PROMETHEE | Nothing Happens. Nobody Comes, Nobody Goes
Autoproduction / Bad Mood Records




Après une démo éponyme sortie en 2010, voici le premier opus officiel des Genevois de Promethee. Un premier essai coup de poing avec plusieurs vidéos singles, façon grosse production, à découvrir sur Youtube. Clin d’œil au chanteur Joshua dans le clip officiel, ‘The Great Deception’, qui a physiquement un petit air d'Anders Friden, le charismatique leader d’In Flames. Mais revenons à nos Helvètes. Les chanceux ont pu apercevoir Promethee pour leur vernissage au Nouveau Monde de Fribourg en octobre dernier. Le groupe nous délivre un metalcore décrit par les intéressés comme ‘chaoscore’. Pour ma part, je trouve que deathcore leur sied très bien. Un groupe un peu avant-gardiste, taillé sur mesure pour pousser la scène romande. On a affaire à des musicos créatifs, inspirés et clairement ambitieux. Dès le départ, les rythmiques sont aiguisées sur ‘The Great Deception’, suit ‘Banner Of Lies’ avec un riff plus thrash mais qui enchaîne parfaitement bien. Puis ‘Buried’, qui démarre plus calmement mais devient torturé par la suite avec les plaintes de Joshua. Ensuite, le très bon ‘Of Loss And Disgust’ comportant un solo magistral et ‘ Life-Less’, l’un des meilleurs titres, avec ses multiples ambiances et qui ne fait que monter en puissance. Continuons avec ‘Genesis’, interlude plus court et sans vociférations qui nous met en appétit pour le très lourd, et en même temps plus groove, ‘The New Face Of Mankind’. Les soli et les breaks sont omniprésents tout au long de cette magnifique galette. Des soli transitoires pouvant déboucher sur un déluge bien bourrin - ‘Sickness Unto Death’ ou le très gros ‘Thus Spoke’. On remarque ici et là quelques leads un peu longs mais sans toutefois péjorer la qualité d'écoute. Les breaks puis les doubles pédales sont toujours efficaces. Bref, vous l’aurez compris : le niveau est excellent. Tous les titres sont savamment travaillés, jusqu’au tracklisting semble-t-il avec un enchaînement parfait et logique. En fixant la barre si haut et avec un tel premier album, on espère que Promethee ne se mettra pas trop de pression pour la suite. En visionnant l’une de leurs vidéos live, on pourrait émettre un léger bémol sur certains passages où le chanteur n’est pas assez décisif. En revanche, sur album tout est parfait. Non avare de compliments, mention spéciale pour l’artwork, également très pro ! [Effext]
www.prometheemusic.com

NANSIS | Exorde
Autoproduction



Au vu de l’état crapoteux de la scène black romande, l’arrivée d’un nouvel acteur dans ce style a de quoi réjouir. A fortiori quand sa première réalisation s’avère d’aussi bonne qualité. Loin de renouveler le genre, ‘Exorde’ propose un black ultra-classique mais superbement exécuté : logique quand on sait que la formation genevoise aligne dans ses rangs des membres de Deadly Sin Orgy ou Amok. On passera très vite sur l’inévitable intro (les sons d’un barbecue au coin du bûcher, comme il se doit) pour entrer dans le vif du sujet. Étouffants, les premiers leads d’‘Epithaphe’ évoquent les ambiances morbides de ‘De Mysteriis Dom Sathanas’ et mènent sans crier gare vers une déferlante de riffs puissants rappelant parfois ceux de Dissection. L’approche musicale est résolument belliqueuse mais jamais bourrine, la composante mélodique, présente à chaque instant (l’excellent mid-tempo ‘Warshit Satan’). Car si beaucoup de disciples des anciens dieux norvégiens choisissent de singer cette prod' ultra-bâclée pour paraître plus true que true, Nansis a préféré soigner son son. Et ça paie. Loin d’être parfaitement limpide, il permet d’apprécier chaque instrument, et tout particulièrement des lignes de basses inventives et un chant totalement maîtrisé. Voilà qui augure du meilleur pour la suite. [Dave]
www.nansis.ch

MOTHER RAZORBLADE | Debut EP NCOTB
LuxNoise



Encore un groupe de rock féminin en Suisse, et ça me fait très plaisir d’entendre qu’il s’agit d’un putain de garage rock, bien que le tempo soit un peu lent par rapport à ce que j’écoute d’habitude. J’avais tellement peur de découvrir des petites compos gentilles et une voix fluette, eh bien non, je me suis trompée sur toute la ligne. Quatre titres bien rock, bourrés d’attitude et une voix intéressante, puissante. ‘Gonna Go Wild’ te reste dans la tête après la toute première écoute, simple et efficace, juste trop cool. ‘Love Knife’ démontre une petite variation et cette même façon de chanter, un peu planante. ‘The Other Mother Of The Sea’ et ‘To The Woods sont dans la même veine, c’est donc une affaire à suivre, surtout si elles sont assez passionnées pour poursuivre cette aventure qui commence pour elles. [Siouxie]
www.facebook.com/MOTHERRAZORBLADE

