LENTO | Icon
Denovali

Oyez, oyez, amateurs des murs de guitares, dressez vos esgourdes, le Lento nouveau est arrivé ! Evoluant tel un rouleau compresseur englué dans une épaisse couche de goudron chaud, ce troisième album des Italiens développe une musique de plus en plus massive et grasse, surtout caractérisée par un trio de guitares créant un bloc implacable de son saturé. Se limitant à un concept exclusivement instrumental, Lento sélectionne malgré lui un public cible car, il faut bien le dire, le manque de chant risque de se faire ressentir quelques fois pour certains. Néanmoins, une fois immergé correctement dans ce petit microcosme de sludge metal atmosphérique écrasant mais toutefois aéré de quelques brises légères engendrées par les nappes de claviers ; le périple se passe sans accros, emmené sans effort par une formation talentueuse. Laissez-vous guider et parcourez ces nouvelles contrées sonores oppressantes du plus bel effet. Beau et prenant ! [Arnaud]
www.myspace.com/lento

BUCK SATAN & THE 666 SHOOTERS | Hell Paso
AFM Records

Il y a parfois, dans la musique, un génie qui apparaît et qui innove dans son style, c’est le cas d’Al Jourgensen, que ce soit avec Ministry ou l’un de ses nombreux autres projets. Cette fois c’est dans un style vraiment particulier qu’il revient à nos oreilles ! De la country-electro-core !!! Oui, vous lisez bien, à croire qu’il tente de voler la vedette à Devin Townsend, c’est vraiment le genre de délire de Devin, avec la touche Ministry au niveau de l’electro évidemment. Entouré de musiciens tels que Tony Campos de Static-X, Mike Scaccia de Rigor Mortis ou Rick Nielsen de Cheap Trick, il nous offre un hommage à son héros country de toujours Buck Owns. Comment vous ne saviez pas que notre Al était fan de country ?!? Eh bien il le prouve avec ce projet, qui je l’espère se produira dans nos vertes contrées. Un disque agréable à écouter, même si on n’est pas fan de country à la base, le mix des genres est vraiment bien et bluffant ! Tentez l’expérience Buck Satan. [Lambisatancountry]
www.bucksatan.com

GOLDEN RESURRECTION | One Voice For The Kingdom
Liljegren
Quand ce n’est pas avec Reinxeed, Charlie Shred ou encore avec Pellek, le guitariste Tommy ReinXeed sort des disques avec Golden Resurrection. Cet hyperactif de la musique ne pouvait que se trouver bien avec le chanteur Christian Liljegren qui, quand il ne sort pas des disques avec la Résurrection dorée, le fait avec Narnia, ou encore Divine Fire, voire aussi Audiovision. Deux musiciens pour sept groupes. Qui dit mieux ? Et ce n’est certainement pas l’auditeur qui va s’en plaindre car la musique proposée par tous ces groupes se situe bien au-dessus de la moyenne, spécialement celle de Golden Resurrection qui égale les meilleures productions d’Yngwie Malmsteen et de Stratovarius. Avec ce troisième album, le challenge est de faire aussi bien, voire mieux que ‘Glory For My King’ (2010) et ‘Man With A Mission’ (2011). Les esprits avisés auront déjà remarqué que les titres des albums ont des relents de bondieuseries. Le chanteur Liljegren ne s’en cache pas, il fait partie de la vague chrétienne très active en Scandinavie. Mais on n’est plus au temps des eighties lorsque les groupes chrétiens pullulaient et pouvaient se permettre de posséder leur auditoire et leur réseau propres. De nos jours, les cloisons ont éclaté et c’est un bien pour tout le monde. Sur ‘One Voice For The Kingdom’, la musique de Golden Resurrection ne surprend plus autant qu’auparavant et l’auditeur aurait été en droit d’attendre un peu plus de ces deux lascars, d’autant plus qu’on connaît leurs capacités avec le nombre de productions dont ils sont les auteurs. Les titres s’enchaînent sans vraiment de passion et il manque cette part de magie qui pouvait habiter le premier album du groupe ou certains disques de ReinXeed. L’ensemble demeure toutefois plaisant et on se prend même quelquefois à entonner avec Christian les refrains, comme sur le réussi ‘Golden Resurrection’ le titre, ou sur le tolkiesque ‘Can’t Slow Down’. Il s’avère que l’album est inégal, avec un début en dessous des attentes et une suite qui se comporte beaucoup mieux, à l’instar de l’instrumental et fort bien nommé ‘Heavenly Metal’ et du nerveux et dioesque ‘God’s Mercy’ qui raviront tous les amoureux du speed metal scandinave. Au final, un bon album, certainement pas un chef-d’œuvre. Mais peut-être qu’il faut prier un peu plus pour y avoir droit ? [Etendhard]
www.golden-resurrection.com

