joue vite et propre, c'est une bonne claque. Pareil avec les arpèges de ‘Forgotten’ ou la fin de ‘Unspeakable Nightmare’. L'appartenance à l'écurie Bad Mood témoigne largement de la qualité du groupe, tout comme la signature chez Black Bear Agency aux côtés de Promethee. Du méchant potentiel, on attend la suite avec impatience et on a très envie de voir la dimension que ça peut prendre sur scène ! [zakFuric]
www.signsofmisfortune.fr
mis en ligne le : 01.07.13 par levlic
LILIUM SOVA | Epic Morning
Calofror Records
Lilium Sova et son metal aux influences si vastes : jazz, postrock, hardcore, heavy, classique et j’en passe, revient avec un second album digne de ce nom. Une avalanche de notes, des lignes de basse diaboliques, un son énorme, des plans au sax de fou furieux, des parties ultra-planantes et captivantes, le tout mixé avec une excellente cohésion, pour un résultat optimal. Il est tellement agréable d’écouter de temps à autre des albums qui sortent du lot et là il s’agit d’un tout bon. Lilium Sova ne fait rien comme personne. La surprise flirte en tout temps avec des structures très précises au niveau rythmique, pour tout à coup nous désarçonner en nous proposant des lignes ‘abstraites’ et pourtant si captivantes. Ce nouveau disque hisse la formation genevoise au niveau international en termes de qualité de composition ! Un chef-d’œuvre qui s’écoute d’une traite, qui est d’ailleurs composé ainsi, à tel point que l’on se demande pourquoi avoir séquencé le tout en plusieurs pistes. Eclatez-vous, laissez-vous surprendre note par note par cette merveille locale, j’insiste bien là-dessus, car une fois de plus je peux l’écrire avec fierté. [Lambisova]
www.liliumsova.com
mis en ligne le : 17.06.13 par levlic
ONE INCH GIANT | The Great White Beyond
Soulseller Records
One Inch Giant nous propose ici son second opus. Dans mon cas, je les découvre avec ce disque, je n’avais jamais entendu leur nom dans la scène stoner et je viens de comprendre pourquoi, non pas que je connaisse toutes les formations du genre, loin de là, mais mes oreilles sont toujours aux aguets, des rumeurs, nouveautés et autres. Le pourquoi est simple, dès qu’un groupe fait du rock un tantinet burné, on le classe dans stoner. Là, il s’agit de rock, qui groove, certes, mais rien d’exceptionnel. Une voix maîtrisée, mais surfaite et mille fois entendue, des riffs bateaux à souhait. Ils flirtent aussi dans un style prog, sans plus ici d’originalité. Amateur de stoner passe ton chemin, pour ceux qui aiment le rock surfait et tout plat, amusez-vous. [Lambinchnotgiant]
www.oneinchgiant.com
mis en ligne le : 17.06.13 par levlic
THE PHANTOM CARRIAGE | Falls
Throatruiners Records
Il est assez aventureux de créer une musique qui fusionne nombre d’influences, sans sombrer dans une masse informe d’informations : la chimie a ses limites. Heureusement, les hardeux de l’extrême ont de l’engouement pour le risque. The Phantom Carriage, une vielle carriole ectoplasmique en provenance - non pas de Suède mais - de Poitiers, tente donc de nous transmettre cet enthousiasme, par le biais d’un deuxième disque : ‘Falls’. Nul doute que cette pièce est à la hauteur des attentes les plus exigeantes, du moins en termes de dépaysement : ‘Falls’ fait chuter sur nous une succession affligeante d’ambiances quasi-névrotiques, fruits d’une espèce des plus nerveuses de démence. Les tristes auditeurs que nous sommes sont maltraités par des riffs écorcheurs, accablés par une cadence digne de galères méphistophéliques. Bon, mais qu’en est-il de l’aspect qualitatif dans cette épuisante description ? Il faut reconnaître que cette mixture hétérogène peut légitimement rebuter. Certains enchaînements s’imbriquent mal, tandis que d’autres passages un peu comprimés auraient mérité d’être élevés vers de plus hautes sphères de l’harmonie cosmique. Une constante : l’excellent jeu du batteur ; toujours puissant et bien senti. C’est moins le cas des vocaux, variés mais presque irritants. Ces quelques remarques ne devraient toutefois pas trop entacher le bel effort de nos amis poitevins. [Val]
