CONCOURS TRANSIT


ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016

Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028

HIGH ON FIRE | Snakes For The Divine (2010)
E1 Music / Century Media



Vous aimez Motörhead mais ils pourraient se permettre de sonner plus lourd. Vous adorez les premiers Celtic Frost mais ils commencent à perdre de leur fraîcheur. Alors si vous ne connaissez pas High On Fire, il serait enfin temps ! Après un ‘Death Is This Communion’ aux compositions plus progressives dévoilant des riffs accrocheurs un peu tardivement, cette cinquième enclume du power trio californien se veut plus directe et bestiale que leurs précédentes réalisations. La production signée Greg Fidelman rend enfin honneur au metal goudronneux du groupe. La section rythmique martèle et vrombit intensément pendant que la guitare tronçonne le tout sur fond de vociférations graisseuses dignes des hymnes d’un champ de bataille. Vous l’aurez compris, pas de compromis. Enfin si, un peu. Car l’excellent guitariste et compositeur, Matt Pike, sait également offrir des moments de répit à cette cavalcade. Place alors à des instants épiques orageux. Durant plus de quarante-cinq minutes, les huit compositions de ‘Snakes For The Divine’ redonnent au heavy metal tout son sens. Horns up ! [Wlad]

www.highonfire.net

FREEDOM CALL | Legend Of The Shadowking (2010)
SPV



Groupe formé en 1998 par Chris Bay et Daniel Zimmermann (également batteur dans Gamma Ray), Freedom Call nous revient en ce début d'année 2010 avec un sixième album intitulé ‘Legend Of The Shadowking’. Cette fois-ci, les quatorze compositions proposées tournent autour de la vie de Louis II, roi de Bavière de 1864 à 1886. Les titres vont ainsi refléter au travers de leur ambiance respective différentes étapes de la vie du personnage. En ce sens, l'album peut être partagé en trois parties distinctes : les cinq premiers titres sont des hymnes rapides, joyeux et entraînants, dans la tradition des tubes de ‘Eternity’. Mention spéciale pour ‘Resurrection Day’, morceau épique au possible. Viennent ensuite trois compositions bien différentes, plus sombres, plus intimistes aussi. Le chanteur va ainsi faire plusieurs incursions dans les graves, pour un résultat surprenant mais qui s'avère au final plutôt réussi, comme sur ‘Dark Obsession’. La fin de l'album voit quant à elle un retour aux sonorités typiquement power metal, glissant toutefois vers un côté un peu plus déjanté sur les deux derniers morceaux, illustrant à merveille la folie qui aurait frappé Louis II à la fin de sa vie. En résumé, ce ‘Legend Of The Shadowking’ est un excellent album, bien meilleur que les deux derniers opus de Freedom Call. Varié et bien pensé, on prend du plaisir à l'écouter et à y revenir à plusieurs reprises. Je ne saurais donc que vous le conseiller vivement ! [Jonathan]

www.freedom-call.net

FINNTROLL | Nifelvind (2010)
Century Media



À le voir marcher comme ça, pataud, au son d’une intro digne du ‘Seigneur des Anneaux’, on le trouverait presque sympathique. Et puis le troll révèle sa vraie nature. Les coups de gourdin pleuvent sans relâche. L’assaut est aussi bestial qu’entraînant. On se surprend même à chanter ce ‘Solsagan’ en se faisant dessouder. Peut-être que les coups délivrés en début d’album nous ont désorientés ? On se croit, l’espace d’un instant, sur un rivage d’Arabie (‘Den Frusna Munnen’). Mais il semble bien que ce soit le troll lui-même qui ait perdu la tête. Preuve en est ce ‘Ett Norrskendåd’ qui s’en retourne rôder du côté des forêts slaves. ‘I Trädens Sång’ regagne le Nord glacial et ses paysages black dévastateurs. Le banjo et l’accordéon de Galgsång présentent la bête sous un jour (presque) nouveau : au son de cet hymne aussi mélancolique qu’acoustique, on se verrait bien boire quelques chopines en souvenir des temps anciens. Mais une fois cuit, l’animal retrouve son caractère taquin (le pesant ‘Mot Skuggornas Värld’). En un mot comme en cent, ‘Nifelvind’ tabasse tous azimuts et sur tous les terrains de chasse : black, death, pagan, heavy, rien n’échappe aux coups furibards de la bestiole. Reste que chaque tentative fait immanquablement mouche sur un album d’une qualité exceptionnelle ! [Dave]

