| |||||||
Accueil | Agenda | Concerts | CD | Articles | Le Mag | Forum | Photos |
|
CONCOURS TRANSIT
ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016
Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028
mis en ligne le : 16.05.10 par indy
ÇA VA CHIER | Undersliptown, Genève
28.05.2010
Nom d’un slip, quelle slippante soirée ! Placée sous le slip de Bon Scott et pour honorer les trente slips de sa disparition prématurée, le groupe le plus slip de la planète a décidé de lui rendre hommage de la plus slip des façons. Que des reprises d’AC/Dslip période Bon Scott, mais peu de place à la tristesse car le défunt chanteur ne l’aurait pas slippé. Les réfractaires se demanderont toujours le pourquoi du slip mais passeront à côté du plus slippant, la joie d’entendre des morceaux du groupe Australislip, une bière à la main, un slip dans l’autre, entre amis tout simplement (NdSelena : Ah, mes amis sauront la vanne qui me brûle les doigts mais non, je ne l’écrirai pas !). Vous n’avez rien slippé, pas grave, la prochaine fois vous viendrez et vous slipperez aussi. [Slindyp, le slip qui vous va bien]
mis en ligne le : 08.08.10 par indy
METAL FEST | Z-7, Pratteln
13-15.05.2010
Je ne sais pas ce qu’on a fait cette année pour mériter la tristesse des dieux, mais on a eu froid, on a dû sortir les polaires et la boue s'est invitée gratuitement partout où on ne la voulait pas. Mais passons aux choses importantes. Une petite escapade au Metal Fest, rien de tel pour se remettre les idées en place. Ce que j’aime, c’est l’alternance de la scène intérieure à celle extérieure, on ne perd pas de temps, on peut voir tous les groupes et même se choper des dédicaces. Le running order est affiché et comme on est en Suisse (allemande qui plus est), les groupes commencent à l’heure. Jeudi on est arrivé juste à temps pour les derniers titres de Heidevolk, groupe de folk metal qui monte. J’avoue que c’était un peu tôt dans la journée pour que j'apprécie vraiment. Van Canto, et leur metal a capella ont été une révélation. C’était intéressant, fallait oser, pari réussi ! Le power metal de Mystic Prophecy a très bien passé pour ce début de soirée, puis on passera très vite sur Varg, le groupe le plus sympa de la journée qui a passé presque tout son temps libre à papoter avec ses fans. Après Vader, Deicide, avec mister Satan en personne qui était de bonne, a assuré un très bon set. Marduk, Finntroll et Eluveitie ont beaucoup de succès, mais la tête d’affiche du premier soir n'était nul autre que Testament, avec un Chuck Billy en pleine forme qui lança au public un appel à la mutinerie : 'Kill' et un wall of death très intense. Il faudra demander à Indy ce qu’il en a pensé car il était au milieu du public. On est parti enchantés après ce premier soir. La pluie menace la deuxième journée du Metal Fest, après avoir arrosé le tout pendant la nuit. Le vent s’est même levé pour l’occasion. Pourtant les Powerwolf, sortis tout droit de Transylvanie sur Limmat, ont menacé d'aller botter le cul du Créateur si la pluie tombait. Show hilarant et T-shirt au slogan inoubliable : ‘Metal Is Religion’. Durant le set de The Shining, on s’attendait à plein de frasques du chanteur, mais c’était du pipo, il est resté bien sage. Et Alex, notre copain reporteur, a commencé à se dire qu’il devrait peut-être se mettre au sport... il comprendra le pourquoi du comment. Decapitated était un peu trop extrême pour moi. J’ai donc visité le bar. Eh oui, jusqu’à présent, j’étais restée assez sage, mais là… Alestorm et leur pirate metal ont bien fait danser la foule qui était bien moins nombreuse que la veille, à croire que le Long’I’Rock a gagné quelques fans de metal le vendredi. Ensuite, on passa à l’une des raisons pour lesquelles on avait fait le déplacement : Death Angel en top forme, un peu de thrash, un souvenir du premier rang via un plectre, de la bière… cool ! Le set de Six Feet Under s’est