SKROG | The Global Elite
Autoproduction

De l’indus, pur et dur, mélangé à du black ou du thrash, tout dépend du titre. On parle de complot gouvernemental, d’un certain Bush Junior, nouvel ordre mondial et de se battre pour ses droits. Et pourtant non, on ne parle pas de Ministry. Il s’agit juste d’une médiocre copie, d’un plagiat de très mauvais goût, mal exécuté et surtout sous-produit et d’un chiant incroyable ! Même la pochette n’est pas originale (la pyramide franc-maçonne et l’œil en son centre, tête de politiciens, aigle et couronne…) La politique américaine en prend un coup (oh les rebelles !!!). Il n’y a pas un titre qui sort du lot, mais un plagiat incroyable sur la piste ‘Submit’. Si Al Jourgensen entend ça, il peut aller au procès de suite ! Si vous voulez en avoir pour vos oreilles, allez vous procurer un bon vieux ‘Psalm 69’ ou alors ‘Rio Grande Blood’ du susmentionnés Ministry et vous serez heureux au moins ! [Lambistryskrogsuck !]
www.youtube.com/skrogband

SEAMOUNT | Earthmother
The Church Within Records

Formation récente de rock à teneur ‘doom’, le tout débute par la rencontre de deux musiciens, un Allemand, guitariste de son état et d’un vocaliste américain. Après avoir travaillé à distance, ils finiront par s’établir en Europe pour pouvoir bosser au mieux. Dès leur premier effort en 2008, le groupe fait son chemin. Cet album 2012 est leur quatrième effort et une concrétisation de tout ce qu’ils ont toujours voulu produire, dixit le chanteur. Les morceaux qui composent ce disque ne sont pas vraiment d’une richesse ou d’une originalité quelconque, on est dans l’insipide musical, une musique pâle et sans extumescence aucune. Le concept album sur le thème de la compréhension de soi et des autres, bla bla bla… Le groupe ferait mieux de se concentrer sur la musique qu’il propose, la seule chose qui nous vient à l’écoute de cette rondelle, c’est un ennui profond, ça doit être ça la touche ‘doom’ dont le groupe parle ?!? Passe ton chemin, tu as mieux à faire, ne serait-ce que de lécher le cul du chat toute la nuit ! [Lambiseadéré]
www.myspace.com/seamount

MAXXWELL | Slapshot
Montaphon




Très bon groupe de hard rock, mais ça je vous le dis à chaque fois. Bien chanté, bien joué, très bons musiciens… Cependant je me pose quand même une question : Pourquoi ne nous sortent-ils jamais un album en entier ? Pas d’exception avec ce CD, huit titres dont la moitié sont déjà sortis sur des opus précédents, la différence étant qu’ils sont live. Le morceau ‘Slapshot’ est un titre glorifiant le hockey sur glace (qui est pour beaucoup le sport national par excellence), et je ne peux que vous conseiller d’aller faire un petit tour sur Youtube histoire de voir leur clip non dénué d’humour. Les titres live, ‘Black Widow’ et le somptueux ‘Outlaw’ étaient déjà sur l'album ‘All In’, et ‘Boogey Man’ était présent sur ‘Dogz On Dope’. Mais que cela ne vous empêche pas pour autant de soutenir la scène nationale ! Le point fort de Maxxwell se situe dans les compos, ils montrent une certaine facilité à nous délivrer un savant mélange de hard rock bien carré, riffs après riffs, ce qui est très important pour nos oreilles, ainsi que des harmonies de chœurs dans les refrains. Magnifique, comme toujours. [Suzy]
www.maxxwell.ch

LORD OF THE GRAVE | Green Vapour
The Church Within Records




Nouvelle formation suisse dans la course au groupe le plus abyssal, ‘Lord Of The Grave’ pourrait bien être dans le trio de tête, si ce n’est le chant qui est bien trop ‘à côté de la plaque’ et ne colle pas à cette compo, au point de ruiner l’effort des musiciens. La première piste prend un goût de moisissure sonores et de putréfaction, ce qui aurait pu être un chef-d’œuvre devient une parodie. Gageons que le groupe est jeune et se remettra en question. La seconde piste ‘Green Vapour’ relève le niveau en l’absence presque totale de chant et on sent le groupe tenir le bon bout avec ce morceau monolithique et lourd à souhait, on est loin d’une originalité quelconque, mais ça progresse, le côté seventies de la gratte en fin de morceau amène de la fraîcheur au titre. ‘Horsepuncher’ nous offre une piste mélangeant doom et stoner d’un bien meilleur niveau d’innovation et de composition, se rapproche-t-on d’un morceau de qualité ? Malheureusement pas, ‘Mountain Rites’ ne fait que reprendre là où ‘Green Vapour’ s’achevait et ne fait que prolonger le disque, sans parler du quasi plagiat de Black Sabbath en milieu de morceau. ‘00/15’ continue à tirer le groupe vers l’abysse tant recherchée, mais pas musicalement parlant. On sent la direction prise par le groupe, un peu de maturité donnera corps à leur musique dans un style qui demande plus d’effort pour ne pas tomber dans la banalité et la routine. [Lambigreenvapourofthegrave]
www.myspace.com/lordofthegrave