www.finntroll.net

FIDES INVERSA | Hanc Aciem Sola Retundi Virtus (2009)
Osmose Production



Voici un duo de black religieux tout droit venu de Rome. Faut croire qu’ils en ont envers le dieu d’Abraham, puisque cet album a comme objectif déclaré de faire l’inversion de la bonne parole. Leurs initiateurs veulent donc faire de la propagande chrétienne intellectuelle par le biais du black metal. Bref, je dois avouer que je suis un peu dubitatif quant à leur position vis-à-vis de la chrétienté. Mais bon, soyons honnêtes, les paroles, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Ce que l’on attend d’un groupe de black, c’est bien une ambiance, une atmosphère sombre et haineuse de préférence, point sur lequel ils se débrouillent plutôt bien ! Cet album se présente sous la forme de quatre morceaux de dix minutes, aux noms évocateurs comme ‘Suicidium’ ou encore ‘Homocidium’. Hélas, à la première écoute, on se dit qu’on a déjà entendu mille fois ces morceaux. Mais voilà, en faisant autre chose, l’album s’est mis en route à mon insu et à mon plus grand étonnement, je me suis mis à apprécier tel un petit furieux ‘Homicidium’, double soutenue, riffs stridents, voix rauque, bref un ensemble diablement efficace, quoiqu’un peu classique. Préjugés, quand tu nous tiens ! Dans tous les cas, un début bien prometteur pour cet album qui n’est que l’amorce d’un projet appelé à continuer. [Julien]

www.myspace.com/fidesinversa

ENTHRONED | Pentagrammaton (2010)
Regain Records



2010 est témoin du retour de la horde noire belge, bien connue du petit monde crasseux du black metal. ‘Pentagrammaton’, le huitième album studio, arrive finalement dans les bacs après quelques bouleversements de line-up auxquels Enthroned commence à être habitué. En dehors de cette popote interne, le quatuor belge subit également une direction stylistique en évolution. Si le metal noir reste la base de travail du groupe, les compos lorgnent aussi du côté du vieux thrash des années huitante, ce qui ne sera pas pour déplaire aux fans les plus attachés à la vieille école. En fait, avec ‘Pentagrammaton’, Enthroned mélange un peu les époques de sa propre histoire en proposant une musique entre celle que l’on peut se ramasser en pleine gueule sur ‘Tetra Karcist’ et celle plus ‘roots’ de ‘Towards The Skull Throne Of Satan’. Intéressant et plutôt astucieux, il y en a pour tous les goûts, et les adeptes de la horde satanique de tous les âges pourront y trouver leur compte. Même si Enthroned ne propose pas une grande révolution dans ce qu’il vomit, il a l’art de gerber la chose de façon attrayante ! [Arnaud]

www.enthroned.be

DESTINITY | XI Reasons To See (2010)
Lifeforce Records



L’eau a coulé sous les ponts depuis 1996, année qui a vu naître Destinity. Nous voici maintenant en 2010 et les Français n’ont pas moins d’un DVD et sept albums à leur actif dont le petit dernier qui est tout de même sorti chez Lifeforce Records et qui est produit par Jacob Hansen ! N’en déplaise à ses détracteurs, Destinity est devenu une référence au niveau de la scène metal extrême française. De ses débuts black metal à son death metal moderne actuel, la horde lyonnaise ne cesse d’évoluer vers un mieux, vers une popote plus subtile.
Dernière cuvée en date, ‘XI Reasons To See’ nous offre un divertissement musical de haut standing tant au niveau vocal qu’au niveau instrumental. Cependant, un détail anecdotique me chiffonne ; certains passages, très bons au demeurant, pourraient être confondus avec du Hypocrisy (sur ‘Rule Of The Rope’ par exemple) ou Dimension Zero (sur ‘A Dead Silence’). Rien de bien grave vous allez me dire, mais assez frappant pour que je vous en fasse part ! En dehors de ça, je ne peux qu’encourager la sympathique équipe de Destinity à poursuivre sa chevauchée dans la voie qu’elle emprunte ! Tonitruant et énergique, voilà ce qu’on peut retenir du bilan de santé d’un groupe qui a définitivement, et de façon justifiée, le vent en poupe ! [Arnaud]

www.myspace.com/destinity

DEADCELL | Black Rooster (2010)
Urgence Disk Records



Les Hollandais de Deadcell reviennent avec un deuxième album signé à nouveau sur le label Urgence Disk. J'avais déjà chroniqué et apprécié le précédent 'State Of Fear' et avec ce nouveau 'Black Rooster', la formule ne change pas considérablement, mais le groupe prouve et confirme que le metal indus, c'est bien leur truc et qu'ils le font bien ! Des références, ils en ont, que ce soit Ministry, Killing Joke, Laibach, Revolting Cocks ou encore KMFDM, ils savent efficacement tout se réapproprier à leur sauce, pour ne garder que les éléments les plus accrocheurs. Ce 'Black Rooster' a donc tout pour plaire aux fans du genre et des groupes précédemment cités. Si je n'avais qu'un seul reproche à faire, ça serait le manque de lourdeur par moments (alors que ça ne manque pas lors de leurs concerts), mais ça reste un détail qui n'enlève rien à l'efficacité de cet album. [Lyphilia]