EMBALMING THEATRE & EXULCERATION | Buried With Friend
Power It Up

Embalming Theatre a réalisé un rêve en retrouvant la trace des Romands de Exulceration pour ce split album qui va, à coup sûr, casser la baraque. Pour Embalming Theatre, les titres datent de 2009 mais sont inédits. Comme toujours, le groove du groupe est reconnaissable dès les premières notes. Contrairement aux titres plus récents, le groupe propose des parties plus lentes où le groove est roi, ceci, sans délaisser les accélérations et les parties ultra rapides dont Embalming Theatre a forgé sa réputation. Exulceration se taille la part du lion avec dix titres enregistrés en 1992 et jamais publiés à ce jour. Le fait d’avoir gardé l’enregistrement d’époque aide considérablement le son à obtenir cette touche raw du plus bel effet. Le combo, qui oeuvrait dans le death grind, ne prévoit pas de reformation ou de concerts spéciaux. Tout comme pour Embalming Theatre, la guitare rythmique reste simple mais efficace et tranchante. Les lignes qu’elle propose vont s’incruster dans votre tête pour ne plus en sortir. C’est la même chose concernant le chant. La voix gutturale sortant des cavernes semble jouer avec les limites de la rupture. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le hurlement de ‘Feeble Man’s Ecstasy’. Bref, voici une très belle pièce dont l’achat se révèle obligatoire. [Dom]
www.embalmingtheatre.ch

ANWYNN | Forbidden Songs
M&O Music

Forbidden Songs premier album de Anwynn, groupe belge né des cendres d'Arawn, nous propose un metal symphonique, aux fortes inspirations celtiques comme dans ‘Across The Seven Seas’. Il est doté de deux voix, celle en grunts de l’impressionnant Vincent ‘Bouc’ Carton qui répond à celle tout en lyrisme de la charmante Amandine Blanquet. Les compositions sont intéressantes et bien équilibrées, avec un fort contraste entre les voix et les personnalités des chanteurs (‘Conquistador’ et surtout ‘Lost In Avalon’), les guitares de Laurent et Mathias, efficaces et aux soli bien en place (‘Forbidden Songs’). On y trouve également en renfort de la mélodie, les interventions aux claviers d’Astrid (‘Glorious Highlander’) et la batterie bien calée de Fred. Riche en arrangements symphoniques, oscillant entre le heavy et le death, leur univers musical est maîtrisé et plutôt plaisant à écouter. La production au top met en valeur la qualité de l’ensemble. Pour finir, on peut ajouter que si c’est très bon sur la platine, sur scène c’est encore meilleur, avec kilts, peaux de bêtes et peintures claniques de rigueur. Parfois même, l’imposant grunteur ira jusqu’à relever son kilt pour que les demoiselles du premier rang voient bien que c’est un ‘Bouc’! [Pascal&Co]
www.myspace.com/anwynn1

CRYPTOPSY | The Best Of Us Bleed
Century Media



Pour fêter leur vingt ans d’existence, les Canadiens ont décidé d’offrir un best of de deux CDs qui, vu le contenu, satisfera les fans du groupe et les auditeurs de passage. Le premier CD, intitulé ‘16 Stabwounds’, contient trois inédits, une reprise de Strapping Young Lad et des titres de leur quatre derniers albums, soit la période Century Media. Seule ombre au tableau, l’ultime album ‘Cryptopsy’, sorti il y a quelques semaines, n’est pas traité. La deuxième galette, ‘Bury The Past Alive’ reprend, quant à elle, les deux premiers albums, l’album live de 2003 et propose des titres live et des démos rares, voire inédites. Cette configuration inverse à la normal, nous permet de remarquer à quel point les Canadiens ont su évoluer avec le temps. Aujourd’hui très technique, avec des plans complexes et alambiqués à souhait, les titres les plus récents éclipsent ceux de la deuxième rondelle. Ceux-ci ne sont pas mauvais, loin de là. Leurs débuts se trouvent être avec le recul, très classiques, normaux, et il est presque surprenant de voir ce que le groupe est devenu aujourd’hui, à savoir un leader dans le genre extrême technique. Comme indiqué plus haut, il y en a pour tous les fans, les plus vieux ne sont pas oubliés, et les derniers découvriront une belle machine de guerre, tout ça, pour le prix d’un CD. Ce best of est aussi conseillé aux fans de musique technique qui ne connaissent que les groupes modernes du genre. [Dom]
www.cryptopsy.ca