KROKUS | Dirty Dynamite
The End Records


Effrayant mais pas surprenant, encore un groupe qui prouve que hard rock et endurance vont de pair. Avec un dix-septième album, Krokus démontre que la passion de jouer des titres rythmés est encore là. Ils nous présentent un line-up intéressant : Marc Storace, Fernando Von Arb, Chris Von Rohr, Mandy Meyer et Mark Kohler et, en guest, le batteur Kosta Zafiriou. Pour la tournée, on attendra l’annonce officielle pour savoir qui sera présent sur scène. Avec son classic swiss hard rock - enregistré au célèbre Abbey Road studio à Londres - et douze titres avec une basse bien présente, Von Rohr voulait-il nous rappeler qu’il est toujours bien présent ? La voix rock’n roll de Marc n’a pas pris une ride, ‘Hallelujah Rock’n’Roll’ et ‘Go Baby Go’ sont de meilleure qualité que leur single et titre éponyme. Dans l’ensemble de bons titres qui font bouger, un bon son dirty rock’n roll, guitares en avant mais pas trop. Bref, juste ce qu’il faut pour qu’il y ait un bon groove, et si tu n'es pas encore convaincu : ‘Live My Life’ est le titre qui résume à lui tout seul Krokus version 2013. On leur souhaite que ça continue encore un peu. [Suzy]
www.krokusonline.com

ELFERYA | The Straight And Narrow
Autoproduction




Le voici enfin ce premier album d’Elferya après leur EP Afterlife sorti en 2010. En effet les talentueux musiciens lausannois ont pris le temps de nous peaufiner ‘The Straight And Narrow’ dans ses moindres détails. À commencer par un artwork des plus flamboyants, en finissant par une production des plus actuelles, c'est-à-dire d’un niveau professionnel. Voilà pour le contenant, intéressons-nous au contenu de cette jeune formation : pas de surprise dans le style, nous sommes bien sur le gothique symphonique de leur premier EP ‘Afterlife’ cependant teinté de celtique grâce à l’apport d’une violoniste et d’un flûtiste (écoutez ‘Mystic Land’ ou même les chants marins de ‘Deep Water Traveler’). Par ailleurs les remarquables morceaux ‘Master Of Death’ ou le puissant ‘Butterfly’ ne font pas pâle figure vis-à-vis des quatre titres d’‘Afterlife’, repris et magnifiés par de nouveaux arrangements (écoutez ‘Luna’ ou encore ‘The Silence Of The Night’. Mention spéciale au drumming de Greg Turini et au sublime chant très technique de Claire-Lyse Von Dach, sans pour autant que les autres membres déméritent. Sans véritable point faible, ce premier album des Lausannois est tout en émotions, en mélodie laissant une impression de lumière plutôt que l’obscurité plus souvent de mise dans le gothique symphonique. À écouter et réécouter. [Pascal]
www.elferya.com

CARDIAC | El Sudor De La Gloria
Daily Rock Records


Dès que l’on a le digipack entre les mains, l’élégance (il est entièrement réalisé en noir et blanc) et la sobriété sautent aux yeux. Le booklet, quant à lui, voit tous les textes écrits en langue espagnole et en anglais. La musique est une sorte de pot-au-feu dans lequel tout le monde trouvera ce dont il a besoin pour passer un bon moment de détente. Mélange habile de hardcore, de metal, de rock et de stoner, Cardiac flirte aussi avec le thrash par moment. Par rapport à leur dernier travail, qui date de 2010, on ne peut qu’être content de l’évolution montrée sur ce ‘El Sudor De La Gloria’. Le son est plus cru et le groupe se laisse aller à plus d’expérimentations. On sent que les morceaux sont plus travaillés et que le groupe commence à se forger une personnalité propre. Le gros point fort est la production qui a été donnée à ces dix nouveaux titres. C’est lourd, crasseux, poisseux, sale. L’un des premiers groupes qui m’est venu à l’esprit dès le début du premier titre est Down, avec Phil Anselmo. Ce petit côté ‘sudiste’ est accentué par un chant entièrement en espagnol. Cette touche donne encore un petit plus à l’album mais, tout comme pour Rammstein, la langue utilisée risque d’en déranger certains, tant elle est présente. Oublié cet écueil, vous passerez un moment fort agréable. [Dom]
www.cardiacofficialpage.com