PROGSTONE | In The Wild
Autoproduction





Enfin les Valaisans de Progstone nous gratifient d’un enregistrement ! Cette formation découverte en live avait botté des culs. Leur rock percussif et intense entre le rock, le stoner, voire le psyché, qui rappelle de grandes formations à nos esgourdes, est enfin gravé à jamais sur un support. Ce quatre titres n’est évidemment qu’un avant-goût de ce qui vous attendra par la suite. Dès le premier titre, ‘From Loneliness’, on rentre dans un univers rock bien senti et bien amené, même si on sent d’emblée qu’ils sont moins dans leur univers en studio. Le second titre, ‘Psychotic Cage’, nous démontre déjà plus exactement les différentes facettes du groupe, alternant plans ‘classiques’ et plans bien plus complexes, qui vous titilleront les oreilles un moment. Le riff en milieu de morceau est un petit bijou, au passage ! ‘Taste Of The End’ et son intro planante et envoûtante nous amène un titre solide et intelligemment composé. Dégageant une mélancolie bien maîtrisée par un chant de grande qualité. Le quatrième et dernier titre clôture à merveille cette rondelle de rock de qualité, je vous laisse la découvrir et passer un moment en bonne compagnie musicale. Venez les écouter en live, vous n’en reviendrez pas ! [Lambistone]
www.progstone.com

POLUTION | Beyond Control
Escape Music





Encore une petite découverte, du hard rock mélodique un peu popy par moment. C’est un groupe direct von Muotathal, Schwytz, et je dois l’admettre, on fait en général du bon dans ce pays, et dans divers styles qui plus est. Un premier album sorti en 2008 produit par Tommy Vetterli (Coroner, Kreator) leur avait permis de faire une tournée européenne et des premières parties de Gotthard, Krokus et Shakra ainsi que Sideburn, pour ne citer que les plus connus. ‘Beyond Control’ est plus calme, peut-être un peu plus mature que le précédent album, ‘Overheated’. Je ne sais pas s’ils ont plus travaillé, en tout cas les douze titres se laissent volontiers écouter. Des compos très rock telles que ‘Live Until You Die’ ou encore ‘War’ qui sont très différentes des tempos lents de ‘Forever And A Day’ ou ‘Flying’. C’est un CD très diversifié, il vous faut l’écouter si vous voulez soutenir la scène suisse ! [Suzy]
http://polution.ch

KATERGON | Argonaut
Autoproduction





Cette formation biennoise ne laissera pas les amateurs de postrock ni les amateurs de heavy mélancolique de glace. Un groupe qui ose explorer des contrées obscures, qui se laisse voguer sur les flots de la créativité. Après un EP en 2009, les voici de retour avec un album de qualité, jusque dans son packaging. L’artwork est vraiment beau, un graphisme intelligent et qui sert parfaitement le contenu. Dès le premier titre, ‘The Mountain Of Sins’, on se perd dans leur trip, trip de dix minutes qui nous laisse sur un passage limite stoner psychédélique. Pour ce qui est de la durée des titres, on se ballade entre huit et douze minutes. Aucune lassitude ne s’installe, on ne fait que traverser des contrées imaginaires, véhiculés par cette mélancolie presque palpable, qui vous happe, comme sur ‘Shores Of Redemption’, un titre qui pourrait être une bande originale de film genre ‘Voyage Au Centre De La Terre’. Le groupe mélange un rock/metal sans fioritures avec des arrangements de fous, très complexes, qui rendent le tout super intense, très dense, sans aucune place pour rien d’autre que la musique, on est aspiré dans leur univers pour n’en ressortir que marqué par une expérience incroyable. ‘An Old Man’s Reflection’ arrive tout en douceur pour nous laisser nous perdre encore plus loin, je vous garantis que vous n’en sortirez pas indemne, et avec une perception différente de votre environnement quotidien. Laissez-vous aller à l’écoute de cette merveilleuse rondelle. [Lambirgonaut]
www.katergon.net

GOTTHARD | Firebirth
Nuclear Blast





Cet album était très attendu et en même temps entouré d’appréhensions : comment allait-il sonner ? Allait-on retrouver le Gotthard qu’on connaissait, ou juste une pâle copie ? Et le nouveau chanteur, il sera bien ? Eh bien merde, les gars, faut supporter et soutenir la scène nationale et respecter leur choix et leur histoire. La première découverte fut bien sûr cette superbe pochette, géniale, simple et efficace. Le groupe a subi une nouvelle naissance en 2012 et c’est avec Nic Maeder qu’ils vont continuer leur aventure. Album beaucoup plus rock que les précédents, la distorsion est plus poussée et j’irai même plus loin : la voix est surprenante ; vous pourrez en juger par vous-mêmes grâce aux treize titres répartis sur cinquante minutes. Leur premier single ‘Remember It’s Me’ y figure, ainsi que le second, ‘Starlight’. Que dire de plus que vous ne sauriez pas déjà, du bon hard rock mélodique, des refrains accrocheur, un bon chanteur, je vous conseille également les titres ‘Yippie Aye Yay’ et le sublimissime ‘Right On’. Ah oui et avant que j’oublie, oui : il y a des ballades, c’est Gotthard, et on leur souhaite encore plein d’albums comme celui-ci car on est content qu’ils soient de retour. [Suzy]
www.gotthard.com

