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CONCOURS TRANSIT
ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016
Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028
mis en ligne le : 16.05.10 par indy
Petite mise-à-jour sur les sorties à venir :
28.03.11 AMON AMARTH - 'Surtur Rising' (ltd. CD/DVD Digibook; CD/DVD Digibook w/action figure; jewelcase CD, 2-Gatefold-LP)
11.04.11 BELIEVER - 'Transhuman' (CD)
11.04.11 BETWEEN THE BURIED AND ME - 'The Parallax: Hypersleep Dialogues' (CD)
11.04.11 PENTAGRAM - 'Last Rites' (CD/LP)
26.04.11 PRIMORDIAL - 'Redemption At The Puritan's Hand' (CD/CD+DVD/2-LP)
26.04.11 VOMITORY - 'Opus Mortis VIII' (ltd. Digi CD w/4 bonustr.)
09.05.11 HATE ETERNAL - 'Phoenix Amongst The Ashes' (CD/LP)
09.05.11 PORTRAIT - 'Crimen Laesae Majestatis Divinae' (CD/LP)
23.05.11 IN SOLITUDE - 'The World.The Flesh.The Devil' (CD/LP)
23.05.11 IPSISSIMUS - 'The Way Of Descent' (CD)
mis en ligne le : 31.03.11 par Naryelle
Après l'annonce de la vanue de In Flames chez Century Media, voici venu le tour des Norvégiens de Borknagar de rejoindre le label allemand !
Un contrat de 3 albums a été signé, dont le nouveau à paraître en début 2012.
Ils ont déjà effectué 6 albums sur Century Media entre 1997 et 2006.
www.myspace.com/borknagar
mis en ligne le : 31.03.11 par Naryelle
Une toute nouvelle vidéo, tournée le 14 mars devant 150 fans, pour promouvoir leur nouvel album 'Khaos Legions' :
Source : www.youtube.com/watch?v=jPg9fdxhg3U
À ne pas rater au Metalfest Open Air le 27 mai au Z7 de Pratteln !
mis en ligne le : 31.03.11 par Naryelle
The Ocean a enregistré quelques pistes de leur dernier album ‘Anthropocentric’ au Studio Mécanique, à La Chaux-de-Fonds. Pendant son mixage en août, le groupe a entrouvert la porte afin qu’une petite oreille vienne s’y glisser et entende une esquisse de l’album, encore à l’état brut, et assiste à une petite partie de son élaboration.
En poussant la porte d’un vieil immeuble industriel, on ne s’imagine pas tout ce qu’on peut y découvrir. Nous sommes dans les hauteurs de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel. Derrière cette porte, après quelques volées de marches, se trouve le Studio Mécanique. Peint en orange, le studio est accueillant et baigné de la lumière du jour. Des tas d’amplis, d’ordinateurs et autres matériels audio remplissent la pièce. Les néophytes auront envie de jouer avec les boutons, mais n’en feront rien, l’ambiance est studieuse. Robin Staps, guitariste et fondateur de The Ocean, et Julien Fehlmann, un des ingénieurs qui dirige les lieux, sont en plein processus de mixage de l’album ‘Anthropocentric’, qui sortira en novembre.
Rien n’est fini et tout reste à faire. La plupart des pistes sont déjà enregistrées. C’est durant la prise de son que le morceau prend forme. Pour cette raison, il est important d’être très attentif au choix de l’instrument, du micro et de l’endroit où les compositions seront enregistrées. ‘Après cette étape, une phase de retouche des prises est souvent nécessaire’ indique Fabian Schild, un ingénieur du Studio Mécanique. Une fois que le morceau a été enregistré, le mixage à proprement parler peut commencer. ‘Le mixage consiste à créer un puzzle avec tous les éléments enregistrés. Il faut former les pièces pour que tout s'emboîte parfaitement’, renchérit Fabian Schild. C’est un travail de fourmi car chaque seconde enregistrée a besoin d’attention. Il faut désormais égaliser les pistes (ajouter plus de basses ou d’aigus) afin de les sculpter et faire en sorte que chaque instrument sonne au mieux, et ensemble. Ainsi que régler les problèmes de transition entre les prises, leur volume sonore, s’assurer que le rythme est continu, etc. Il faut former les deux pistes, gauche et droite (une pour chaque oreille), qui seront plus tard retravaillées lors du mastering. Bref, c’est une étape cruciale durant laquelle la musique prend forme. C’est à ce moment-là qu’elle devient un tout, une unité. Il faut préciser que le metal n’est pas la musique la plus aisée à mixer. C'est un style extrêmement produit. Beaucoup de travail est à faire sur le son des prises, qu’on enregistre dans cette optique. Par exemple, la guitare avec distorsion a un spectre très large et il faut des doigts de fées comme ceux de Julien Fehlmann pour que tous ces éléments forment un tout et que la magie opère.
