FILM - AEON FLUX (2005)

AEON FLUX (2005)
Réal. : Karyn Kusama, avec Charlize Theron, Marton Csokas, Johnny Lee Miller, …
Lakeshore Entertainment, MTV Films, Paramount Pictures, …



Au XXVème siècle, un virus a rayé une grande partie de la population mondiale. Des scientifiques gouvernent la seule ville qui reste, Bregna. Un groupe de rebelles, les Monicans, envoie Aeon Flux tuer le plus haut dirigeant. Débutant sur un immense plan de l’œil de Charlize Theron, parfaitement maquillé, le ‘film’ a pour véritable attraction l’actrice. Cheveux noirs, combinaison noire moulante, elle est belle à damner, pour le plus grand plaisir des petits garçons que nous sommes. Vous avez remarqué que le mot film est entre guillemets juste au-dessus. Le monde ici présenté est entièrement hi-tech, ultra-futuriste et ultra-moderne. Il est clair que les effets spéciaux en postproduction et les fonds verts lors du tournage ont été légion sur ce film. Et c’est bien ce qui pose problème, car tout est très inhumain, très artificiel. Le sujet du film étant le sens de la vie et le clonage, le traitement apporté à ‘Aeon Flux’ est paradoxal. Rempli de cascades et d’acrobaties que seuls les jeux vidéo possèdent, en passant par les décors, tout semble trop exagéré. Concernant les pièces architecturales, tout est hallucinant. D’un modernisme tel, que même Dubaï ressemble à une cité moyenâgeuse, tout est digne de figurer dans ces expositions d’art aux prix plus que prohibitifs. À réserver aux fans du jeu. [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 15.08.10 par indy

FILM - UNDEAD OR ALIVE (2007)

UNDEAD OR ALIVE (2007)
Réal. : Glasgow Philips, avec Chris Kattan, James Denton, Navi Rawat, …
Odd Lot Entertainment



Luke, un cow-boy au cœur brisé et Elmer, un déserteur de l’armée, détroussent un shérif. Ils sont rejoints par Sue, nièce de Geronimo. Ils vont découvrir que ce dernier a jeté une malédiction qui transforme les cadavres en morts vivants. Glasgow Philips est présenté ici comme un auteur du dessin animé ‘South Park’. Nous sommes plus qu’en droit de nous attendre à une comédie très corrosive et provocatrice, comme l’est le dessin animé. Philips est un coscénariste de la sixième saison et rien d’autre. Il est difficile de décrire le genre d’humour auquel nous avons affaire ici, tant il n’y en a pas la moindre trace. Quant aux choix des acteurs, il est impossible de croire qu’un casting a eu lieu. Ils sont tous tellement hors sujet, inconsistants et ridicules, que cela en devient gênant pour nous et pour eux. Les zombies ne sont pas des zombies et les cow-boys ne sont pas des cow-boys. Ne me demandez pas ce qu’ils sont, je n’en ai aucune idée. Parlons un peu des maquillages maintenant. À l’écran, c’est à se demander comment Robert Kurtzman (réalisateur des deux premiers ‘Wishmaster’) et son équipe ont pu nous pondre des effets aussi mauvais que cela. C’est simple, tout est pourri. Lorsque l’on regarde le making of, on se rend compte que Kurtzman est un artisan, et que si cela semble nul à l’écran, le coupable est Glasgow Philips. SVP, fuyez ce film !!! [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 08.08.10 par indy

FILM - CRY_WOLF (2005)

CRY_WOLF (2005)
Réal. : Jeff Wadlow, avec Julian Morris, Lindy Booth, Jared Padalecki, …
Hypnotic



Suite à un meurtre dans une forêt située près d’une école, des étudiants décident de lancer une rumeur via Internet. Ils inventent le portrait-robot d’un serial killer et lancent l’information à tout le monde. Après un prologue où l’on ne voit strictement rien, le seul plaisir de ce film, Lindy Booth, pointe le bout de son nez. Collants arrivant à mi-cuisse, petite jupette plissée, physique parfait. Voici les ingrédients qui retiennent l’attention durant un peu plus d’une heure trente. Se cachant derrière un camouflage original et voyant, l’assassin a une attitude très réaliste. Nous sommes bien loin des mastodontes monolithiques indestructibles tels que Michael Myers ou Jason Voohrees. Place ici à quelqu’un qui possède des comportements et des attitudes d’être humain. Il tombe lorsqu’on le frappe, il fait des erreurs dans ses mouvements et dans ses manœuvres, il essaie de fuir s’il se sent en danger. Les défauts de ce ‘Cry_Wolf’ sont, quant à eux, bien plus conséquents. Les meurtres sont réalisés avec une image très granuleuse et ultra-saccadée, où nous ne voyons pas grand-chose. De cette manière, il est difficile de voir et de croire à la souffrance et à l’angoisse des victimes. Pour un slasher, c’est un comble ! Remplie d’une quantité astronomique de bla-bla inutile et parfois même ridicule, l’enquête est très bien ficelée mais ne décolle jamais. [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 04.08.10 par indy

FILM - DEVILMAN (2004)

DEVILMAN (2004)
Réal. : Hiroyuki Nasu, avec Hisato Izaki, Yûsuke Izaki, Ayana Sakai, …
Dynamic Productions, Toei Company