EMBALMING THEATRE / DEAD | Split EP
Power It Up



Sur la face A de ce 7’’, nous retrouvons les grindeux allemands de DEAD pour une nouvelle version de ‘Plastic Whores’, avec Kam Lee au chant et un live. Ce qui nous intéresse plus ici se trouve sur la face B. Les Helvètes de Embalming Theatre lancent une série de cinq EPs avec un concept graphique pour les fans et les collectionneurs. Les cinq pochettes formeront une seule et unique œuvre lorsque vous les mettrez les unes à côté des autres. Le groupe continue dans sa tendance et nous propose un grind plus ‘sérieux’ et moins festif que par le passé. Enregistré dans le canton d’Uri (eh oui, il y a des studios là-bas), le son très compact nous permet d’entendre tous les instruments distinctement. Une énorme satisfaction nous envahit lorsque les roulements de la double grosse caisse et les frappes répétées de la caisse claire se font entendre. Les guitares massives et le chant caractéristique du groupe finissent très bien le travail. Le premier titre joue sur des parties plus orientées death mid tempo et grind, contrairement au deuxième qui voit l’apparition d’un côté plus punk, plus sauvage. Le dernier titre de très bonne facture vient clore le discours. Voici donc une très belle mise en bouche en attendant la suite des opérations. À ce propos, à l’heure où vous lirez ces lignes, la deuxième partie avec les Québécois de Mesrine devrait déjà être disponible. [Dom]
www.embalmingtheatre.ch

ATOMIC FLOWER | Destiny’s Call
7Hard





La Suisse allemande continue de pondre des groupes de metal, à l’exemple de son voisin germanique et ce nouveau venu se nomme Atomic Flower - la fleur atomique - et nous vient de Thurgovie. C’est intéressant d’analyser les noms des groupes car l’appellation choisie va influer aussi sur la suite de leur carrière. Une façon de faire que l’on remarque depuis longtemps : accoler deux termes diamétralement opposés, comme le silence et le bruit (Silent Call, Silent Cry), la force et la tranquillité (Quiet Riot), la douceur et la méchanceté (Sweet Killer), pour ne citer que trois exemples. Et ce groupe suisse a choisi d’en faire de même en associant la fleur, symbole de nature et de pureté, à un qualificatif tout ce qu’il y a de moins naturel et pur. Ce procédé permet de faire passer un message chargé à la fois d’impressions positives et négatives, mêlant le beau, le bien, au mal et au désagréable, comme pour mieux rendre compte de notre vie d’humain sur cette terre. Mais souvent, le message s’arrête au nom et on a peine à déceler dans la musique de ces groupes un semblant de réflexion sur notre condition humaine. Avec Atomic Flower, il semble que le message véhiculé par le nom ait un véritable sens car son heavy metal progressif, souvent plus prog que heavy, est franchement dépressif et noir, sans fioriture, comme pour mieux asséner ses quatre vérités : celles d’un monde qui va à sa perte avec l’espoir toutefois que celui qui lui succédera sera meilleur (‘Save New World’). Ce n’est donc pas avec ce ‘Destiny’s Call’ que vous allez vous refaire un moral d’acier. Les quatre musiciens d’Atomic Flower se distinguent par leurs qualités techniques qui ne font défaut sur aucun morceau de l’album, même si personnellement j’ai de la peine à vraiment m’y attacher. En fait, cet album ne veut pas nécessairement plaire mais se veut plutôt un révélateur de notre société, froide, individualiste et blasée, avec des guitares sombres et des voix monotones. C’est clair que dans ce monde-là les fleurs ne peuvent qu’être atomiques… Un disque intéressant pour son message, mais à écouter de façon parcimonieuse, au risque d’aller voir si le prochain monde est mieux… [Etendhard]
www.atomicflower.com

ABRAHAM | The Serpent, The Prophet & The Whore
Pelagic Records





Sortir un album de sludge / posthardcore à quelques semaines d’intervalle de celui de Zatokrev est un sacré pari en soi. Concernant Abraham, leur courage a payé. Le concept de l’album repose sur un bouquin d’un auteur américain méconnu, du nom de Jan Gaston Rawls, intitulé ‘The Chronoception’. Par rapport aux autres groupes du même genre musical, on a comme l’impression qu’Abraham recentre son discours musical et ne part pas dans des terrains plus mélodiques ou dans certaines expérimentations. Le groupe s’intéresse beaucoup à la recherche d’ambiances dépressives et pesantes. Le tout est très compact, tout en explorant à merveille les pistes du sludge / posthardcore. Pour preuve, il suffit d’écouter toutes ces parties où les guitares et le chant sont systématiquement doublés pour accentuer encore plus l’effet de désespoir présent. Les basses rampantes s’infiltrent comme une épine dans le flanc de l’auditeur et ne les lâchent plus. La production suédoise de Magnus Lindberg, du groupe Cult Of Luna, y est sûrement pour quelque chose. Il devient alors très difficile de trouver un passage génial, tellement il y en a. Avec Zatokrev, dont vous pouvez lire la chronique quelques colonnes plus loin, voici un groupe qui va faire beaucoup parler de lui. Un achat obligatoire pour les fans de ce genre. [Dom]
www.abrahamband.com