À La Chaux-de-Fonds, le mixage durera une quinzaine de jours, avec en plus quelques prises additionnelles. Le temps est compté, mais apparemment, être isolé dans les montagnes neuchâteloises aide à se concentrer. ‘C’est comme un repaire d’ermite, confie Robin Staps, il n’y a pas trop de distractions qui m’empêchent de travailler.’ Entre les festivals de l’été et une tournée avec Dillinger Escape Plan, puis avec Anathema, l’album doit être terminé. Pourtant pendant la pause de midi de l’ingénieur du son, Robin Staps a quand même pris le temps d’appuyer sur ‘play’ pour me faire écouter quelques pistes sur lesquelles ils sont en train de travailler.
‘Anthropocentric’ est dans la continuité de son prédécesseur ‘Heliocentric’. Ils se reflètent, et se répondent. Ils forment un diptyque, tant du point de vue de leur concept, que de la musique. Selon Robin Staps, l’album sonne typiquement comme The Ocean ; une base épique, avec des éléments plus progressifs ; sombre et lumineuse, calme et puissante. On s’imagine volontiers immergé dans l’immensité de l’océan lorsqu’on l’écoute. Des voix claires et hurlées, des moments acoustiques ou saturés, instruments classiques ou batterie hyper carrée, le ressac va et vient entre vos oreilles. Un tableau vivant de la mer élaboré au milieu des montagnes.
www.studiomecanique.ch
www.theoceancollective.com
Diane
mis en ligne le : 31.03.11 par Kelly
Le festival du film de Locarno programmait cette année le dernier film de Bruce Labruce, 'L.A. Zombie', un porno avec des zombies gays aux ouvertures multiples avec dans le rôle principal un François Sagat avec une bite-dard qui pourrait être celle de Godzilla. Si un festival avec une réputation aussi prestigieuse que celle de Locarno projette un film dont le réalisateur est haï par la critique, est-ce que qu'un festival dit 'underground' arrive encore à avoir une programmation qui se tient en marge de celles des grandes institutions ? On est tenté de se poser la question, mais après quelques jours passés dans cette neuvième édition du Lausanne Underground Film And Music Festival, il n’y a plus de doute sur le fait que ce festival porte bien son nom.
Se déroulant en partie dans le casino de Lausanne, envahi pour l’occasion par des installations paranoïaques rappelant les écrans de TV de Nam June Paik, l’ambiance est dès le départ intrigante. Et lorsque l'on voit que Jörg Buttgereit est membre du Jury et a une rétrospective programmée, on sait que l’on ne va pas être déçu en matière de contre-culture. Le fameux réalisateur des 'Nekromantik', bien connu des réseaux undergrounds de l’interweb, tape dans les sujets repoussants, comme la nécrophilie, le serial killer et le suicide, le tout avec un humour macabre, indécelable par certains. Il se démarque toutefois du simple film gore gratuit grâce à des cadrages étudiés et arrive à dégager une vision froide, oppressante et pessimiste, ce qui lui vaut l’étiquette de réalisateur de 'films d'horreur d'art et d'essai'. Mais vouloir trop intellectualiser son art serait une erreur, parce que s'il est connu pour choquer, c'est qu'il le fait efficacement. Que ça soit dans les deux volets de 'Nekromantik' que je citais tout à l'heure ou des films (érotiques ?) pour nécrophiles, où l’on peut notamment comprendre comment éjaculer du sang. 'Schramm', peut-être moins connu, arrive à ne pas tomber dans le cliché du tueur surdoué et machiavélique du 'Silence Des Agneaux' en montrant un meurtrier esseulé vivant dans un appartement crasseux. En tant que Jury, Buttgereit dira de 'Trash Humpers' (prix du Jury) lors de la cérémonie de clôture : 'L'image est merdique et les gens disent que c'est de la merde. C'est donc le seul vrai film underground de la compétition'. 