Les forces démoniaques attendent la venue de Satan pour les mener à la victoire. Akira réussit à exploiter la puissance du démon Aman pour protéger la Terre et les humains. Le parrain de ce film est Go Nagai, qui est nul autre que le créateur de ‘Goldorak’. Tiré d’un manga, il peut être considéré comme un film de superhéros japonais. Le style de Devilman et de ses adversaires est clairement inspiré de la culture nippone, bien que le principe de sauveur du monde soit plutôt occidental. Le budget énorme consacré pour les effets spéciaux fait beaucoup sourire. Croisement entre maquillages et effets assistés par ordinateur, le tout sonne tellement faux et disgracieux que cela ruine la vision du métrage. C’est d’autant plus dommage car l’histoire d’Akira, tiraillé par son appartenance aux démons mais possédant un cœur et des sentiments humains, est de bonne facture. Soutenu par des dialogues très poétiques, qui font que l’on peut apprécier le travail en amont, le film contient également une pointe philosophique, pour notre plus grand plaisir. La deuxième partie, plus crue, nous montre les affrontements entre les deux espèces. Nous assistons alors à un abattage en masse, où la dénonciation sans aucune preuve suffit pour se faire massacrer. Ces faits nous montrent la stupidité et l’absence de conscience des humains. [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 01.08.10 par indy

INTERVIEW - Triptykon (2010) Partie 1

Une renaissance, une vie déchirée qui se recolle… Après avoir claqué la porte du tout-puissant Celtic Frost, après avoir touché le fond, Thomas Gabriel Warrior s’est relevé. Cette nouvelle énergie noire, il l’a trouvée au sein de Triptykon, suintant de la colère et la tristesse du Zurichois. Le parrain du metal extrême s’exprime avec honnêteté sur cette période faste de sa carrière, où la création jaillit de la destruction.





- ‘Eparistera Daimones’ sort dans quelques jours à peine. Comment te sens-tu ?

Fantastique ! J’ai connu des années avec des hauts et des bas. La reformation de Celtic Frost a été une période très intense, musicalement mais aussi humainement, en raison des différends que nous avons rencontrés. Après la mort du groupe, deux années ont suivi, durant lesquelles j’ai dû reconstruire un projet en repartant de zéro. Il m’a ensuite fallu écrire la musique, les textes, produire l’album, tout mettre en place… Après des années de labeur, maintenant que l’album est terminé, je me sens vraiment bien.

- Une partie du matériel présent sur ce premier album a été écrite en vue du prochain disque de Celtic Frost, alors que d’autres titres ont été composés après la mort de ce groupe. As-tu pu essayer des choses sur les titres plus récents qui n’auraient pas eu leur place dans le Frost ?

(Il hésite) Pas nécessairement. Celtic Frost et Triptykon partagent le même compositeur. Il y a donc une continuité entre les deux. J’ai un style propre, certaines idées, et je continue simplement à développer mon écriture. La différence principale entre les deux groupes est que Triptykon fonctionne de manière bien plus constructive. Dans Celtic Frost, chaque idée que j’amenais en répétition était désossée, disséquée, passée au microscope… Ces problèmes d’ego et de compétition ont causé la perte du groupe. Lorsque j’apporte des idées dans Triptykon, l’attitude des autres membres est plus mature. On veut simplement jouer de la musique ; il n’y a pas de conflits d’egos qui interviennent dans ce processus. Si je propose une nouvelle chanson, on la discute tous ensemble mais les critiques ne sont jamais destructives ou insultantes. Toute notre attention est tournée vers la musique et j’apprécie énormément cela.

- Ce que tu dis est intéressant : plus j’écoute ‘Eparistera Daimones’, plus j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un disque très spontané…

J’ai donné pas mal d’interviews pour promouvoir ce disque et de nombreux journalistes me disent qu’il sonne ‘libre’ et ‘sauvage’. C’est exactement mon sentiment. Pour moi, c’est la différence principale avec Celtic Frost. La musique n’a pas été ‘détruite’ pour des questions d’ego. On n’y sent pas de murs ou de liens. Pourtant, les chansons sont plus complexes que celles de ‘Monotheist’. Elles sont totalement noires et pesantes. C’est l’album le plus sombre que j’aie écrit à ce jour. Et, en même temps, ces compos ont ce côté libéré et, d’une certaine manière, plus positif. Comme si un nœud avait été défait. Et c’est exactement ce qui s’est produit sur le plan humain.

- Cette fraîcheur me rappelle un peu ce que tu faisais au sein de Hellhammer… Parlerais-tu de renaissance ?

C’est une renaissance dans la maturité ! Celtic Frost était toute ma vie. Je ne peux même pas exprimer l’importance qu’avait ce groupe pour moi. Et pourtant, je me sens désormais tellement libre ! À la fin, Celtic Frost n’était plus qu’un groupe de personnes qui s’engueulaient. Les dernières fois où nous nous sommes vus à Zurich, on n’a même pas joué une seule note. Je n’invente rien ! On devait se voir pour répéter en vue des concerts et pour bosser sur un nouvel album mais ça tournait à la compétition, au match d’egos et toute cette merde. Triptykon n’a rien à voir avec tout ça. Je suis conscient que la vie tourne et que tout finira par changer mais, pour l’heure, ce projet est totalement constructif. Il est constitué d’une bande d’amis. Après des années de ténèbres dans Celtic Frost, c’est un immense plaisir pour moi de pouvoir travailler avec des personnes qui se soucient davantage de savoir comment sonnera l’album que de leur ego.

- L’album se termine sur les mots : ‘Alors que tu péris, je vivrai’. Il est difficile de ne pas y voir une référence à la mort du Frost et à la naissance de Triptykon…

Tout à fait. Ce dernier titre, ‘The Prolonging’, a été pensé comme une messe. Mais c’est une cérémonie de haine. Je l’ai dit tout à l’heure, Celtic Frost était ma vie et ma vie était Celtic Frost. Les deux sont indissociables et inséparables. J’ai perdu tout ça. (NdR : il est soudain très énervé) Pas parce qu’un membre du groupe est mort ou parce que nous n’avions plus d’idées. Mais parce que quelqu’un (NdR : le bassiste Martin Eric Ain ? On vous laisse poser la question à Tom) avait un ego de merde ! Un ego tellement gonflé que cette personne se foutait pas mal de la musique, des fans, de notre équipe… Cette personne ne s’intéressait qu’à elle-même. Je suis sorti des ruines de ce groupe avec une haine incommensurable contre ce gars qui a tout foutu en l’air au mépris des fans ou de moi-même. Je ne perdrai jamais cette colère contre cette personne. Ma manière d’exprimer mes émotions est d’écrire de la musique. Si je ne ressentais pas toutes ces choses au sujet de la mort de Celtic Frost, je serais cliniquement mort.

