INTERVIEW - The Vibes (2009)

Connaissez-vous votre scène nationale et la diversité des groupes existant dans un si petit pays ? Parfois, on fait une découverte inattendue et ça nous donne envie d’en savoir un peu plus. The Vibes, groupe originaire d’Argovie, en sont le parfait exemple. De passage au Transylvania Club à Erstfeld, le combo se dévoile, au travers de Matlock (basse). Que ceux qui ont raté leur performance se rassurent : ils feront leur retour au Greenfield Festival, cet été.





- Je ne vous connaissais pas du tout avant ce soir, où vous ouvrez pour Crucified Barbara et Bonafide. Après avoir assisté à votre set, je suis intriguée : vous avez un look intéressant, un batteur avec un chapeau de cow-boy, un guitariste qui ressemble à Slash, et puis toi, qui joues de l’harmonica…

On est un groupe d’Aarau en Argovie et on est ensemble depuis 2002. On a fêté notre septième anniversaire. On a sorti deux albums, et comme on n’a pas de label, on les distribue via Internet et aussi lors de nos concerts. Ces disques sont disponibles sur notre site www.thevibes.ch et aussi via cede.ch. Je ne sais pas si c’est connu en Suisse romande, mais en Suisse allemande c’est là où il faut être pour se faire connaître. On a également un distributeur mondial, cdbaby, c’est un distributeur digital qui nous permet d’être présents sur iTunes et Napster et ce genre de sites.

- Pour un groupe suisse, c’est un bon deal !

Oui, c’est un deal assez moderne.

- Tout à l’heure, je parlais avec Bonafide de l’échange de K7, c’est une époque que tu n’as peut-être pas connue : tu n’étais peut-être même pas né (rires), et dans les eighties, on avait les vinyles et après on est passé à l’ère des CDs, et enfin maintenant, il faut être présent sur Internet…

Je pense que tu peux faire davantage par toi-même maintenant. Tu as moins besoin de management ; tu peux faire un album pour moins de dix mille francs. Il y a vingt ans, c’était impossible. On a également considéré la possibilité de se faire signer sur un label, mais ça dépend du deal qu’on pourrait trouver. Je ne pense pas que c’est intéressant pour nous aujourd’hui. Il est plus utile d’avoir un agent qui pourra t’obtenir des shows. On n’arrive pas à vivre des ventes de CDs, ce qui rapporte, ce sont plutôt les shows.

- C’est facile pour vous de trouver des dates ?

Parfois, oui. Notre travail acharné commence enfin à porter ses fruits, on a déjà eu vingt-cinq dates cette année (2009) mais il faut travailler très dur et être disponibles.

- Vous avez des bons contacts alors ? Et ce soir au Transylvania – c’est un endroit bien pour jouer, surtout que Crucified Barbara ont attiré pas mal de monde...

C’est vrai, ça nous a pris une heure et demie pour venir, ce n’est pas si loin.

- Et en ce qui concerne les festivals, vous avez des tuyaux ?

On a joué au Freestyle Festival et on a également sorti un DVD de ce show. En ce qui concerne les grands festivals, on prie et on attend, mais on est des habitués des petits festivals devant des milliers de personnes. On a également participé à divers concours… C’est une bonne expérience et ça te permet d’être connu, mais à la fin, au niveau des clubs ils veulent juste booker un maximum de groupes, ils s’en fichent vraiment de qui tu es et de ce que tu as fait quand tu n’es pas trop connu. C’est un bon deal parce que tu peux jouer devant pas mal de personnes, tu joues tes vingt minutes et ensuite tu pars, tu n’as pas vraiment un bon son, ça craint un peu ; mais tu as pu jouer tes titres et faire parler de toi. À la fin, tu dois pouvoir dire que tu l’as fait, c’était cool, mais maintenant il faut passer à autre chose… Parfois, tu gagnes la deuxième ou la troisième place, c’est une bonne expérience. On est très connus en Argovie et on essaye maintenant de faire connaître notre rock’n roll à travers toute la Suisse. On a fait des shows à Saint-Gall, Winterthur, Zurich, Bâle et Schaffhouse, mais c’est très difficile pour nous de trouver des dates en Suisse romande. (NdR : Tiens, tiens, l’histoire se répète). On n’a jamais eu l’occasion de jouer en dehors de la Suisse, mais on a eu des chroniques CDs faites à travers le monde, en Amérique et en Australie. C’est intéressant pour nous de savoir ce qu’ils pensent de nous, notre nom est connu en dehors de la Suisse.