'Trash Humpers', littéralement 'baiseurs de poubelles', doit effectivement être le pire film du festival au sens académique : filmé sur des bandes VHS usées, le dernier Harmony Korine suit une bande de vieux punks plus dégueulasses les uns que les autres. Subversif jusque dans sa forme, à contre-courant, loin de la perfection que vise la HD, ce dernier film de l'auteur de 'Gummo' est radicalement obscène et n’est pas sans rappeler le style décadent des vidéos de Paul McCarthy. On est plongé dans un portrait de l'Amérique profonde, dans lequel le white trash fait à la fois rire et peur. On pourrait presque y voir une genèse de Jackass, sauf qu’ici la 3D est inutile pour comprendre le néant de la bêtise. Dans un autre registre, une partie du travail du réalisateur français Jean-Louis Van Belle était à découvrir dans cette édition. Véritable showman, Van Belle a débuté dans l’érotique (les fans de Jean Rollin adoreront), pour finir par faire des films étranges considérés par certains comme dada. Le site Nanarland ose, lui, la comparaison avec Ed Wood pour ‘Le Sadique Aux Dents Rouges’. Vouloir trancher entre les deux n’est pas spécialement intéressant, mais en revanche voir ‘Paris Interdit’ l’est fortement. Ce documentaire de 1969 sur des freaks de Paris propose toute une série de portraits plus improbables les uns que les autres, allant du fakir et sa troupe de groupies, aux leçons de strip-tease pour ménagère vivant en HLM qui a besoin d'un petit ‘boost’ à sa libido, en passant par des néo-nazis et leurs cultes absurdes, lors desquels ils brûlent des poupées et se dessinent de petites moustaches emblématiques. En marge des films atypiques et sanglants, le spécialiste du porno français des années septante, Christophe Bier, avait une carte blanche lors de laquelle il présenta plusieurs films mémorables de cette période. Ainsi, ‘Les Goulues’ permet de se rendre compte à quel point le genre a évolué : la narration avait presque autant de poids que les scènes d'action et on trouve dans le casting un hardeur papy de septante ans (une vision aujourd’hui bien plus effrayante qu’un François Sagat et sa bite-dard).
La sélection des courts-métrages était particulièrement bien fournie, répartie en trois catégories. Dans l'animation, le thème de la nourriture se retrouvait à travers plusieurs des sélections, dont ‘The Cow Who Wants To Be A Hamburger’ de Bill Plympton, dans un univers coloré et drôle, avec un trait simple et incroyablement efficace. ‘A Royal Nightmare’ d'Alex Budovsky, est aussi à mentionner, son esthétique sobre composée de silhouettes noires sur fond blanc est également amusante, avec un petit roi cherchant à garder sa place en haut de son château face à des attaques ennemies. Dans les courts de fiction, ‘You're The Stranger Here’ de Tom Geens sort clairement du lot, dans lequel on découvre une société totalitariste à la 1984, aux moeurs particulières. Un réalisateur à suivre, qui sait mettre en place un climat oppressant mais non sans oublier d’y inclure une certaine dose d’humour. Dans les films expérimentaux, pouvant être qualifié de non narratif, ‘Tusslemuscle’ de Steve Cossman propose un collage particulièrement intriguant, en reprenant des images de fleurs et en faisant un collage stroboscopique qui devient hallucinant comme certaines scènes d’Altered States. ‘M’ de Félix Dufour-Laperrière a une esthétique sobre et intrigante, avec des surimpressions de croquis formant des architectures en mouvement, comme des cellules qui se dupliquent. ‘Dromosphere’ de Thorsten Fleisch a une image également étonnante, avec un dispositif transformant à travers l'oeil de la caméra un modèle réduit de voiture en traînées de couleurs. Le film sûrement le plus médiatisé du festival, 'Rubber', de Quentin Dupieux (plus connu sous le nom de Mr. Oizo), rappelle les films des Monty Python, avec une histoire complètement absurde et pleine de non-sens, qui met en scène un pneu aux pouvoirs télépathiques meurtriers. Si ce pitch est des plus prometteurs, le film manque malheureusement de substance pour être totalement réussi et use jusqu’à la corde les idées qui le composent. Il ne surpasse donc pas ‘Steak’, du même auteur, qui contenait bien plus de matière et d’idées loufoques.
