BULLET | Full Pull
Nuclear Blast



Bullet, c’est vraiment le rêve qui devient réalité. Imaginez ! Ce petit groupe suédois au nom pas très original et de plus ‘emprunté’ à un heavy metal band teuton des eighties sort un mini CD en 2003, ‘Speeding In The Night’, sur un minuscule label. Son hard rock, mélange de AC/DC et d’Accept, fait mouche, du moins auprès du label scandinave qui les signe et qui va l’accompagner sur trois albums entre 2006 et 2011. Jusqu’à l’arrivée de Bullet chez le grand Nuclear Blast, le label synonyme de réussite, du moins en matière de metal. Et ce ‘Full Pull’ est donc le premier fruit de cette union métallique. La musique de Bullet n’a pas évolué d’un iota depuis ses débuts. Ne voyez rien de péjoratif dans mes propos, ce n’est qu’une constatation, car le style pratiqué par la bande aux potes Hampus Klang et Hell Hofer semble tellement avoir été joué et rejoué des milliers de fois que l’on aurait tendance à penser qu’il pourrait peut-être explorer de nouveaux territoires. Eh ben non ! Ça sonne AC/DC de la première à la dernière note, et peut-être encore plus maintenant qu’hier. C’est d’ailleurs assez impressionnant le nombre de groupes qui ont été influencés par la bande aux frères Young. Les Beatles et les Rolling Stones, Deep Purple et Led Zeppelin ont certainement eu autant d’impact que nos Aussies chéris, mais c’est assurément le seul groupe qui a été autant plagié dans son style. Mais il faut croire que le paysage n’est pas encore assez encombré par ces groupes parce que le public ne cesse d’en redemander. Il n’y a pas de doute que Bullet saura faire son effet sur scène et que sa musique va en ravir plus d’un par son dynamisme et son rythme binaire. Les morceaux sont courts, simpl(ist)es, et chantés par un autre enroué. C’est comme si faire du AC/DC avec un chanteur à la voix normale serait un sacrilège. Sur ‘Rolling Home’, le groupe innove (c’est peut-être un grand mot) en incluant quelques claviers et, étonnamment, ça marche ! Est-ce une direction à creuser pour Bullet ? Peut-être car un nouvel album comme celui-ci risquerait de fatiguer l’auditeur. En effet, la durée de vie des copieurs est inversement proportionnelle à leur nombre… Si vous aimez AC/DC… eh ben continuez de l’écouter ! Quant à Bullet, il n’est intéressant que quand il s’affranchit de l’influence de ses idoles. Et ça se mesure en secondes !!!... Bof ! [Etendhard]
www.bullet.nu

ACID DEATH | Eidolon
Noisehead Records



Revoici l’une des plus anciennes formations de Grèce, leur réputation n’est plus à faire dans le monde du death. Les influences thrash du début sont toujours présentes, en effet, leur deux premiers efforts étaient du thrash tout ce qu’il y a de plus classique, style qu’ils ont presque abandonné, pour aboutir à un death metal relativement progressif, mélangeant de nombreuses influences, tels que Death, Kreator ou même The Haunted, pour ne citer qu’eux. La formation arrête de jouer au début de l'année 2001 après douze ans d’existence, puis se reforme en 2008 - pour le plus grand bonheur de leur nombreux fans - avec un album qui selon beaucoup serait l’un des cinquante meilleurs albums death de tous les temps. Après un album disponible uniquement en téléchargement libre, les voilà de retour avec ‘Eidolon’ ! Un album très agréable à écouter car très bien mixé, les instruments se distinguent bien les uns des autres, même la basse est parfaitement audible, c’est dire ! Il s’agit d’un death old school avec des touches thrash également old school. C'est donc un classique du genre mais amené de manière originale et avec un savoir-faire remarquable. Une chose qui me plaît bien avec les groupes venant de Grèce, c’est qu’on en connaît peu, mais chaque fois que l'un d'entre eux perce au grand jour, c'est une bonne surprise. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes cette rondelle de dix titres pour plus de quarante minutes de gros son ; si vous aimez ce genre, vous en savez déjà bien assez afin de vous laisser tenter. [Lambigreekdeath]
www.aciddeath.net