déroulé dehors, bien rodé, il s'est terminé avec une reprise de 'TNT' et la petite phrase ‘We are Six Feet Under and metal fest’s number one’. Sepultura et leur frontman Derek Green ont bien assuré avant Behemoth. Par contre, je n’ai pas du tout trouvé le set de Twilight Of The Gods au point, le chanteur a failli cramer avec les photographes et le public des premiers rangs, et seuls les musiciens semblaient s’amuser. Puis vint le moment du dodo. Le troisième et dernier jour, on est arrivés pour entendre les dernières notes de Cauldron, et on s'est dit qu’on aurait dû se lever plus tôt. Autres groupes remarqués lors de ce dernier après-midi : Enforcer et Steel Wing. Le set des Russes d’Arkona et leur chanteuse m’a obligée à faire beaucoup de passages au bar et même une escapade au centre commercial pour savourer un cappuccino, histoire de se mettre d’attaque pour la dernière ligne droite. Legion Of The Damned ont fait un set sans reproche et Korpiklaani m’ont fait jurer que le folk metal n’est pas fait pour moi. Encore une flûte que j'enfonce bien profond dans le premier qui me dit que c’est merveilleux. Ok la premières fois, mais après dix groupes, sorry ! Heureusement que Bolt Thrower ont clôturé le festival avec un set démentiel, histoire de prouver encore une fois que le metal anglais triomphe. Un festival bien metal comme on les aime avec des fans de metal et pas des curieux amassés pour l’événement, comprendra qui voudra ! [Suzy]
mis en ligne le : 04.08.10 par indy
BOLT THROWER, ROTTING CHRIST, DEW SCENTED, OBNOXIOUS | CCO, Lyon
08.05.2010
Lyon, ville de l’amour. Pas vraiment, en fait. Ce samedi soir, c’est à la lumière des gyrophares d’une ambulance que nous quittons un Centre Culturel Œcuménique qui porte étrangement mal son nom, puisque transformé pour l’occasion en véritable champ de bataille par la machine de guerre Bolt Thrower. Les Anglais, dont la présence sur le continent fait office d’événement, en grande forme malgré leurs vingt-quatre ans d’existence, ne nous ont rien épargné, portant la guerre jusque dans les rangs du public : de pilonnages intensifs en frappes chirurgicales, de riffs assassins en salves dévastatrices, le tempo ne ralentissant que le temps de charger de nouvelles munitions. Et pour épauler les anciens dans cette offensive : les Français d’Obnoxious, qui ont eu l’honneur d’ouvrir les hostilités et de bénéficier d’un bon soutien tactique de la part du public (sans toutefois infliger de dégâts sérieux). Les thrasheux teutons de Dew Scented, dotés pour leur part d’une impressionnante force de frappe, et les sympathiques grecs de Rotting Christ, visiblement à leur aise mais qui faisaient un peu gentillets au milieu de toute cette violence sonore. Ce fut donc une soirée mémorable, de fureur, de sang et de sueur. Nous ne regretterons que le pénible système (apparemment généralisé) de la sortie définitive et la présence appuyée d’individus portant des couleurs suspectes (une spécialité lyonnaise ?). [Golem XIII]
mis en ligne le : 04.08.10 par indy
CRY_WOLF (2005)
Réal. : Jeff Wadlow, avec Julian Morris, Lindy Booth, Jared Padalecki, …
Hypnotic
Suite à un meurtre dans une forêt située près d’une école, des étudiants décident de lancer une rumeur via Internet. Ils inventent le portrait-robot d’un serial killer et lancent l’information à tout le monde. Après un prologue où l’on ne voit strictement rien, le seul plaisir de ce film, Lindy Booth, pointe le bout de son nez. Collants arrivant à mi-cuisse, petite jupette plissée, physique parfait. Voici les ingrédients qui retiennent l’attention durant un peu plus d’une heure trente. Se cachant derrière un camouflage original et voyant, l’assassin a une attitude très réaliste. Nous sommes bien loin des mastodontes monolithiques indestructibles tels que Michael Myers ou Jason Voohrees. Place ici à quelqu’un qui possède des comportements et des attitudes d’être humain. Il tombe lorsqu’on le frappe, il fait des erreurs dans ses mouvements et dans ses manœuvres, il essaie de fuir s’il se sent en danger. Les défauts de ce ‘Cry_Wolf’ sont, quant à eux, bien plus conséquents. Les meurtres sont réalisés avec une image très granuleuse et ultra-saccadée, où nous ne voyons pas grand-chose. De cette manière, il est difficile de voir et de croire à la souffrance et à l’angoisse des victimes. Pour un slasher, c’est un comble ! Remplie d’une quantité astronomique de bla-bla inutile et parfois même ridicule, l’enquête est très bien ficelée mais ne décolle jamais. [Dom]