Quant à la musique au LUFF, on la retrouve au cœur de certains films comme ‘We Don't Care About Music Anyway’. Ce film de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz se penche sur le noise et les musiques expérimentales de Tokyo, en les mettant en relation avec l'environnement urbain dans lequel vivent les artistes, parmi lesquels Yamakawa Fuyuki, L?K?O et Takehisa Ken. Si certaines comparaisons semblent par moments anecdotiques, ce film faisant penser à un long clip entrecoupé de discussions, est sans aucun doute à voir par tous les fans de sons dissonants. Le punk radical du Detroit des années nonante était également à l'honneur avec des courts-métrages réalisés par des membres du groupe Destroy All Monsters, qui archivent avec leurs films une scène alternative qui a vu émerger des groupes tels que les MC5, dont la disparition dans l'incendie d'un motel reste encore mystérieuse, entre pluie de météorites et complot extra-terrestro-chrétien. La vérité est de toute façon ailleurs. En dehors des salles de cinéma de Lausanne, la galerie 1m3 présentait d’ailleurs une rétrospective d’affiches des Destroy All Monsters. L’occasion de replonger dans le psychédélisme des années septante et des créatures du cinéma bis de la même période et d'avant, avec en prime une sculpture d’un blob nourrit aux peluches. Les quelques morceaux qu'ils joueront lors du vernissage nous renverront aussi entièrement dans l'ambiance de ces années, avec une sorte de punk psyché, faisant penser aux Sonic Youth en moins arty, mais en plus scato. Dans un genre plus électronique et actuel, la soirée du samedi était à faire. En ouverture de cette soirée, Oneohtrix Point Never jouant majoritairement des compositions de son magnifique dernier album 'Returnal', dont l’atout majeur est de faire de la musique expérimentale sans pour autant rejeter les mélodies, fabriquant ainsi des sonorités qui sont à la limite du bruit et de la musique. Fennesz, également signé chez le label Editions Mego, utilise le même genre de compositions et ressemble à du Boards Of Canada mélangé à des fréquences parasites, instaurant une ambiance quasi-onirique dans la salle. Pour terminer en beauté, Nicolas Chevreux, boss du label Ad Noiseam, mixa les dernières sorties dubstep lourdes comme on les aime, parmi lesquelles se côtoyaient Niveau Zero et Matta. Le lendemain soir, en clôture, Bruce Gilbert (membre de Wire) fit sonner les dernières notes du festival avec un live hypnotisant composé de fréquences sous tension les unes avec les autres. Une fin abrupte, qui donne envie de revenir l’année prochaine pour une dixième édition encore plus folle.
www.luff.ch
Muzzo
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
Pour qui peine à décoller des programmes MTV, le hip hop se doit d’être obèse et bling-bling, saturé de voitures et demoiselles rutilantes. Mauvaise image souvent difficile à dépasser, faute d’intérêt médiatique véritable pour cette scène. En Suisse romande, le hip hop se décline en mode underground : à Lausanne, sa voix est féminine, rageuse. Loin d’être obèse, plutôt couverte dans ses jeans et pulls à capuche, La Gale tranche. Cette année, la jeune femme a réussi l’impossible : enregistrer un album avec le groupe de rap gazaoui Darg Team, et les faire venir jouer en Suisse. Rencontre avec une rappeuse qui rocke.
-Il y a dans ton rap quelque chose de sombre qu’on rapprocherait volontiers du rock, un intérêt prononcé pour le monde arabe et un sens de la révolte franchement punk… La Gale, d’où sort-elle ?