www.deadcell.nl

DAWN OF SILENCE | Wicked Saint Of Righteous Sinner (2010)
GMR Music



Ce groupe suédois plutôt méconnu en est à son deuxième album. Après avoir sorti 'Moment Of Weakness' en 2006 sur Metal Heaven, il s'est fait porter pâle faute de pouvoir vraiment pratiquer sa musique. À défaut de pouvoir se produire sur scène, le groupe a décidé d'abord de ses séparer de son label et de réintégrer ensuite les studios pour travailler sur ses nouvelles compos. On est en 2008 et Dawn Of Silence devra attendre plus d'une année pour signer un nouveau contrat et encore autant avant de voir se concrétiser le fruit de son travail. 'Wicked Saint Of Righteous Sinner' est donc le résultat d'une longue attente et d'un dur labeur, le lot certainement d'une quantité importante de groupes de metal. Dawn Of Silence pratique en effet du heavy metal carré, parsemé de moments prog et mélodiques de très bonne facture. En quatre ans, le groupe a gagné en cohésion et en efficacité et ce nouvel opus est d'un tout autre calibre que le précédent. Des morceaux comme 'A Quest For Life' et 'Cage Of Fear' sont de véritables morceaux de bravoure qui trouveraient leur place sur bon nombre d'albums de speed mélodique, comme ceux de Mob Rules ou du Edguy des débuts. Le son est excellent, les instruments bien en place, les rythmiques suffisamment appuyées pour nous faire balancer et les mélodies intelligemment écrites pour qu'on entonne en chœur des hymnes comme 'Crucifire' et 'Away From Heaven'. C'est clair que le style n'est pas dépourvu de groupes et que Dawn Of Silence aura de la peine à s'extraire de la meute. Mais sa musique est vraiment bonne et mérite indéniablement qu'on y prête une oreille attentive. Si vous trouvez cet album dans les bacs, vous pouvez être assurés que vous ne risquez rien ! C'est déjà un point très positif. [Etendhard]

www.dawnofsilence.net

DARK FUNERAL | Angelus Exuro Pro Eternus (2009)
Regain Records



Lorsqu’une nouvelle réalisation de Dark Funeral pointe le bout de son nez, nous sommes en droit d’attendre une bonne grosse raclée ininterrompue ; et comme de fait, c’est souvent ce qui arrive ! Fidèles à eux-mêmes, les Suédois reviennent avec un opus intense qui ne ménage aucun effort pour nous en foutre plein la tronche ! Par contre, si globalement l’évolution est minime, il y a tout de même de plus en plus de finesse dans leur approche, des accalmies qui ne font que donner un peu de répit avant de se faire rouer de coups à nouveau.
D’une virulence et d’une vélocité infernale, ‘Angelus Exuro Pro Eternus’ continue à défoncer la voie empruntée depuis leurs débuts : un black metal compact, agressif et pilonnant leurs auditeurs sans vergogne tout en dégageant une atmosphère sulfureuse de plus en plus subtile. Soyons brefs et concis : un excellent album du genre ! [Arnaud]

www.darkfuneral.se

CREMATORY | Infinity (2010)
Massacre Records



Voici le petit dernier des Allemands de Crematory, ‘Infinity’, un an tout juste avant de fêter leurs vingt ans d’existence (malgré une pause salvatrice entre 2001 et 2003). Sur ce nouvel opus, dix titres gothiques et mélodiques de bonne facture. Les programmations sont nombreuses et penchent électroniques. Le mélange guttural de Felix Stass et la voix claire, parfois susurrée, de Matthias Hechler, font recette. Le courant passe parfaitement entre ces deux-là, même si leurs parties respectives sont parfois trop prévisibles. Il y a des titres lourds qui boostent cet album ‘Never Look Back’, ‘Where Are You Now’ et d’autres plus tranquilles avec même une ballade en allemand ‘Auf Der Flucht’ qui nous renverrait presque à l’époque d’un vieux Theatre Of Tragedy. Est présente également, une cover de Depeche Mode : ‘Black Celebration’. L’ayant fait écouter à un inconditionnel du groupe pop britannique, celui-ci nous a confirmé que la reprise est fidèle, bien que saucée Crematory évidemment ! Le jubilé de l’année prochaine sera par ailleurs l’occasion pour Crematory de proposer un greatest hits avec pas moins qu’un CD et un DVD. Belle offrande de l’un des groupes allemands les plus respectés et appréciés. [Effext]

www.crematory.de