- Tes propos peuvent paraître paradoxaux : ‘Eparistera Daimones’ naît de ta colère. Cet album n’aurait donc pas pu voir le jour, sans la mort du Frost ?

Il est en tout cas très probable que cet album n’aurait pas été aussi énergique et puissant. La lourdeur et la noirceur de ce nouveau disque se nourrissent des émotions extrêmes que j’ai connues récemment. La fureur de ce disque n’a rien d’une image ou d’une performance d’acteur. Elle vient de l’intérieur. Je suis très satisfait de cet album. Il a fallu affronter beaucoup de colère pour arriver à ce résultat mais ça en valait la peine. Quand j’étais ce Tom adolescent qui avait fondé Hellhammer, je me demandais si je jouerais toujours du heavy metal une fois la quarantaine passée. J’avais peur de devenir une mauviette commerciale, comme tant de groupes de metal. Et me voilà au milieu de la quarantaine avec le disque le plus énervé et heavy de toute ma carrière. Le jeune Tom serait très fier du vieux.

- Jusqu’ici, seules quatre dates ont été annoncées. D’autres viendront-elles s’ajouter ?

Oui, il y en aura. Le mois prochain, nous pourrons annoncer de nouveaux concerts. Je me réjouis de partir sur la route avec Triptykon. Ça a été une grande frustration pour moi, avec Celtic Frost. On a donné cent vingt-cinq shows sur la tournée de réunion et j’aurais aimé en ajouter cent vingt-cinq autres ! Mais les autres membres ne voulaient pas en entendre parler. Je ne crois pas que ce problème existera, au sein de Triptykon. On prépare une tournée européenne puis une autre aux États-Unis ; nous nous rendrons aussi au Japon, en juin… Mais tout ça doit encore être négocié.

- Tu présentes ce nouveau projet comme l’achèvement d’un ‘triptyque’, formé de tes trois groupes : Hellhammer, Celtic Frost, Triptykon. Joueras-tu des titres de chacune de ces formations ?

Je pense qu’il sera difficile d’inclure le matériel de Hellhammer. Ça ne sonnerait pas juste. J’adorerais, en fait, mais je ne peux pas l’imaginer. Hellhammer était un groupe unique et il est très difficile de le ressusciter de la bonne manière. Mais nous jouerons des compos de Celtic Frost et de Triptykon. Depuis la naissance de ce groupe, nous jouons des titres de Celtic Frost et le résultat est excellent. Ces chansons s’intègrent parfaitement à notre style actuel. Ce sont mes compositions, j’en suis très fier.

- Tu as été nommé curateur du Roadburn Festival 2010, du 15 au 18 avril, où tu organiseras ta propre soirée. Que représente cet événement pour toi ?

Pour moi, c’est un festival hors norme. Contrairement à d’autres manifestations du genre, l’essentiel n’est pas le commerce mais la musique. Walter, l’organisateur, se démène pour garder cette ambiance proche d’un festival jazz. Il ne cherche pas à le rendre toujours plus grand, tout cela pour que l’art reste au centre de ces soirées. J’ai un immense respect pour cela.

- Parmi les groupes que tu as invités, on trouve Darkspace et ShEver. Était-il important pour toi d’offrir cette vitrine à des artistes suisses ?

Je ne me suis pas posé la question de la nationalité des artistes que j’ai contactés. J’ai rassemblé une liste de groupes que j’apprécie, qui comptent dans ma vie. Je voulais des formations que tu ne vois pas tous les jours sur scène, qu’elles soient américaines ou suisses. J’en ai parlé à Walter et on a élagué ma liste pour en faire un programme qui tiendrait la route. Je suis très fier que Darkspace ait accepté. Ils ne donnent que rarement des concerts… Et j’espère que ce show sera pour ShEver une belle opportunité de partager leur musique.

Bientôt la suite de cette interview.

www.triptykon.net

Dave

Entretien téléphonique réalisé le 2 mars 2010

Commenter cet article

mis en ligne le : 30.07.10 par graber

INTERVIEW - The Vibes (2009)

Connaissez-vous votre scène nationale et la diversité des groupes existant dans un si petit pays ? Parfois, on fait une découverte inattendue et ça nous donne envie d’en savoir un peu plus. The Vibes, groupe originaire d’Argovie, en sont le parfait exemple. De passage au Transylvania Club à Erstfeld, le combo se dévoile, au travers de Matlock (basse). Que ceux qui ont raté leur performance se rassurent : ils feront leur retour au Greenfield Festival, cet été.





- Je ne vous connaissais pas du tout avant ce soir, où vous ouvrez pour Crucified Barbara et Bonafide. Après avoir assisté à votre set, je suis intriguée : vous avez un look intéressant, un batteur avec un chapeau de cow-boy, un guitariste qui ressemble à Slash, et puis toi, qui joues de l’harmonica…

On est un groupe d’Aarau en Argovie et on est ensemble depuis 2002. On a fêté notre septième anniversaire. On a sorti deux albums, et comme on n’a pas de label, on les distribue via Internet et aussi lors de nos concerts. Ces disques sont disponibles sur notre site www.thevibes.ch et aussi via cede.ch. Je ne sais pas si c’est connu en Suisse romande, mais en Suisse allemande c’est là où il faut être pour se faire connaître. On a également un distributeur mondial, cdbaby, c’est un distributeur digital qui nous permet d’être présents sur iTunes et Napster et ce genre de sites.

