FINNTROLL | Nifelvind (2010)
Century Media



À le voir marcher comme ça, pataud, au son d’une intro digne du ‘Seigneur des Anneaux’, on le trouverait presque sympathique. Et puis le troll révèle sa vraie nature. Les coups de gourdin pleuvent sans relâche. L’assaut est aussi bestial qu’entraînant. On se surprend même à chanter ce ‘Solsagan’ en se faisant dessouder. Peut-être que les coups délivrés en début d’album nous ont désorientés ? On se croit, l’espace d’un instant, sur un rivage d’Arabie (‘Den Frusna Munnen’). Mais il semble bien que ce soit le troll lui-même qui ait perdu la tête. Preuve en est ce ‘Ett Norrskendåd’ qui s’en retourne rôder du côté des forêts slaves. ‘I Trädens Sång’ regagne le Nord glacial et ses paysages black dévastateurs. Le banjo et l’accordéon de Galgsång présentent la bête sous un jour (presque) nouveau : au son de cet hymne aussi mélancolique qu’acoustique, on se verrait bien boire quelques chopines en souvenir des temps anciens. Mais une fois cuit, l’animal retrouve son caractère taquin (le pesant ‘Mot Skuggornas Värld’). En un mot comme en cent, ‘Nifelvind’ tabasse tous azimuts et sur tous les terrains de chasse : black, death, pagan, heavy, rien n’échappe aux coups furibards de la bestiole. Reste que chaque tentative fait immanquablement mouche sur un album d’une qualité exceptionnelle ! [Dave]

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