Mon père travaillait dans les métiers du bâtiment, ma mère est une immigrée libanaise. J'ai grandi à la campagne, relativement à l'abri du besoin, dans un univers plutôt working class. Au niveau musical, j'ai pas mal zoné dans les milieux rock puis punk rock, été active en tant que chanteuse et guitariste dans deux groupes quand j'étais plus jeune. C'est une marque de fabrique qui est pour ainsi dire restée. Le rap, j'en écoute depuis gamine, et puis l'écriture c'est pareil, ça a commencé très tôt. En 2005, tout a commencé à se préciser parce que je me suis mise à monter des projets de concerts et mixtapes, notamment avec des artistes du Moyen-Orient, alors que je ne montrais pas encore mes textes. Et puis, fin 2006, j'ai commencé les concerts et les enregistrements.
-Un mélange qui se ressent dans ta musique… Quels sont les univers artistiques qui te parlent ?
(Rires) Putain, dur, j'ai trop de trucs en tête là ! Mais chronologiquement, je dirais que mon père m'a refilé la maladie du rock'n roll et de Johnny Cash, ma mère, c'était plutôt la musique traditionnelle arabe, et les vieux chanteurs français comme Brel et Ferré, qui m'ont sans doute moins influencée que Fairuz ou Oum Kalthoum – les racines, toujours (NdR : ces chanteuses comptent parmi les principales représentantes de la musique populaire arabe du XXème siècle). Mes seize-vingt-cinq ans ont plutôt été martelés par The Clash, Sham 69, de vieux trucs en général, du rocksteady au punk, de la northern soul au hardcore, Refused, Fugazi, les Dead Kennedys, voilà l'éventail ! Évidemment, il y a les incontournables du rap comme la Rumeur, NTM (à l'époque), Le Wu-Tang, Mobb Deep, et dans les plus récents des mecs comme Reef The Lost Cauze, Jedi Mind Tricks. Ces derniers temps, j'écoute vraiment plein de trucs. Du moment que ça correspond à mes attentes. Je n'aime pas trop les clivages.
-Et qu’est-ce qui t’attire particulièrement dans le hip hop ?
Le verbe, la technique, le bitume, la crasse, les gens.
-Si tu devais jeter un regard en arrière, quels sont les moments forts de ton parcours ?
Je dirais que les liens tissés avec les gens au Moyen-Orient ont été parmi les éléments les plus marquants sur mon chemin encore frais de MC. Ensuite, comme je suis un peu une ‘hybride’ entre plusieurs scènes, je dirais que nos concerts (avec Rynox) réunissent pas mal de gens différents. Du coup, il y a des crêtes et du Lacoste qui s'invitent à nos lives et la plupart du temps le mélange fonctionne bien. Dans le moins cool, tous les moments où tu te heurtes de près à la grande limace du music business. On ne laisse personne nous dicter notre comportement et pour ma part j'ai de la peine à mettre de l'eau dans mon vin. Donc ça se passe mal parfois (rires). Sinon des sites d'extrême droite nous ont consacré des pages entières de commentaires sur leurs forums pourris. Mais bon, le but, c'est de les faire chier, alors on a réussi notre coup.
-Justement, ton rap fait partie de la catégorie ‘intelligent’, celui qui véhicule des idées. Qu’est-ce que tu tiens à exprimer ?
Les paroles sont tout simplement primordiales. Et je ne transige pas là-dessus. Au niveau du texte, je dirais que j'essaie de coller au plus près de ce que je suis, sans chichis ni conneries, je décris le tableau comme je le vois, le plus honnêtement et de la manière la plus critique possible. Les thèmes sont variés, ça commence par la caméra qui te filme dès que tu sors de chez toi, ça finit au poste en cellule de dégrisement, ça passera par Beyrouth, par Lausanne, Renens, Paris et sa banlieue, la grosse toile d'araignée est partout, celle du contrôle social et politique. Tant qu'il y aura autant de merde sous mes yeux, je ne pourrai pas parler d'autre chose.
Cette année, tu as enregistré un album avec le groupe de hip hop gazaoui Darg Team. Comment ça s’est passé ?
On a beaucoup travaillé à distance ; l'enregistrement de l'album, la conception des textes, de la pochette, tout. Et puis, à force d'acharnement avec les diplomaties et administrations concernées, Darg Team ont débarqué en Suisse en mai dernier. On a fait quelques concerts et puis ils ont continué de rouler leur bosse, ils ont rencontré d'autres MCs et protagonistes de la scène rap, ils ont bossé sur la création d'une nouvelle mixtape, qui devrait sortir bientôt. C'était chaotique et à la fois une expérience sans pareil.