mis en ligne le : 04.08.10 par indy
BALELEC | EPFL, Ecublens
07.05.2010
Le plus grand festival d’Europe organisé par des étudiants fêtait déjà sa trentième édition le vendredi 7 mai dernier. Pour l’occasion, la programmation nous offrait une belle palette de groupes de différents styles et les quinze mille festivaliers ont donc pu apprécier les performances de groupes tels que The Herbaliser, Alpha Blondy, Mass Hyteria, Lyricson ou encore Dagoba. Les festivités débutèrent sur les sonorités acoustiques des Lausannois de Mother Kingdom et leur rock mélodique et envoûtant. La suite avec la pop british de Marvin et le reggae d’Alpha Blondy sur la grande scène. Le second fut une bonne dose de groove festif idéal pour chauffer la foule avant d’entrer dans le vif du sujet avec les Marseillais de Massilia Sound System, un groupe officiant dans le milieu depuis 1984. Mais pendant ce show, les guitares commencent à rugir du côté de la scène Azimuts avec Mass Hysteria et leur néo-metal ravageur. Le groupe prouve avec classe que leur dernier album ‘La Faille’ se prête parfaitement au live. Après cette leçon de puissance, c’est au tour de Dagoba de s’approprier la scène d’une façon plus brutale. Le combo marseillais est en forme, hormis Shawter qui semble être fatigué ou malade. Les titres s’enchaînent à fond, le public est survolté et les circle pits et autres walls of death ne se font pas prier. Dagoba profite de nous donner un avant-goût de leur prochain album avec quelques nouveaux titres bien burnés. Franky, le batteur, est toujours aussi charismatique et on ne se lasse pas de regarder ses tours de baguettes et autres acrobaties. C’est le bon ‘Maniak’ qui clôture cette énorme prestation et le festival pour ma part. Au final, le Balelec aura prouvé une fois de plus qu’il fait bien partie des plus gros événements de Romandie et on ne peut que féliciter cette bonne organisation. [Randy]
mis en ligne le : 02.08.10 par indy
ATARI TEENAGE RIOT, MYCIAA | L’Usine, Genève
05.05.2010
C’est avec une grande tristesse que j’avais appris peu de temps après un mémorable concert à la Dolce Vita de Lausanne le split des fous furieux d’Atari Teenage Riot. Vous imaginez donc ma joie à l’annonce d’une mini-tournée de reformation en ce début d’année. Malheureusement sans la chanteuse Hanin Elias qui n’a finalement pas rejoint le line-up (voir interview) et Carl Crack, décédé en 2001 d’une overdose. Après une première partie electro punk sympathique mais un peu convenue du nom de Myciia, les choses sérieuses commencent enfin. Alec Empire et Nic Endo, accompagnés d’un troisième larron en la personne de CX Kidtronik, débarquent sur scène au son de ‘Activate’, le nouveau single. Et là, c’est l’armageddon hardcore, le ragnarok stromboscopique, voire l’apocalypse épileptique. La salle, bien qu’à moitié remplie, pogote comme un seul être au son de ‘Into The Death’, du fameux ‘No Remorse’ enregistré avec Slayer sur la B.O. de Spawn, de ‘Sick To Death’ et autres ‘Fuck All !’. Bref, une véritable orgie de violence positive ! Le nouveau membre se donne tellement à fond qu’on pourrait penser qu’il fait partie de la formation depuis ses débuts. C’est sur le rappel ‘Action=Revolution’ et ‘Start The Riot’ que prendra fin ce concert qui n’aura laissé personne indifférent. Il ne reste plus qu’à espérer un hypothétique quatrième album pour assouvir notre soif de ‘Digital Hardcore’. [PsiloSyn]