MAGOA | Animal E.P.
Kallaghan Records

Premier effort pour cette formation de hardcore/metalcore et cela se sent, tant au niveau des compositions que de la production de l’album. Ce n’est pas une révélation du metalcore, loin s’en faut. Des structures basiques, répétitives, l’impression instantanée d’entendre tous les schémas utilisés dans le genre depuis la nuit des temps ! Ça ne groove pas spécialement, le chant se répète beaucoup, les alternances de voix sont fades… Je ne vois vraiment pas quoi trouver de positif à ce milliardième album très moyen, dans une scène qui commence à avoir de la peine à trouver un souffle novateur. Passez votre chemin, il n’y a rien à ouïr dans le coin. [Lambifade]
www.magoamusic.com

OTEP | Sounds Like Armageddon
Victory Records



Ça devait arriver ! Après cinq albums studios, plus de mille lives, après avoir partagé l’affiche des plus grands noms de la scène metal (Ozzy Osbourne, Slipknot, entre autres), ils nous pondent un album live. Ce groupe véhicule un message, milite depuis le début, traitant de tant de sujets tabous : viol, racisme, guerre et de manière intelligente et très bien amenée. Une musique core mélangeant metal, rock, passages postrock et des ambiances incroyables, oui, tout était réuni pour sortir un album live, pour témoigner de la puissance de la formation sur scène ! C’est avec un grand plaisir que l’on écoute cette rondelle. Le groupe ne se produisant presque pas en Europe, malheureusement, l’intérêt pour ce live est redoublé. Les titres - ils en jouent de tous les albums - sont amenés dans une veine très core, c’est en effet le chant qui se chargera d’amener les ambiances, car on ne monte pas sur scène avec les effets préenregistrés, non, ça joue live en dehors de trois ou quatre nappes de synthé. Les tubes comme ‘Blood Pig’, ‘Fillthee’ ou encore ‘My Confession’ s’enchaînent avec simplicité après des intros prenantes ! Vous aurez même droit à une cover qui dépote en fin de galette. Que du bonheur que ce live, faites-vous plaisir. [Lambiotepcore]
www.myspace.com/otep

KROMLEK | Finis Terrae
Trollzorn

Quatre ans après 'Strange Rumours… Distant Tremors', les Allemands de Kromlek reviennent avec un nouvel album trempé dans le metal traditionnel, plongeant au cœur du paganisme musical. Il faut bien l'avouer, jusque là, rien de bien nouveau… Toutefois, si le fond reste peu original, la troupe teutonne brode quelques expérimentations et agrémente donc ses compositions de quelques petites idées semées ici et là. Malheureusement, 'Finis Terrae', malgré une variété peu commune dans le genre, s'essouffle sur la longueur et, à part pour les amateurs purs et durs, va laisser l'auditeur décrocher ; la faute à une certaine linéarité stylistique. Qualitativement et techniquement, par contre, Kromlek a effectué un travail qui mérite les honneurs ; rien que pour ce fait, ce troisième album mériterait un minimum d'attention. Faute de goût ou manque d'implication dans l'écoute ? Toujours est-il que mener celle-ci à son terme sans bâiller une fois ou deux, relève du fanatisme. Ce n'est certes pas un mauvais album pour autant ! [Arnaud]
www.kromlek.de

INFESTUS | Ex Ist
Debemur Morti Productions

Œuvre d'un seul homme, Infestus ouvre encore une fois les portes de l'abîme dépressif et tourmenté du black metal afin d'en extraire sept nouvelles bribes d'ombre musicale envoûtante. 'Ex|Ist', troisième volet longue durée de la discographie du projet teuton, laisse filtrer des compositions subtiles tout en étant énergiques, imprégnées d'une ténébreuse aura. Même si l'aspect général de cet album reste somme toute plutôt traditionnel, Andras, maître de ces lieux, parvient à générer de l'intérêt autour de la forme qu'il lui donne. Alternant les tristes mélopées avec des salves d'agression rugueuse, le tout agencé avec un sens artistique homogène ; 'Ex|Ist' ne se contente pas d'être un disque de metal noir lambda. Loin de pouvoir en faire le tour en quelques minutes d'écoute, celui-ci s'apprivoise au fur et à mesure, communiquant une impression croissante d'univers vaste et complexe. Un travail remarquable à se mettre sous la dent ! [Arnaud]
www.infestus.com