ABRAHMA | Through The Dusty Paths Of Our Lives
Smallstone / Cargo Records


Je ne sais plus si je dois aimer ou pas ces groupes que l’on ne peut que difficilement cataloguer. Certes, ils entrent sans soucis dans la catégorie rock, mais au-delà de ça… Ils mélangent le stoner à leur musique, certains titres tel 'Tears Of The Sun' en témoignent, d’autres dans la veine de 'Neptune Of Sorrow' sont plus rock et frisent même la pop. Je me suis même laissé aller à me dire qu’il y avait un petit quelque chose de Depeche Mode dans la voix, timbre ou intonations, je ne saurais le dire, mais un petit quelque chose tout de même. Parler des titres un par un serait une erreur aussi, je pense, donc pour faire au mieux : je vous pousserais à découvrir cet album. Amateurs de stoner et de rock, ce disque s’adresse directement à vous. Un album agréable à écouter tout du long, un groove palpable présent de manière permanente. Le chant, alternant entre le rock et le stoner et devenant très mainstream en même temps, confère une touche particulière et intéressante au groupe. Autre point positif, l’album devient de plus en plus stoner au fur et à mesure qu’il tourne, fait important car il contient quinze titres, eh oui, ce ne sont pas des flemmards, pour plus d’une heure de guitares qui sentent bon le sable et le soleil. Pour un combo parisien je trouve l’exercice plus que réussi. [Lambistonerornotstoner]
abrahmamusic.net

MILLION DOLLAR RELOAD | A Sinner’s Saint
Frontiers Records

Les Italiens de Frontiers bouffent à tous les râteliers et le second album des Irlandais de Million Dollar Reload est là pour le prouver. Officiant dans un style cher aux Australiens d’Airbourne et aux Suédois de Bonafide, c’est-à-dire un hard rock burné façon AC/DC et Rose Tattoo, les Britanniques se situent donc bien loin du hard FM pour lequel le label a obtenu ses lettres de noblesse. Mais le problème n’est certainement pas là, il réside plutôt dans l’utilité d’un tel groupe. Certes, Million Dollar Reload fait de la bonne musique (‘Bullets In The Sky’), mais mon Dieu que c’est prévisible et sans aucune volonté d’innover, ni d’apporter une quelconque touche personnelle ! Les morceaux semblent tous être des covers, soit de la bande à Angus, soit d’Aerosmith des débuts. La constatation est triste à faire mais ce groupe et sa musique sont parfaitement inutiles dans le paysage artistique actuel. Même le slow de circonstance au titre attendu, ‘Broken’, sonne comme du sous-Cinderella ou Bon Jovi période ‘New Jersey’, sans aucun relief avec ses claviers, présents uniquement pour édulcorer le son. On finit par s’ennuyer ferme tant on connaît déjà le disque par cœur… Million Dollar Reload voulait nous parler des péchés du saint, il n’a fait que montrer les siens, qui sont le plagiat et la suffisance, et par là ses véritables limites. Une bonne façon d’économiser son argent est de ne pas se procurer cet inutile ‘A Sinner’s Saint’ ! Qu’on se le dise ! [Etendhard]
www.milliondollarreload.com

KORITNI | Welcome To The Crossroads
Verycords



Eh bien oui, la première fois que j’ai écouté Koritni c’est surtout car de bons amis français m’avaient glissé que le groupe était australien et qu’ils allaient jouer à Annecy. Et après l’écoute de l’album ‘Lady Luck’ mixé par Mike Fraser (AC/DC, Aerosmith et Van Halen), pas le choix : un son qui me plaît, du coup j’ai fait l’interview et rencontré Lex et Eddy le french man. C’est un groupe qui bosse beaucoup, ‘Welcome To The Crossroads’ est leur troisième album studio, encore une fois mixé par Mike Fraser, Dean Maher (Slayer, Atreyu etc.) et masterisé par Ryan Smith (AC/DC, Bon Jovi, à Sterling Sound Studios NYC, là même où Stiff Upper Lip a été masterisé). Que de beaux noms pour douze titres de bon rock, je te vois déjà en train de danser avec tes écouteurs sur la tête ! Il s’agit de titres très harmonieux et travaillés, c’est pas du hard rock traditionnel australien genre AC/DC ou Airbourne, mais c’est un album qui te fera plaisir. [Suzy]
www.koritni.com