- Pour un groupe suisse, c’est un bon deal !

Oui, c’est un deal assez moderne.

- Tout à l’heure, je parlais avec Bonafide de l’échange de K7, c’est une époque que tu n’as peut-être pas connue : tu n’étais peut-être même pas né (rires), et dans les eighties, on avait les vinyles et après on est passé à l’ère des CDs, et enfin maintenant, il faut être présent sur Internet…

Je pense que tu peux faire davantage par toi-même maintenant. Tu as moins besoin de management ; tu peux faire un album pour moins de dix mille francs. Il y a vingt ans, c’était impossible. On a également considéré la possibilité de se faire signer sur un label, mais ça dépend du deal qu’on pourrait trouver. Je ne pense pas que c’est intéressant pour nous aujourd’hui. Il est plus utile d’avoir un agent qui pourra t’obtenir des shows. On n’arrive pas à vivre des ventes de CDs, ce qui rapporte, ce sont plutôt les shows.

- C’est facile pour vous de trouver des dates ?

Parfois, oui. Notre travail acharné commence enfin à porter ses fruits, on a déjà eu vingt-cinq dates cette année (2009) mais il faut travailler très dur et être disponibles.

- Vous avez des bons contacts alors ? Et ce soir au Transylvania – c’est un endroit bien pour jouer, surtout que Crucified Barbara ont attiré pas mal de monde...

C’est vrai, ça nous a pris une heure et demie pour venir, ce n’est pas si loin.

- Et en ce qui concerne les festivals, vous avez des tuyaux ?

On a joué au Freestyle Festival et on a également sorti un DVD de ce show. En ce qui concerne les grands festivals, on prie et on attend, mais on est des habitués des petits festivals devant des milliers de personnes. On a également participé à divers concours… C’est une bonne expérience et ça te permet d’être connu, mais à la fin, au niveau des clubs ils veulent juste booker un maximum de groupes, ils s’en fichent vraiment de qui tu es et de ce que tu as fait quand tu n’es pas trop connu. C’est un bon deal parce que tu peux jouer devant pas mal de personnes, tu joues tes vingt minutes et ensuite tu pars, tu n’as pas vraiment un bon son, ça craint un peu ; mais tu as pu jouer tes titres et faire parler de toi. À la fin, tu dois pouvoir dire que tu l’as fait, c’était cool, mais maintenant il faut passer à autre chose… Parfois, tu gagnes la deuxième ou la troisième place, c’est une bonne expérience. On est très connus en Argovie et on essaye maintenant de faire connaître notre rock’n roll à travers toute la Suisse. On a fait des shows à Saint-Gall, Winterthur, Zurich, Bâle et Schaffhouse, mais c’est très difficile pour nous de trouver des dates en Suisse romande. (NdR : Tiens, tiens, l’histoire se répète). On n’a jamais eu l’occasion de jouer en dehors de la Suisse, mais on a eu des chroniques CDs faites à travers le monde, en Amérique et en Australie. C’est intéressant pour nous de savoir ce qu’ils pensent de nous, notre nom est connu en dehors de la Suisse.

- C’est un véritable boulot que d’assurer sa propre promotion.

Oui, c’est parfois difficile et ça prend beaucoup de temps, on a nos boulots à côté (NdR : … rien de nouveau, là, c’est un groupe suisse) et je suis étudiant. Notre but est d’aller le plus loin possible avec ce groupe.

- Et vos projets pour les mois à venir ?

C’est de sortir notre nouvel album, peut-être au travers d’un petit label. On ne se voit pas trop sur une major. On se pose souvent la question : qu’allons-nous faire une fois l’album enregistré ? On essaye de réfléchir au moyen d’en assurer la promotion.

- Ça y est, j’en oublierais presque mes questions, ça doit être la bière…
C’est le moment de sortir la petite bouteille en réserve de ton sac (rires) ! (NdR : Hmmm très observateur, mais comment il sait ça ?)

- Où avez-vous enregistré votre dernier album ?

On enregistre directement en live, six jours pour le tout pour un album de quarante minutes. Deux jours pour les bases, deux jours pour le dubbing, et deux jours pour les voix. On l’a enregistré en Suisse, mais le mastering a été réalisé aux Finnvox studios en Finlande par Mika Jussila, il est connu pour avoir fait le mastering pour des milliers de groupes scandinaves de metal (Children Of Bodom, Edguy, Ensiferum, Nightwish). Il a masterisé plus de deux cent cinquante mille titres, alors il connaît bien son boulot. On est très contents du disque et on n’a pas dû payer plus que si on avait fait faire le boulot en Suisse. Ici, il n’y a pas vraiment d’experts dans le domaine. C’est vrai qu’en Suisse il y a V.O. Pulver (Gurd) et Vetterli (ex-Coroner), mais ils ne sont pas vraiment spécialisés dans le mastering. Or nous voulions vraiment trouver un spécialiste. On aimerait bien retravailler avec lui.

- Tu joues avec ton frère ; ça doit être cool : vous vous connaissez très bien, vous avez grandi ensemble…

C’est vrai, ça amène une certaine unité. Plus jeunes, on a eu des différends et des bagarres, mais tout s’est arrangé.

- Ton souhait pour 2010 pour The Vibes ?

On aimerait bien pouvoir jouer dans un grand festival, même si c’est à deux heures de l’après-midi… On aimerait aussi faire la première partie de grands groupes ; notre booker y travaille. C’est lui qui nous a trouvé le gig de ce soir. La première fois que tu joues quelque part tu noues des contacts, et c’est important d’avoir ces contacts. Tu n’as pas besoin d’être super bon, mais de connaître les bonnes personnes. En Suisse, c’est parfois difficile – pas impossible – mais ça prend du temps. Et on aimerait bien pouvoir retourner en Suisse romande. On avait joué à Collombey, en première partie de Bernie Constantin et aussi dans un festival. On avait trouvé le prix de l’entrée un peu cher, mais on a été impressionnés. On a roulé sur des kilomètres… pour avoir cinq personnes dans la salle. Mais on va persévérer !