- C’est un véritable boulot que d’assurer sa propre promotion.

Oui, c’est parfois difficile et ça prend beaucoup de temps, on a nos boulots à côté (NdR : … rien de nouveau, là, c’est un groupe suisse) et je suis étudiant. Notre but est d’aller le plus loin possible avec ce groupe.

- Et vos projets pour les mois à venir ?

C’est de sortir notre nouvel album, peut-être au travers d’un petit label. On ne se voit pas trop sur une major. On se pose souvent la question : qu’allons-nous faire une fois l’album enregistré ? On essaye de réfléchir au moyen d’en assurer la promotion.

- Ça y est, j’en oublierais presque mes questions, ça doit être la bière…
C’est le moment de sortir la petite bouteille en réserve de ton sac (rires) ! (NdR : Hmmm très observateur, mais comment il sait ça ?)

- Où avez-vous enregistré votre dernier album ?

On enregistre directement en live, six jours pour le tout pour un album de quarante minutes. Deux jours pour les bases, deux jours pour le dubbing, et deux jours pour les voix. On l’a enregistré en Suisse, mais le mastering a été réalisé aux Finnvox studios en Finlande par Mika Jussila, il est connu pour avoir fait le mastering pour des milliers de groupes scandinaves de metal (Children Of Bodom, Edguy, Ensiferum, Nightwish). Il a masterisé plus de deux cent cinquante mille titres, alors il connaît bien son boulot. On est très contents du disque et on n’a pas dû payer plus que si on avait fait faire le boulot en Suisse. Ici, il n’y a pas vraiment d’experts dans le domaine. C’est vrai qu’en Suisse il y a V.O. Pulver (Gurd) et Vetterli (ex-Coroner), mais ils ne sont pas vraiment spécialisés dans le mastering. Or nous voulions vraiment trouver un spécialiste. On aimerait bien retravailler avec lui.

- Tu joues avec ton frère ; ça doit être cool : vous vous connaissez très bien, vous avez grandi ensemble…

C’est vrai, ça amène une certaine unité. Plus jeunes, on a eu des différends et des bagarres, mais tout s’est arrangé.

- Ton souhait pour 2010 pour The Vibes ?

On aimerait bien pouvoir jouer dans un grand festival, même si c’est à deux heures de l’après-midi… On aimerait aussi faire la première partie de grands groupes ; notre booker y travaille. C’est lui qui nous a trouvé le gig de ce soir. La première fois que tu joues quelque part tu noues des contacts, et c’est important d’avoir ces contacts. Tu n’as pas besoin d’être super bon, mais de connaître les bonnes personnes. En Suisse, c’est parfois difficile – pas impossible – mais ça prend du temps. Et on aimerait bien pouvoir retourner en Suisse romande. On avait joué à Collombey, en première partie de Bernie Constantin et aussi dans un festival. On avait trouvé le prix de l’entrée un peu cher, mais on a été impressionnés. On a roulé sur des kilomètres… pour avoir cinq personnes dans la salle. Mais on va persévérer !

- Merci pour votre temps, ravie d’avoir fait votre connaissance.

C’est un plaisir partagé, au plaisir de te revoir.

www.thevibes.ch

Suzy

Interview réalisée le 4 décembre 2009 à Erstfeld

mis en ligne le : 30.07.10 par graber

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