-Être une fille qui rappe à Lausanne, qu’est-ce que ça implique ?
Être une meuf qui rappe, qui fait de la scène, qui chante, qui danse, bref je veux dire dans les milieux artistiques en général, ça nécessite d'être le plus carré possible techniquement. Souvent, les gens se rattachent à l'image émotionnelle que tu renvoies, sont incapables de la dépasser, n'écoutent au final pas ce que tu fais, se contentent connement de percevoir ta fragilité, ta ‘sensibilité’ de meuf, pour te lâcher en fin de concert : ‘Quand même, qu'est-ce que t'es touchante’. Généralement, je réagis assez mal (rires). Sinon, être une fille, ça te permet une visibilité probablement plus grande que pour un mec, parce que ça a un côté ‘alien’ qui interpelle et suscite la curiosité. Reste à voir ce que tu en fais. Ensuite, Lausanne, ça permet de bosser tranquille, dans une ville plutôt active au niveau du rap, où les ‘familles’ s'entendent assez bien, sans trop de clashs et embrouilles inutiles. À l'étranger, notamment dans des grandes villes en France, ça met un peu la pression et je hais devoir me justifier sur le fait que ‘non, je ne suis pas une bourgeoise suisse qui m'essaie au rap’. Donc on essaie de clarifier rapidement. On a d'autres problématiques, ici, en Suisse, je cherche ni à m'inventer un faux univers de banlieue, ni à dire que surtout je n'ai pas à me plaindre de ce que je vis. Lausanne, ça paraît frais face à une banlieue française, mais la merde est enfouie ailleurs. Dans les administrations, les postes de surveillance, et, bien sûr, dans les banques.
-On connaît le circuit du rock, un peu moins celui du rap : distribution, production, scène, comment ça se passe en Suisse romande ?
Il y a plusieurs familles un peu partout en Suisse, qui malheureusement ont parfois une sale tendance à très peu s'exporter (déjà hors de leurs propres villes). Avec l'arrivée d'Internet et le matos digital, il y a dix MCs qui naissent à la minute sur MySpace, dix mixtapes par jour, carrément, c'est devenu de l'incontinence. Après, comme le rap c'est devenu quelque chose de très morcelé (le rap ‘ghetto’, le rap ‘bling’, ‘electro hipster’, les ‘white trash’ même s'y sont mis, l'abstract, le rap soi-disant conscient, le rap ‘militant’, ...) pfff… c'est le bordel, donc voilà, dur de dresser un panel précis en quelques lignes. Après voilà, si tu veux ‘percer’ en francophonie, il faut l'avouer, il y a beaucoup de choses qui se jouent à Paris, Marseille. Pour le reste du monde, ça reste un peu confidentiel.
-Et actuellement, tu bosses sur quoi ?
Je repousse la sortie de l'album à la fin de l'année, album solo sur lequel je bosserai avec un beatmaker qui va s'occuper de toute la prod musicale du disque. Ça sera groove mais sombre à la fois. Les lives devraient reprendre en avril car là je suis sur deux tournages de films, eh ouais, j'agrémente mon parcours d'autres expériences. Mais chut, je n'en dis pas plus, vous verrez bien.
Géraldine
www.myspace.com/lagalemc
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
Le quartier du Lignon à Genève, ce n’est pas uniquement une barre d’immeubles austères. Dans un sous-sol discret en zone industrielle, un jeune passionné propose aux groupes de la région de produire leur première maquette et de les aider dans leur promo (photos, page MySpace) ; pour presque rien. Motivé et entièrement acquis à la cause metalique, Sam nous présente Atomik Plastik Records, un studio d’enregistrement qu’il a équipé patiemment pendant cinq ans.
Atomik Plastik Records est né de ta passion pour la musique et de ton envie de faire quelque chose pour la scène locale.
-Peux-tu revenir sur les différentes étapes qui ont mené à la création du studio ?