- Merci pour votre temps, ravie d’avoir fait votre connaissance.

C’est un plaisir partagé, au plaisir de te revoir.

www.thevibes.ch

Suzy

Interview réalisée le 4 décembre 2009 à Erstfeld

Commenter cet article

mis en ligne le : 30.07.10 par graber

INTERVIEW - Tommy Vetterli (2010)

La Suisse a engendré quelques fleurons de la scène metal. Krokus et Gotthard évidemment, mais également Celtic Frost et ceux qui restent dans la mémoire collective metal comme étant le groupe le plus mal récompensé pour son talent : soit Coroner. Tommy Vetterli était le guitariste prodige de ce groupe culte. Après avoir fait un tour du côté d’Eicher et de Kreator, Tommy s’est concentré sur la production en ouvrant son propre studio, le New Sound Studio. De retour sur les routes pour quelques shows avec 69 Chambers, c’était l’occasion de faire un tour d’horizon de sa carrière et de voir quel souvenir il a gardé de toutes ces années passées sur la route. (A noter que cette interview a été faite avant l'annonce de la reformation de Coroner)



- Commençons par le tout début si tu veux bien. Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir la guitare comme instrument ?

Ouf, ça fait longtemps ! En fait au début j’ai appris le violon, je devais avoir neuf ans. Puis un jour j’ai vu Jimi Hendrix à la TV et je me suis dit que c’était tellement plus cool que de jouer du putain de violon… En fait, j’ai commencé à faire de la guitare électrique vers douze ans.

- Qui t’a appris à jouer, tu as suivi une école ?

La plus grande partie, je l’ai apprise moi-même. J’ai pris des leçons au tout début pour avoir de bonnes bases, mais après je me suis débrouillé. Répéter des gammes et ce genre de chose ne m’intéressaient pas trop. J’ai appris en écoutant des albums d’AC/DC par exemple, j’ai appris tous les riffs. Je pense que c’est vers seize ans que j’ai vraiment commencé à être à fond dans la guitare. En parlant d’école, j’en ai quand même fréquenté une, mais plus tard, après que le premier album est sorti, je suis allé dans un conservatoire de jazz.

- Coroner a été ton premier groupe ?

Non, non, j’en ai eu plusieurs avant, mais je dois t’avouer que je ne me rappelle même plus leurs noms. En fait, je rentrais dans un groupe qui avait souvent de meilleurs guitaristes que moi, j’apprenais leur technique et après j’allais dans un autre groupe (rires).

- Coroner a toujours été un groupe très expérimental. C’était votre conception du metal, une volonté d’apporter des sonorités nouvelles ou ça a plutôt été un concours de circonstances ?

Je n’étais pas trop dans ce trip de metal au début, c’était très heavy. Malgré tout, quand on a commencé à jouer ensemble, tout semblait très naturel. Chacun apportait ses idées et tout se mélangeait d’une manière très limpide.

- Les morceaux les plus expérimentaux sont arrivés avec votre best of, un morceau comme ‘Golden Cashmere Sleeper’ par exemple. Pourquoi avoir attendu cet album final pour faire découvrir cet aspect de votre musique ?

En fait, ce genre de morceau était typique de ce que nous faisions en répétitions. C’était peut-être un peu nouveau pour les fans, mais pour nous cela faisait des années qu’on jouait ce genre de morceau. Nos répètes étaient souvent de longues jams qu’on n’enregistrait jamais. Pour ce best of, on a voulu inclure ce genre de morceau, simplement.

- Allez, la question que tout le monde se pose. Pourquoi Coroner s’est arrêté ?

On a pu lire beaucoup de choses, comme par exemple de potentiels problèmes avec votre label, mais quelle est la vraie raison ?
On a eu beaucoup de problèmes avec tout le côté business, c’est vrai, mais c’est surtout la combinaison de beaucoup d’éléments. La raison principale était que cela faisait douze ans que le groupe existait et on voulait faire des choses différentes.

- Une dernière question sur Coroner. Tu sais que de nos jours on est submergés par les films, les mp3. À chaque concert, il y a des fans avec des petits appareils qui filment, les vidéos sont sur YouTube, etc. La seule trace vidéo que l’on ait de Coroner, c’est cette vidéo ‘Live In East Berlin’ qui ne vous fait pas forcément honneur. Tu n’es pas un peu frustré de ne pas avoir laissé plus de traces de vos prestations live ?

C’est vrai que la vidéo à Berlin n’est pas géniale, la scène était trop grande, entre autres, mais tu sais on a encore du matériel en réserve. Pas forcément des vidéos avec beaucoup de moyens, des trucs qu’on a filmés nous-mêmes, mais on a dans l’idée de les sortir un jour.

- Après le split, j’ai été vraiment surpris de te voir avec Eicher. Qu’est-ce qui t’a pris ? Eicher voulait rendre sa musique plus heavy ?

(Rires) Tu sais, c’était à l’époque où tous ces groupes de Seattle perçaient. Chaque combo se devait d’avoir son guitariste à cheveux longs, c’est la raison pour laquelle j’ai eu le job (rires).

- Tu as aimé faire partie de l’Eicher band ?

Oh oui, énormément !

- Tu as rejoint Kreator ensuite. Il est très surprenant de constater que les deux albums que tu as enregistrés avec Kreator ont été les deux albums les plus différents de leur son ‘habituel’. Tu as eu de l’influence sur l’écriture des morceaux, c’est toi qui as voulu cette direction ?

En fait non, ils avaient déjà décidé de prendre cette direction un peu plus mélodique. Le problème a été que ces albums se sont mal vendus et ils me le reprochent à présent (sourire en coin).