SVÖLK | Nights Under The Round Table
Napalm Records



Il n’y a que la Norvège pour fournir ce genre de groupe insolite, du stoner, oui, mais pas que. Du heavy aussi et une touche nineties classic songs également ! Que peut bien donner cette association de genres ? Eh bien Svölk et rien d’autre. Lorsque l’on pense stoner, on pense lourdeur, groove et bonne humeur, des journées ensoleillées à regarder pousser nos cactus, etc. Eh bien une part du groupe est bien dans ce répertoire, le hic est que ce n’est pas assez burné je trouve, un peu trop plat. Le chant, surtout sur des titres comme la seconde piste ‘Painbringer’, me fait penser à un mix de sous-Ozzy et de sous-Pentagram, donc pas que du bon, car n’étant évidemment pas à la hauteur de ses idoles ! Dans certains titres comme ‘Living By The Sword’ (clin d’œil à Slayer ?), on est dans un style plus heavy comprenant cette touche nineties dont je parlais plus haut. J’ai compris le pourquoi du comment en fouillant le net et en découvrant que le groupe pratiquait des covers de classic heavy metal. Tout ça pour dire que l’on se retrouve très vite dans un état soporifique intense. Le titre ‘Feed Your Soul’ ne fait que le prouver avec un tempo lent à mourir et un accord quasi unique sur tout le morceau !!! Je ne vous ai décrit que les trois premiers titres jusque-là. À vous de voir… [Lambislowstoner]
www.svolk.net

NIGHTSTALKER | Dead Rock Commandos
Small Stone Records



Le stoner rock, ce style inimitable qui a dû attendre la fin de l’ère grunge pour enfin exploser à la face du monde. Mais depuis, le style a plus que le vent en poupe, on ne peut le nier. Quand un style émerge comme c’est le cas du stoner, beaucoup de groupes tentent de surfer sur la vague, le genre n’y échappe pas. Nightstalker ne fait pas partie de ces arrivistes mal intentionnés, bien au contraire. Le groupe est formé par le chanteur Argy en 1989, en Grèce, pays d’origine de tous les membres du groupe. La formation trouvera sa stabilité en 1992 avec l’arrivée à la basse d’Andreas de Rotting Christ. Dès le début, le groupe propose un rock heavy teinté psychédélique et virera au stoner au fil des albums… ‘Dead Rock Commandos’, leur nouvel opus en est la preuve flagrante, même si on entend des influences comme Fu Manchu, Brain Police ou même Spiritual Beggards, on en redemande, ça groove bien et le son rend bien honneur aux morceaux, au nombre de dix. En dehors de la piste ‘The Boogieman Plan’, qui est très southern rock, le tout est un savant mélange de stoner, de psyché et de riffs lorgnant sur le heavy. On ne cherche pas la technique, mais bien l’efficacité et la sauce prend ! Un disque qui mérite une écoute attentive. [Lambistalker]
www.nightstalkerband.com

GLOWSUN | Eternal Season
Napalm Records



Universalité, voilà le mot qui me vient de suite aux lèvres à l’écoute multiple de ce chef-d’œuvre des maîtres et quasi inventeurs du stoner psychédélique que sont les Glowsun ! Puissance et mélodies ne font qu’un pour nous en mettre plein la gueule ! Planant ? Certes, mais toujours hyper groovy et puissant, des solos improbables mais parfaits, un son de guitare crade et lourd à souhait, qui sent le sable, le soleil et la bière, des rythmiques à vous couper le souffle, en un mot : un album que je qualifierais de parfait, sans hésitation aucune ! Je n’avais pas pris une gifle pareille depuis bien dix ans ! Des maîtres, que dis-je les Maîtres. Dès ‘Death’s Face’ on est dans le bain, dans une veine bien psyché qui finit en stoner lourdaud, dès la seconde piste ‘Dragon Witch’, le stoner et le pachydermique s’installent pour ne plus nous quitter et nous offrir une jouissance absolue. ‘The Thing’ nous amène dans un monde parallèle où tout est possible, pour redescendre avec ‘From The Sky’, ou plutôt rester là-haut avec les dieux qu’ils sont ! Pas une seconde d’hésitation avec cette merveille, on fonce l’acheter, surtout que le livret et la pochette sont également une œuvre d’art !!! Comment a-t-on pu se passer de cette merveille de groupe pendant de si longues années ?!? [Lambiglow]
www.myspace.com/glowsun