Atomik Plastik Records est un projet commencé il y a cinq ans. J’avais un groupe punk, CKMD. On a enregistré avec un enregistreur tout pourri qui sonnait mal, à l’arrache dans notre local. À l’époque, je bossais chez Music Arts (magasin d’instruments genevois), j’étais en contact avec des pros et avec du matos, auquel je me suis progressivement familiarisé. Petit à petit, j’ai acheté du matériel de qualité, d’abord un meilleur micro, puis une petite table de mixage, puis un PC avec une bonne carte son,… Quand on a arrêté avec mon second groupe, D.o.M, j’ai récupéré le local dans lequel on répétait pour installer mes affaires.
-Peux-tu nous parler plus en détail de ce que propose Atomik Plastik Records ?
À la base, je pars du principe qu’on peut faire beaucoup avec peu. Le matos ne fait pas tout, avoir des mecs motivés est essentiel. L’idée est de faire une maquette correcte avec peu de fric. J’ai accumulé beaucoup de matos, j’aimerais en faire profiter d’autres groupes, histoire de leur éviter les galères des débuts. Actuellement, je bosse avec une carte son de huit entrées, le logiciel Logic pro, dans un studio presque complètement insonorisé. Je demande cinq cents francs pour une maquette, mais mon but n’est pas de faire de l’argent. Si ce n’est pas gratuit, c’est parce que j’y consacre beaucoup de temps, mais c’est aussi pour conscientiser les groupes. L’idée est que le groupe s’investisse dans le travail d’enregistrement, je ne veux pas avoir de mecs qui viennent pour peaufiner leurs morceaux. Quand ils se pointent en studio, ils doivent être prêts. Il y a là derrière une visée pédagogique : en venant enregistrer ici, les musiciens font une première expérience du studio. Je propose aussi de faire des photos : je m’y suis mis depuis peu et pour des shoots plus pros, le photographe Gabriel Asper propose ses services. Sinon, je m’occupe de créer les pages MySpace. Je ne suis pas ingénieur du son pro, mon travail reste amateur, mais je fais mon maximum. Atomik Plastik Records, tout est dans le nom : ‘atomik’ signifie qu’on veut avancer, ‘plastik’ fait référence au fait qu’on ne peut pas prétendre à une qualité vraiment pro.
-Qu’est ce qui te motive à vouloir faire profiter la scène locale de ton matériel et de ton expérience ?
Ça fait dix ans que je traîne dans le milieu de la zic. J’ai constaté qu’à Genève, c’est difficile de faire quelque chose pour les jeunes groupes : on n’a pas vraiment de structures de soutien, trouver un local pose problème, jouer dans des salles n’est pas facile non plus. Il y a un paradoxe, car la ville a de l’argent et de la place : on a par exemple la plaine de Plainpalais, on pourrait y faire plein de concerts. Mais voilà, pour les autorités c’est plus acceptable d’accueillir des écrans géants avec du foot. C’est dommage, il y a un potentiel incroyable et beaucoup de groupes souhaitent avancer. Moi, j’ai eu de la chance, j’ai pu acheter du matos, j’ai eu des conseils de pros dans le cadre de mon boulot et j’ai maintenant de quoi enregistrer les groupes de manière correcte. À terme, mon rêve serait de créer un monstre complexe : un truc légal, carré, à la Suisse (sourire), un centre avec plein de locaux aux tarifs acceptables, où les groupes pourraient répéter, une structure avec des gens qui aident à la promo et à la distribution des artistes.
-Quels sont les groupes dont tu t’es occupé jusque là ?
Wild Nation, Handle Care, Disagony, Basement Prophet et mes deux groupes, Ironoya et VermynA.