mis en ligne le : 02.08.10 par indy
DEVILMAN (2004)
Réal. : Hiroyuki Nasu, avec Hisato Izaki, Yûsuke Izaki, Ayana Sakai, …
Dynamic Productions, Toei Company
Les forces démoniaques attendent la venue de Satan pour les mener à la victoire. Akira réussit à exploiter la puissance du démon Aman pour protéger la Terre et les humains. Le parrain de ce film est Go Nagai, qui est nul autre que le créateur de ‘Goldorak’. Tiré d’un manga, il peut être considéré comme un film de superhéros japonais. Le style de Devilman et de ses adversaires est clairement inspiré de la culture nippone, bien que le principe de sauveur du monde soit plutôt occidental. Le budget énorme consacré pour les effets spéciaux fait beaucoup sourire. Croisement entre maquillages et effets assistés par ordinateur, le tout sonne tellement faux et disgracieux que cela ruine la vision du métrage. C’est d’autant plus dommage car l’histoire d’Akira, tiraillé par son appartenance aux démons mais possédant un cœur et des sentiments humains, est de bonne facture. Soutenu par des dialogues très poétiques, qui font que l’on peut apprécier le travail en amont, le film contient également une pointe philosophique, pour notre plus grand plaisir. La deuxième partie, plus crue, nous montre les affrontements entre les deux espèces. Nous assistons alors à un abattage en masse, où la dénonciation sans aucune preuve suffit pour se faire massacrer. Ces faits nous montrent la stupidité et l’absence de conscience des humains. [Dom]
mis en ligne le : 01.08.10 par indy
INFAMOUS FESTIVAL | L’Usine, Genève
30.04.2010
La troisième édition de l’Infamous Festival a tenu sa promesse d’éclectisme avec quatre groupes à l’affiche dans des styles pour le moins variés au sein du metal. Deadly Sin Orgy, combo genevois de death, débute la soirée. Un show fidèle à lui-même qui permet de chauffer la salle pour la venue des Espagnols d’Hamlet. Aaaah, ou Haaaaa-mlet ! J’écoutais leur metal engagé il y a dix ans. Les voir m’aurait presque arraché une petite larme. Non, il ne faut pas déconner quand même. Ce qui m’a plutôt fait pleurer, ce sont les vocalises hard rockesques du chanteur… Et surtout qu’aucun morceau de ‘Insomnio’ n’ait été exécuté. En revanche, on retiendra un ‘Hombre Del 2000’ sympathique. Et si quelqu’un peut m’expliquer la phrase finale suivante du chanteur au public : ‘Souvenez-vous, Hamlet-Genève, Genève-Hamlet’, je suis preneuse ! Place au tout grand Samael. Premier constat, si le son était mauvais pour Hamlet, il l’est tout autant pour les Suisses, une habitude ou presque pour eux… Deuxième observation, la salle n’est pas comble à mon grand étonnement. Le dernier album du groupe n’a clairement pas enthousiasmé les fans. Du reste, Samael s’en serait-il rendu compte, car peu de morceaux dudit dernier méfait sont joués ce soir. Cela dit, le côté lourd n’a pas été omis, on notera ‘Baphomet’s Throne’ ou ‘Into The Pentagram’. Un titre comme ‘Slavocraty’, par exemple, rééquilibre le tout avec quelques synthés. Au final, une assez bonne rétrospective de leur discographie. Pour terminer, Ethnopaire prend le relais avec son punk thrash electro très… comment dire… assourdissant ? [Indy & Oxana]
mis en ligne le : 01.08.10 par indy
PUNISH YOURSELF, MXD | Undertown, Meyrin
17.04.2010