SARDONIS | II
Hammerheart Records



Doom baby doom ! Quoi de mieux pour fêter un magnifique printemps pluvieux que du doom, monolithique, ultra sombre, totalement dépressif, n’apportant que ténèbres et désolation ? La réponse est évidemment rien ! À la différence des derniers groupes du genre que j’ai chroniqués, celui-ci a la fâcheuse tendance à être trop lassant. Cela provient certainement du fait que le tout n’est pas assez lourd et que le côté hypnotique, qui constitue une grande part du style doom, n’est pas amené de manière intéressante. Cela n’empêche pourtant pas le groupe d’avoir de bons titres tels que : ‘Burial Of Men’ et ‘The Drowning’, mais je le répète, rien d'incroyable au menu. La surprise vient essentiellement de la présence de morceaux de guitare parfois extrêmement heavy, à tel point que la lumière semble faire des apparitions sur cette rondelle, un peu trop d’ailleurs et que le manque de froideur permanente, caractéristique du genre, nuit également au projet. On les sent à la fois bien fans de Cathedral, tout en en étant bien éloignés. Et ce mélange entre heavy et plans lourds me font également penser à High On Fire, avec des titres comme ‘Emperor’ et ‘The Torch And The Bearer’, par exemple, qui frisent littéralement la copie. L'album peut être appréciable si on le prend comme un album de heavy sombre, mais les amateurs de doom, sludge et autre devront s’abstenir pour ne pas être déçus d’une appellation limite calomnieuse. [Lambisaddoom]
www.myspace.com/sardonis666

WIG WAM | Wall Street
Frontiers



Depuis ses débuts en 2004, j’ai toujours adoré ce groupe suédois qui a su réellement créer l’événement autour de lui, d’abord en se présentant à l’Eurosong, ouvrant ainsi la porte à d’autres groupes de metal, notamment Lordi, et ensuite en proposant une musique estampillée eighties sans aucune gêne ni vergogne. Si Bon Jovi et Foreigner avaient cartonné il y a trente ans avec leur rock FM, il n’y a aucune raison qu’eux n’en fassent pas de même, d’autant plus que le public revient gentiment à de meilleures considérations pour cette musique. Et ça a marché plutôt deux fois qu’une, puisque Wig Wam a entraîné dans son sillage des groupes comme The Poodles, Brother Firetribe ou encore Reckless Love. C’est simple, en Scandinavie ce genre de groupes pullule, au même titre que ceux œuvrant dans l’extrême. ‘Wall Street’ est le quatrième album du groupe et, après une excellente entrée en matière avec le titre éponyme sonnant comme du Bon Jovi, la musique proposée baisse étonnamment en qualité, comme si la source de l’inspiration s’épuisait. ‘OMG ! (I Wish I Had A Gun)’ est poussif et son refrain entendu des milliers de fois ; ‘Victory Is Sweet’ se veut rassembleur mais retombe comme un soufflé par manque de puissance et de conviction ; et que dire de ‘The Bigger The Better’ qui pompe allègrement chez Aerosmith with Run DMC. ‘Bleeding Daylight’ nous prouve par contre que Wig Wam est un groupe de classe mondiale, mais malheureusement il ne fait qu’illusion car la suite est vraiment déplorable. On sent le groupe complètement perdu entre son désir de faire de l’audimat à tout prix, en nous concoctant des mièvreries comme ‘Tides Will Turn’ ou des resucées des sixties avec ‘Wrong Can Feel So Right’, et son envie de continuer ce qu’il avait commencé il y a quelques années. ‘Wall Street’ est de loin le moins bon album de Wig Wam et le groupe devrait vraiment prendre du temps pour réfléchir à la direction qu’il veut donner à sa musique. Si cette dernière orientation devait se confirmer, je pense qu’il n’aura plus rien à faire dans les colonnes de Transit. La déception est grande ! [Etendhard]
www.wigwam.no