www.myspace.com/atomikplastikrecords
Géraldine
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
STORTREGN, WILD NATION, IRONOYA, ROCKSTAR BEASTES | Undertown, Meyrin
11.09.2010
Avec ‘Highway To Hell’, les Rockstar Beastes ont frappé fort, et ça faisait très longtemps que je n’avais pas vu un public aussi enthousiaste et réceptif dès le premier titre ! En ne faisant que des reprises, ils nous ont mis le feu. Une affaire à suivre… Seule ombre au tableau, les soli et leur façon très personnelle de terminer les titres. Ironoya m’ont surprise. Sur le web, c’est beaucoup moins bien qu’en live. Stéphanie a démontré qu’elle arrivait à garder sa voix bien agressive du début jusqu’à la fin. On a même vu naître un wall of death à l’Undertdown ! Quand Wild Nation a pris d’assaut la scène, le ton est monté d’un cran, rock’n roll is alive ! Quelques reprises, Krokus et Ozzy pour n’en citer que deux. On voit nettement les quatre personnalités, un batteur qui assure la section rythmique, un guitariste souriant qui est heureux d’être là, un frontman qui a maîtrisé son rôle, et un grand blond qui attire le regard (et les nanas). Une formation qu’il faudra suivre. Ils iront loin et ont le look et l’attitude qu’il faut. Set trop court à mon avis. La tête d’affiche Stortregn nous a fait changer de registre avec son style beaucoup plus brutal que les Wild Nation, un peu plus death metal. Et malgré l’heure tardive, la salle est restée comble. Merci encore et bravo à l’Undertown d’avoir montré son soutien envers la scène locale. You rule, guys, we’ll be back. [Suzy]
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
AS I LAY DYING, HEAVEN SHALL BURN, SUICIDE SILENCE, ROOTS OF DEATH | Volkshaus, Zurich
04.11.2010
Un jeudi soir comme on les aime, décidément. Certes, le réveil est difficile le lendemain, mais après de telles soirées, ce n'est qu'un détail. Tout avait bien commencé quand je suis arrivé ; Roots Of Death, le support local, avait déjà commencé à chauffer la salle. Et c'est qu'ils s'y prenaient bien ! Un bon thrash death à la fois simple et efficace. On commençait les hostilités dans une ambiance de mosh pit et de wall of death dans une salle qui se remplissait à peine. Vinrent ensuite les massifs de la soirée, Suicide Silence avec leur chanteur vautour, un monument au panthéon des grosses voix du metal. Les gros titres s'enchaînèrent et démontèrent les nuques des pauvres jeunes gens présents dans la salle. Après ce régal de violence, voici le groupe phare du metalcore actuel, As I Lay Dying, qui, à son habitude, avait un son inaudible et saturé de partout. Malgré ça, on reconnaissait quand même les gros hits et c'était la folie dans la fosse. Violence, circle pit, wall of death et compagnie, comme on aime. Puis, le fin du fin, Heaven Shall Burn. Ce groupe m'avait passablement déçu à cause de son batteur qui était médiocre en concert. Cette fois-ci, il semble que le batteur soit différent et cela s’est ressenti. Tout est propre, tout est calé et la claque est au rendez-vous. La soirée se finit dans la folie avec la
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
NAPALM DEATH, IMMOLATION, MACABRE, WAKING THE CADAVER | L’Usine, Genève
19.11.2010
Quand il y a une tête d’affiche metal à L’Usine, le metalleux romand se précipite. La queue s’étire devant le KAB, certains viennent de loin et on peut s’attendre à voir la mythique salle genevoise comble. Car depuis quelques années, les têtes d’affiche se font rares : la hausse des cachets exigés par les groupes en est la principale cause, le KAB – qui souhaite maintenir le prix des billets accessible – ne peut plus s’offrir certaines formations particulièrement gourmandes. Napalm, chef de file et ‘grosse pointure’ incontestée, fait figure d’exception : fidèle à l’éthique qui l’a rendu célèbre, le groupe reste modeste. Et cette attitude paye, si l’on en juge par la dernière performance à L’Usine : salle bien remplie et public en délire ! Cette année, malheureusement, une certaine déception sera de mise, surtout chez ceux qui s’attendaient à revoir la triomphale performance de 2009. Après les shows en crescendo de Waking The Cadaver, Macabre et Immolation, les grindeux anglais sont apparus… amputés d’un chanteur. Mylène Farmer sans Mylène, Depeche Mode sans Dave Gahan, Sepultura sans Max, autant dire qu’il manquait quelque chose. Raison invoquée, un Barney sérieusement malade depuis plusieurs jours. Alors qu’un autre groupe aurait sans doute renoncé, Napalm ne s’est pas désisté et a lancé une initiative originale : sur une feuille, chacun pouvait inscrire son nom pour chanter un titre. Les chanteurs se sont ainsi succédé, avec entrain et conviction. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le reste du groupe a donné le maximum pour rendre l’énergie qui caractérise les concerts du groupe. Plus que le show, forcément amoindri, c’est l’esprit et le professionnalisme des musiciens qui est à saluer. [Géraldine]
mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly
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