- Tu es allé voir un concert de Kreator ou d’Eicher récemment ?

Je voulais aller voir Kreator la dernière fois qu’ils ont joué au Z7, si je me rappelle bien, mais je suis tombé malade et je n’ai pas pu y aller.

- Si mes infos sont correctes, tu as également créé un groupe appelé Clockwork. Tu peux nous donner quelques détails sur ce projet ?

C’était dans la période entre Coroner et Eicher. C’était un projet très fun, mon guitar roadie était le chanteur. On a eu des propositions de majors, la compagnie qui s’occupait de Gotthard était intéressée par exemple, mais ça n’a pas duré.

- Parlons maintenant de ton activité actuelle. Tu es passé de l’autre côté de la console et tu as créé le New Sound Studio. Qu’est-ce qui t’a poussé dans cette direction ?

Déjà à l’époque de Coroner, j’enregistrais beaucoup de choses, les démos, les préproductions. J’ai donc commencé tout petit et de là j’ai essayé de créer quelque chose qui a fini par le New Sound Studio.

- J’ai entendu l’album d’un des groupes que tu as produits qui s’appelle Mabon. C’était amusant de voir à quel point il y a des ressemblances avec Coroner. Tu influences beaucoup les jeunes groupes qui viennent dans ton studio ?

Ah bon ? Non, je ne pense pas. Pour Mabon, c’est surtout que j’ai donné des cours au guitariste pendant trois ans et je pense qu’il m’a piqué beaucoup de mes plans (rires).

- Ça ne te fait pas bizarre de produire un jeune groupe qui sonne comme Coroner ?

Je n’ai pas noté tant de ressemblances que ça, en tout cas ce n’était pas le but. J’ai écouté ce qu’il y avait de bien dans ce groupe pour en faire sortir le meilleur, mais en tout cas pas pour y mettre mes goûts.

- Maintenant, tu as ressorti ta guitare pour jouer avec 69 Chambers. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? (Nina, la chanteuse de 69 Chambers était juste derrière Tommy à ce moment-là.)

Nina : Attention, ne te trompe pas dans ta réponse (rires) !
Tommy : (Rires) Heu… parce que j’aime leur musique (grand sourire en direction de Nina).

- Non, allez, je te taquine, je voulais surtout savoir si ça te manquait de jouer en live ?

Oui ça me manquait énormément, c’est vraiment bon de rejouer en live (grand silence). Bon, allez, Nina est ma copine, et c’est une excellente manière de passer du temps avec elle. En fait, j’ai commencé comme roadie de 69 (rires). Je devais accorder leurs guitares, ce genre de choses, puis petit à petit je suis devenu meilleur. Ils m’ont donné une chance de montrer ce que je pouvais faire, ça leur a plu et ils m’ont intégré au groupe (rires).

- Tu n’as pas l’impression de leur voler un peu la vedette ?

Non, pourquoi ?

- Il y a quand même des gens qui viennent avec des T-shirts de Coroner, beaucoup viennent avant tout pour toi, non ?

Non, je ne pense pas (long silence). Je devrais peut-être faire quelques solos, certains me le demandent, mais autrement je pense que c’est avant tout 69 que les gens viennent voir.

- Vous n’avez jamais pensé faire une cover de Coroner ?

On en a parlé la nuit dernière, mais il faudrait que ça sonne très différemment de ce qu’on faisait à l’époque.

- On va quand même finir sur Coroner. Vous êtes sans doute l’un des derniers gros groupes de l’époque à ne vous être jamais reformé. Je sais que certains festivals vous l’ont proposé… Qu’est-ce que vous attendez ?

Plus on attend, plus les prix montent (rires). (NdR : Décidément, j’aurai tout essayé, mais on n’en saura pas plus…)

www.newsound.ch

Indy

Interview réalisée le 30 janvier 2010 à Yverdon

Commenter cet article

mis en ligne le : 29.07.10 par graber

FILM - CINDERELLA (2006)

CINDERELLA (2006)
Réal. : Man-Dae Bong, avec Ah-Yung Ahn, Gyu-Ryum Ahn, So-Min Jean, …
Mini Film Productions



Hyun-Soo est une adolescente élevée par sa mère chirurgienne. Une de ses camarades de classe, Yoon-Hee, décide de se refaire le visage. Après l’opération, elle est envahie par les hallucinations. Pendant ce temps, Hyun-Soo découvre son passé. Voici, comme son titre l’indique, une version moderne de Cendrillon. Si le thème du film est celui de la beauté grâce à un procédé de la chirurgie esthétique, une histoire d’hallucinations et une recherche du passé viennent compléter ce film très dense. Il est évident que dans le cas présent, la dénonciation de la dérive de la chirurgie esthétique est le moteur du film. Dès que Hyun-Soo découvre son terrible passé, l’action du film se tourne alors vers sa mère. Le thème des hallucinations laisse sa place à celui de l’amour maternel. Un sentiment de regret, de tristesse et de résignation prend le dessus jusqu’à ce que la vérité éclate. Malgré cela, il est difficile d’en vouloir à cette mère, qui a tout fait pour protéger son enfant. Et lors du final, on découvre que chirurgienne est le seul métier que cette mère pouvait faire. Man-Dae Bong ne se sert pas des ficelles de l’horreur graphique pour nous conduire dans ce film sombre, faiblement éclairé (surtout la fin), où l’histoire, captivante, se suffit à elle-même. Le tout est réalisé de manière classique pour le cinéma asiatique, dans la moyenne des films de ce genre. [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 26.07.10 par indy

FILM - TOUS LES GARÇONS AIMENT MANDY LANE (2006)

TOUS LES GARÇONS AIMENT MANDY LANE (2006)
Réal. : Jonathan Levine, avec Amber Heard, Anson Mount, Whitney Able, …
Occupant Films