www.thephantomcarriage.free.fr
mis en ligne le : 17.06.13 par levlic
SHAKRA | Powerplay
AFM
Encore un groupe helvétique qui signe et persiste avec un neuvième album et un line-up qui, on l'espère, restera stable encore quelque temps. Ayant suivi - de loin - toutes les formations de Shakra depuis leurs débuts, je peux dire qu'il y a eu quelques titres un peu difficiles, des shows live imparfaits et des attitudes infectes, alors tu me diras : quel est l'intérêt de continuer à les écouter ? Ce à quoi je répondrai : parce que dans ce groupe il y a des personnes qui ont beaucoup fait pour la scène nationale, en soutenant d’autres groupes et en ayant créé de bonnes compos ; ah oui, et surtout parce qu’il y a quelqu’un dans la formation que j’apprécie tout particulièrement depuis qu’on l’a découvert dans son tout premier groupe, et que ce sont des passionnés. Précisons tout de même que ‘Powerplay’ est monté à la première place des charts, alors laissons parler la musique parce qu'au final c’est ça qui compte. Douze titres qui démontrent que Shakra a mûri, leur point fort étant situé dans la perfection de la finition des titres. ‘Life Is Now’ et ‘Higher’, avec ses passages scandés, sont bons ; et j’avoue que les deux titres ‘Wonderful Life’ et ‘Too Good To Be True’ sont superbes même s'ils sont plus lents. Je retournerais volontiers voir ce que ça donne en live ! [Suzy]
www.shakra.ch
mis en ligne le : 03.06.13 par levlic
PROMETHEE | Nothing Happens. Nobody Comes, Nobody Goes
Autoproduction / Bad Mood Records
Après une démo éponyme sortie en 2010, voici le premier opus officiel des Genevois de Promethee. Un premier essai coup de poing avec plusieurs vidéos singles, façon grosse production, à découvrir sur Youtube. Clin d’œil au chanteur Joshua dans le clip officiel, ‘The Great Deception’, qui a physiquement un petit air d'Anders Friden, le charismatique leader d’In Flames. Mais revenons à nos Helvètes. Les chanceux ont pu apercevoir Promethee pour leur vernissage au Nouveau Monde de Fribourg en octobre dernier. Le groupe nous délivre un metalcore décrit par les intéressés comme ‘chaoscore’. Pour ma part, je trouve que deathcore leur sied très bien. Un groupe un peu avant-gardiste, taillé sur mesure pour pousser la scène romande. On a affaire à des musicos créatifs, inspirés et clairement ambitieux. Dès le départ, les rythmiques sont aiguisées sur ‘The Great Deception’, suit ‘Banner Of Lies’ avec un riff plus thrash mais qui enchaîne parfaitement bien. Puis ‘Buried’, qui démarre plus calmement mais devient torturé par la suite avec les plaintes de Joshua. Ensuite, le très bon ‘Of Loss And Disgust’ comportant un solo magistral et ‘ Life-Less’, l’un des meilleurs titres, avec ses multiples ambiances et qui ne fait que monter en puissance. Continuons avec ‘Genesis’, interlude plus court et sans vociférations qui nous met en appétit pour le très lourd, et en même temps plus groove, ‘The New Face Of Mankind’. Les soli et les breaks sont omniprésents tout au long de cette magnifique galette. Des soli transitoires pouvant déboucher sur un déluge bien bourrin - ‘Sickness Unto Death’ ou le très gros ‘Thus Spoke’. On remarque ici et là quelques leads un peu longs mais sans toutefois péjorer la qualité d'écoute. Les breaks puis les doubles pédales sont toujours efficaces. Bref, vous l’aurez compris : le niveau est excellent. Tous les titres sont savamment travaillés, jusqu’au tracklisting semble-t-il avec un enchaînement parfait et logique. En fixant la barre si haut et avec un tel premier album, on espère que Promethee ne se mettra pas trop de pression pour la suite. En visionnant l’une de leurs vidéos live, on pourrait émettre un léger bémol sur certains passages où le chanteur n’est pas assez décisif. En revanche, sur album tout est parfait. Non avare de compliments, mention spéciale pour l’artwork, également très pro ! [Effext]
www.prometheemusic.com
mis en ligne le : 03.06.13 par levlic
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