CYNIC | Carbon-Based Anatomy
Season Of Mist



On prend les mêmes, mais cette fois on change de style avec des influences surprenantes. Cynic, un des groupes cultes du death, qu’on ne présente plus, campe sur ses envies de s’éloigner du death pur et dur. Il nous dévoile ici encore une facette que l’on pouvait déjà écouter depuis son ‘Re-traced’. C’est donc tout en douceur qu’ils nous jouent ‘Carbon-Based Anatomy’, bien que la galette soit de courte durée, elle n’en est pas moins superbe. Et ainsi Cynic nous fait voyager, avec une influence majeure, à savoir la musique indienne. Ici, exit les grosses distorsions, on privilégie la belle mélodie et autres chants clairs. La disto résonne quand même sur quelques passages histoire de donner un côté rock, et nous avons aussi droit à quelques solos aériens qui nous propulsent dans les nuages. Un opus très agréable et à recommander chaudement. [Jérémy]
www.cyniconline.com

BEHEMOTH | Demonica
Metal Blade Records



Voici une réédition des premiers travaux du groupe polonais. À l’écoute du premier CD, on est plus que surpris par le son qui sort des enceintes. En effet, nous sommes à des années lumières du gros death d’aujourd’hui, et avons affaire à du true black metal, dans la veine de Darkthrone et compagnie !!! Des passages qui voient une note toutes les trois secondes et d’autres plus soutenus qui gardent les mêmes accords. Le duo Nergal (chant, guitares) / Baal (batterie) nous offre des morceaux intéressant, qui, bien que sentant la jeunesse, ne sont pas rébarbatifs du tout. Le deuxième CD nous présente un black beaucoup plus agressif, soutenu par des rythmes plus violents et un rapprochement au monde du death. Seul l’ultime titre est digne de représenter ce que le groupe fait aujourd’hui, le reste appartenant à leur passé. La qualité globale est de bonne facture et l’on reste les yeux grands ouverts devant les booklets. Il y en a deux pour un total de quarante-six pages avec interviews, photos d’époque et les paroles des principaux titres présents sur les deux galettes, avec les fautes d’anglais. Un très beau travail de titans. Reste à savoir à qui est destiné cet objet limité à dix mille exemplaires. Les fans du groupe depuis 2004 environ et les fans de black devraient, à tort, passer à côté de ces ‘vieilleries’. Par contre, les fans du groupe, quant à eux, seront aux anges. [Dom]
www.behemoth.pl

BETRAYING THE MARTYRS | Breathe In Life
Listenable Records



La présentation du nouvel album des Betraying The Martyrs n'étant pas à faire pour les adeptes du groupe, et n'étant pas à la base un grand adepte de christian-metalcore, je vais tenter d'être le plus objectif possible. L'album des Parisiens débute sur une intro sous forme instrumentale et vocale, 'Ad Astra' (littéralement 'vers les étoiles'), orientée chants liturgiques et piano sacré, annonçant la couleur. Le morceau 'Martyrs' arrive tout de suite derrière et donne le ton, brassant tous les traits caractéristiques du groupe, en somme : couplet en moshpart avec nappes de synthés pour adoucir le ton et faciliter la transition vers le refrain en chant émo clair, puis pont un brin mathématique tirant vers du Beneath The Massacre. On sait d’ores et déjà qu'ils puisent leurs influences un peu partout, allant du deathcore à la pop en passant par le djent. Le quatrième morceau 'Because Of You' alterne couplet avec voix gutturale ultra lourde, puis break en sweeping et refrain tire-larmes... C'est super bien construit, le son est massif et extrêmement produit, quant au jeu et à la précision technique des six musiciens, il n'y a rien à ajouter. Alors grosso modo, si l'on met de côté la part polémique du groupe due au message religieux, il en reste un très bon album de metalcore au son massif auquel on ne pourrait demander que l'ajout d'un minimum d'originalité... [zakFuric]
www.myspace.com/betrayingthemartyrs