Mandy Lane et Emmet sont d’excellents amis, bien qu’il soit le mouton noir de l’école. Emmet provoque un camarade lors d’une fête et ce dernier meurt accidentellement. Depuis ce jour, Mandy ne parle plus à son ami. Mandy a toujours été la fille que tous les garçons veulent, mais que personne n’a possédée. Très timide et réservée, elle est insaisissable pour tout le monde. Après l’introduction, nous découvrons les nouvelles fréquentations de la jeune fille. Celles-ci sont à considérer comme de jeunes personnes branchées et peu recommandables. Si le sexe, faire la fête et l’alcool les intéressent au plus haut point, les armes et la drogue ne sont de loin pas bannis de leurs habitudes. L’ambiance générale de la première partie, grâce aussi aux musiques, semble être sortie d’un épisode de ‘Dawson’ pour un public un peu plus adulte que la série. Si cela n’est pas mauvais, il faut avouer que cela n’est pas transcendant non plus. Heureusement qu’après le premier meurtre, la réalisation devient plus nerveuse avec une caméra plus mobile et de gros plans plus fréquents. La cruauté et le cynisme de l’assassin font que la deuxième partie, excellente, ne cesse de croître, jusqu’au twist final. Ce film, contrairement à tant d’autres productions avec des jeunes, tient ses promesses grâce aux prestations des acteurs qui sont très réalistes dans leur rôle. [Dom]

Commenter cet article

mis en ligne le : 25.07.10 par indy

INTERVIEW - Lyzanxia (2010)

Lyzanxia est l’un de ces groupes français qui portent bien haut les couleurs du metal. Formé entre autres des inséparables frères Potvin, le groupe se distingue par des chants agressifs à deux voix, des riffs meurtriers, mais avant tout par un sens de la composition qui fait plaisir à entendre dans ce registre parfois bien trop formaté. Avec son nouvel album, ‘Locust’, sur le point de sortir, il nous a paru intéressant d’avoir le point de vue du groupe sur la longue attente avant la sortie de l’album, sur ses motivations et sur Franck évidemment. Et comme c’est justement Franck qui est aux réponses, pourquoi se priver ?



- Tout d’abord j’aimerais savoir comment vous allez et ce qui s’est passé depuis notre rencontre en studio en janvier 2009 (putain plus d’un an déjà !).

Tout va bien pour nous. Ça fait plus d'un an en effet. On n’est pas non plus restés à attendre que ça se passe. Nous avons été pas mal occupés depuis les prises batterie. Notre studio (Dome Studio) était pas mal booké et il a fallu qu'on cale le reste des sessions d'enregistrement de ‘Locust’ entre les groupes qui venaient. Je ne te cache pas que nous sommes vraiment contents que cet album sorte.

- N’est-ce pas un peu frustrant d’avoir dû attendre si longtemps avant de sortir votre album ?

Nous étions tellement occupés que nous n'avons pas vu le temps passer. Il y a aussi le fait que nous voulions être vraiment à l'aise et très relax pour enregistrer nos prises.

- Je sais qu’à une époque vous parliez même de ne pas sortir le CD, mais uniquement de mettre à disposition les morceaux sur Internet. Qu’est-ce qui vous a décidés à sortir le disque, à part les millions qu’il va vous faire gagner évidemment ?

Étant donné le marché du disque actuel, c'est vrai que pendant un moment on se demandait si ça ne valait pas le coup de donner l'album sur le net, faire une petite version pressée et tourner à fond. Ce système marche en Angleterre, mais finalement, je ne suis pas sûr qu'il fonctionne bien partout ; et puis donner quelque chose qui t'a pris du temps, beaucoup d'énergie et qui t'a coûté de l'argent n'est pas une bonne chose. Habituer les gens à la gratuité de la musique n'est pas la marche à suivre. On a trouvé un deal avec 13 Bis Records. On verra bien ce que ça donne…

- En parlant d’Internet, j’ai regardé vos teasers. Qui a eu l’idée de votre slogan : ‘Les meilleurs riffs thrash du business ont gravi une marche meurtrière supplémentaire’ ?

C'est bien amusant ce slogan. Si tu as des idées de slogans ou si tes lecteurs en ont, qu'ils n'hésitent pas à en envoyer !

- Parlons un peu de l’album en lui-même. Que signifie ce terme ‘Locust’ ?

‘Locust’ est un terme anglophone qui désigne les criquets et autres petites bêtes du genre. Il y a une référence pseudo biblique qui parle du futur règne des ‘locust’. Il n'y a pas vraiment de concept derrière ce titre d'album, mais on trouve que cette image représente bien l'esprit général du CD.

- Les riffs thrash et les deux voix sont toujours d’actualité, mais j’ai également découvert des morceaux plus lents et peut-être plus abordables, vous essayez d’élargir votre horizon ?

Non ! En fait, quand nous composons, on ne se pose pas la question de savoir si ça va plaire et à qui. Tout est venu d'une façon relativement naturelle. Comme tous les groupes, nous évoluons à chaque album. C'est une suite logique dans notre musique et un ressenti. Sur les onze titres, certains sont plus violents, d'autres plus profonds. Le principal est de se faire plaisir de la façon la plus honnête possible.

- Le dernier titre de l’album ‘Father Râ’ est un titre très intéressant car il sonne un peu comme un best of de la musique Lyzanxia : un enchaînement de rythmiques rapides, lourdes, d’harmonies vocales, de délires guitaristiques… C’était voulu ou je me fais des idées ?

Comme pour les autres titres, ce n'est pas le résultat d'un calcul, mais plutôt une relâche totale. Je me souviens que tu avais déjà parlé de ce titre quand nous nous étions vus au Déclanché Studio pour les prises batterie. En tout cas, tu as parfaitement raison : ce titre représente à la perfection notre musique.

