INTERVIEW - Suffocated (2009)

Tiens, j’ai encore rendez-vous devant un MacDo de Pékin. Celui-ci n’est pas loin de la station de métro d’Andingmen. Kou Zhengyu vient me chercher, puis on descend dans la cave d’un immeuble. Une partie est réservée aux groupes de musique qui louent à l’heure une des deux salles insonorisées. Pour commencer, je fais connaissance des autres membres du groupe et j’assiste à leur répétition. Un concert privé, c’est toujours sympa ! Puis, l’interview est lancée. C’est surtout Kou Zhengyu qui parlera.



- D’abord, j’aimerais que vous fassiez une petite présentation.

Kou Zhengyu : Je suis Kou Zhengyu, je suis à la guitare.
Liu Zheng : Salut, Liu Zheng, bassiste et chanteur.
Wu Peng : Moi c’est Wu Peng, je suis l’autre guitariste.
Wu Gang : Et moi, je m’appelle Wu Gang, je suis le batteur.
Kou Zhengyu : On a commencé en 1997, donc cela fait plus de douze ans maintenant. Liu Zheng et moi sommes là depuis le début. Wu Gang nous a rejoints en 2004 et Wu Peng en 2005.

- Comment avez-vous choisi votre nom ?

En fait, quand on a commencé, on ne savait pas qu’il y avait Suffocation aux États-Unis. Et puis, il faut aussi un nom qui colle à la musique. C’était le nom que tous les membres préféraient, peut-être parce qu’il correspondait au sentiment d’étouffement que nous éprouvions chacun dans notre vie personnelle à ce moment-là.

- Qui s’occupe de la composition et des textes ?

Liu Zheng s’occupe de la majeure partie des textes. Pour la musique, il est aussi assez actif, mais Wu Peng et moi-même, étant donné qu’on est aux guitares, on fait une part importante du travail. Je trouve que s’il n’y a qu’une seule personne qui compose dans un groupe, cela n’a pas vraiment de sens. C’est mieux de le faire ensemble parce qu’en fin de compte on monte ensemble sur scène. On utilise cette musique occidentale comme support pour exprimer des sujets chinois.
Liu Zheng : Au début, pour apprendre, on a tout simplement copié, et petit à petit cela te permet de progresser et de composer des choses plus personnelles.

- Il y a deux ans, vous avez sorti un album, pouvez-vous dire quelques mots là-dessus ?

Kou Zhengyu : On a commencé l’enregistrement en juin 2006. Tu vois, dix ans ont passé avant de faire notre premier album (rires) ! On a travaillé pendant environ un mois, avec l’aide de pas mal d’amis. Ensuite, on l’a envoyé en Allemagne pour le faire masteriser. Le résultat est pas mal même si cela n’a pas été facile. Peut-être que la qualité de l’enregistrement est très bonne pour la Chine dans ce genre de musique.

- Avez-vous des projets futurs ?

Le 20 juillet, nous allons enregistrer notre deuxième album. Il va y avoir huit titres. (NdR : L’interview s’est déroulée début juillet 2009 et l’album sort en mars 2010). Ensuite, on a fait plein de concerts à travers la Chine et on continue à composer des titres. On a toujours autant de plaisir à être sur scène.

- Justement, comme tu parles de concerts, où êtes-vous allés jusqu’à présent ? Et est-ce que vous êtes allés à l’étranger ?

On a fait une bonne trentaine de grandes villes chinoises, mais on n’est pas encore allés à Hong Kong ni sur l’île de Hainan. Sinon, on n’est pas encore allés à l’étranger. Il y a des occasions comme le Battle Metal du Wacken. Mais pour le moment on n’en a pas les moyens financiers.

- Comment trouvez-vous la scène underground chinoise ?

Cela fait douze ans qu’on est dedans, et je trouve qu’elle est bien. Mais, il y a un problème. Trop de nouveaux groupes se forment, et après deux ou trois ans déjà, ils font un album. Je dirais qu’il faut s’exercer un minimum de cinq ans avant de vouloir faire un CD. Il faut d’abord être bon sur scène. Il peut aussi y avoir des problèmes de line-up ou de style, donc il faut que cela se stabilise. Si on prend notre groupe comme exemple, cela donne qu’au début les occasions de faire des concerts n’étaient vraiment pas très nombreuses. Il y avait aussi très peu de salles, maintenant c’est mieux. En fait, il y a beaucoup de bons groupes, mais cela n’est pas encore suffisant.

- Pour finir, dites-moi quelque chose qui vous tient à cœur, un sujet que je n’ai pas pensé à aborder…

Un truc intéressant, alors… Mmmh… Ah oui ! En 2006, on a joué au Midi Festival à Pékin, il y avait beaucoup de monde ce soir-là. C’était pour nos dix ans d’existence. L’atmosphère était spéciale, et le public absolument super, même ceux qui ne nous connaissaient pas vraiment étaient dans le coup. On a tous gardé un excellent souvenir de cette date. Sinon, quand Testament et Destruction sont passés à Pékin, on a fait leur première partie. Peut-être qu’en septembre on va faire la même chose pour Exodus. On est super enthousiastes, parce que ce genre d’occasion n’arrive pas souvent.

- Cela vous a permis d’échanger et de faire des contacts ?

Cela reste dur parce que notre anglais est vraiment mauvais.
Liu Zheng : On va aussi participer à un spectacle organisé par le théâtre d’art du peuple. C’est une pièce de Shashibiya (NdR : Transcription phonétique d’un nom).

- Hein ?

Wu Peng : Saxbier. (NdR : Il a un accent terrible !)

- Quoi, sex beer !?! (Ils sont tous morts de rire…)

Liu Zheng : Il a écrit une pièce qui se nomme ‘Hamlet’.

- Ah, ok, Shakespeare !

Il y aura quelques copies de l’album disponibles fin mars à la Citadelle, à Genève

www.myspace.cn/suffocated

Barberousse

Interview réalisée le 12 juillet 2009 à Pékin

mis en ligne le : 20.06.10 par graber

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