- Vous avez l’air de vous être bien amusé en faisant ce titre, le fun est une part importante de la créativité dans Lyzanxia ?

Absolument. Le jour où nous ne prendrons plus de plaisir à faire de la musique, nous arrêterons. C'est un mode de vie que nous avons choisi. Il a certains inconvénients mais surtout beaucoup d'avantages, comme la liberté totale de pouvoir s'exprimer comme nous le voulons.

- Je remarque aussi que vous avez toujours ce souci de la perfection. Les riffs semblent coupés au scalpel ; on sent du travail au niveau des harmonies des deux voix, c’est aussi une phase importante de votre processus créatif ?

On essaie toujours de rendre les choses le mieux possible. Nous sommes comme ça. Je ne sais pas si c'est la bonne méthode, mais en tout cas c'est la nôtre. C'est aussi ce qui fait notre son et notre identité. Même si la composition et l'enregistrement de nos albums est une grande cour de récréation avec l'alcool en plus, on travaille toujours sérieusement !

- Niveau textes, qu’est-ce qui vous inspire ? Vous avez des thèmes de prédilection ?

Contrairement à ce que tu crois, nos thèmes préférés ne sont ni le cul, ni les vagins, ni les gens qui utilisent des outils de jardinage en guise de sextoys ! On s'est toujours ou presque inspirés de faits qui nous arrivent ou de nos rêves. C'est assez compliqué à expliquer, mais on tente de créer des petites histoires fictives pour chacun des titres.

- On vit à l’époque de la musique ‘fast-food’ : les gens écoutent de moins en moins des albums en entier, mais zappent entre les morceaux sur leur iPod. Alors quels seraient les morceaux obligatoires de cet album à avoir sur son lecteur ?

Tous, sinon ça ne sert pas à grand-chose ! Comme tu le dis, il y a de plus en plus de boulimiques de la musique. Chacun ses problèmes. Pour ma part, j'aime écouter un album dans son entier, ça me permet de bien rentrer dedans.

- Beaucoup disent que le thrash metal est mort à l’arrivée de Kurt Cobain. Ce dernier est décédé il y a seize ans maintenant. Et le thrash, il en est où ?

Je n'avais jamais entendu parler de ça ! Le thrash metal ne veut pas dire grand-chose. Ce qui est important, c'est d'écouter ce qui te plaît. La musique est une roue qui tourne perpétuellement. On revient aujourd'hui à Bob Dylan, par exemple. Si le thrash est mort il y a seize ans, il revient ou reviendra quoi qu'il arrive.

- Lyzanxia existe depuis un paquet d’années maintenant. Pourtant, vous n’avez encore jamais réussi à percer, tu sais, des milliers d’albums vendus, des groupies par centaines, un concert à Taratata… Pour les groupes suisses, on se dit toujours que c’est normal : trop petit pays, pas assez d’ouverture… On a toujours l’impression qu’en France c’est mieux. Qu’en penses-tu ?

Difficile à dire surtout qu'en Suisse vous avez des super groupes qui cartonnent. Après, vendre des milliers d'albums, c'est déjà fait !!! Pas des millions, c'est sûr. On a des groupies, mais par dizaines. Taratata, c'est un poil trop formaté pour la musique puissante, sauf si tu joues dans Metallica...

- Les festivals arrivent… Des chances de vous voir à l’un d’entre eux ?

Malheureusement, l'album sort trop tard pour qu'on puisse se caler sur les festivals de cet été. Tout est booké depuis pas mal de temps.

- Bon, on a été très sérieux jusque-là, passons aux vraies questions ultra-importantes que tout le monde se pose : à quand Franck président ?

Tu imagines le bordel ? Je rachèterais la Suisse et je te jetterais en prison !

- Est-il vrai que c’est toi qui as présenté Zahia à l’autre Franck (Ribéry) ?

Elle fait effectivement partie du lot que je lui avais proposé. Mais à l'époque Zahia était encore un homme.

- À propos de foot, Shakira vous a coiffés au poteau pour l’hymne de la Coupe du monde, un petit mot à ce sujet ?

Je n'en ai rien à foutre de ce sport, je préfère de loin le rugby !!!

- Michael Jackson m’avait dit avant sa mort vouloir chanter sur le dernier Lyzanxia. Malheureusement ça ne s’est pas fait alors, pas trop déçu ?

Tu imagines un peu le délire ? Ça aurait été tellement incroyable !

- Une rumeur sur Internet dit que vous auditionnez des dizaines de danseuses pour partir avec vous en tournée. Vu la musique que vous faites, elles vont servir à quoi exactement ?

Justement à rien !

- Vous n’avez jamais pensé tenter votre chance à la Nouvelle Star ?

Pas la Nouvelle Star, mais la Star Ac ! Le but était de rentrer dans le jeu et de foutre un bordel pas possible. Se promener totalement nu, cracher sur les profs, pisser au milieu des salles de cours...

- Il paraît que la seule raison pour laquelle vous ne participez pas au Sonisphere avec Metallica, Slayer etc., c’est que vous avez demandé une scène plus grande que celle de Metallica. Info ou intox ?

Non c'est vrai, mais du coup Metallica aurait dû jouer sur une scène de 8 m2 !!!

- Allez, pour finir, c’est quoi la meilleure chose de Suisse ?

J'aime bien la Cardinal et le chocolat... Giger aussi, mais la meilleure chose en Suisse c'est que vous être ultra, giga, méga proches de l'océan.

www.lyzanxia.com

Indy qui trouve qu’il fait trop beau dehors, alors autant faire des interviews et attendre que la pluie revienne.

Interview réalisée par e-mail en mai 2010

Commenter cet article

mis en ligne le : 25.07.10 par graber

Début - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 -

TRANSIT MAGAZINE
Design & Webmonstering by Pat.O
Contact: info@transitmag.ch