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir une telle file d’attente devant l’Undertown et la cause est la venue des musiciens fluorescents de Punish Yourself. Le public est à peine entré lorsque MXD donne le coup d’envoi avec son electro metal bien burné. Avec le bassiste de Sybreed dans ses rangs pour l’occasion, la présence scénique du combo est encore plus percutante. La chaleur dégagée par le chant de Duja envoûte vite le public qui réagit plutôt bien aux premiers titres. Après une petite heure, la set-list, principalement composée des titres du dernier album ‘The Devil Is In The Details’ et du très bon ‘Frustration Is Fuel’, arrive à son terme. Peu après la fin de cette bonne mise en bouche, la fosse se resserre très vite, les lumières s’éteignent et les Punish Yourself arrivent sur scène avec les premières notes de ‘Suck My TV’. Les titres s’enchaînent et ne laissent aucun moment de répit au public déchaîné. N’étant pas un fan de leur musique, je suis pourtant vite pris par leur show hypnotisant. À noter que le light show est particulièrement en place et donne une dimension encore plus malsaine à la musique du combo. VX69 est en grande forme et il ne rate aucune occasion de se lancer dans le public. La prestation est également pimentée par les danses sexy de deux belles plantes qui n’hésitent pas à dénuder le haut de leur corps et à utiliser la machine à mousse ou à étincelles pour en envoyer encore plus dans les yeux des spectateurs. Au final, les Punish Yourself auront enflammé Genève comme prévu et on se réjouit déjà de leur retour dans nos contrées. [Randy]
mis en ligne le : 01.08.10 par indy
Une renaissance, une vie déchirée qui se recolle… Après avoir claqué la porte du tout-puissant Celtic Frost, après avoir touché le fond, Thomas Gabriel Warrior s’est relevé. Cette nouvelle énergie noire, il l’a trouvée au sein de Triptykon, suintant de la colère et la tristesse du Zurichois. Le parrain du metal extrême s’exprime avec honnêteté sur cette période faste de sa carrière, où la création jaillit de la destruction.
- ‘Eparistera Daimones’ sort dans quelques jours à peine. Comment te sens-tu ?
Fantastique ! J’ai connu des années avec des hauts et des bas. La reformation de Celtic Frost a été une période très intense, musicalement mais aussi humainement, en raison des différends que nous avons rencontrés. Après la mort du groupe, deux années ont suivi, durant lesquelles j’ai dû reconstruire un projet en repartant de zéro. Il m’a ensuite fallu écrire la musique, les textes, produire l’album, tout mettre en place… Après des années de labeur, maintenant que l’album est terminé, je me sens vraiment bien.
- Une partie du matériel présent sur ce premier album a été écrite en vue du prochain disque de Celtic Frost, alors que d’autres titres ont été composés après la mort de ce groupe. As-tu pu essayer des choses sur les titres plus récents qui n’auraient pas eu leur place dans le Frost ?
(Il hésite) Pas nécessairement. Celtic Frost et Triptykon partagent le même compositeur. Il y a donc une continuité entre les deux. J’ai un style propre, certaines idées, et je continue simplement à développer mon écriture. La différence principale entre les deux groupes est que Triptykon fonctionne de manière bien plus constructive. Dans Celtic Frost, chaque idée que j’amenais en répétition était désossée, disséquée, passée au microscope… Ces problèmes d’ego et de compétition ont causé la perte du groupe. Lorsque j’apporte des idées dans Triptykon, l’attitude des autres membres est plus mature. On veut simplement jouer de la musique ; il n’y a pas de conflits d’egos qui interviennent dans ce processus. Si je propose une nouvelle chanson, on la discute tous ensemble mais les critiques ne sont jamais destructives ou insultantes. Toute notre attention est tournée vers la musique et j’apprécie énormément cela.
- Ce que tu dis est intéressant : plus j’écoute ‘Eparistera Daimones’, plus j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un disque très spontané…
J’ai donné pas mal d’interviews pour promouvoir ce disque et de nombreux journalistes me disent qu’il sonne ‘libre’ et ‘sauvage’. C’est exactement mon sentiment. Pour moi, c’est la différence principale avec Celtic Frost. La musique n’a pas été ‘détruite’ pour des questions d’ego. On n’y sent pas de murs ou de liens. Pourtant, les chansons sont plus complexes que celles de ‘Monotheist’. Elles sont totalement noires et pesantes. C’est l’album le plus sombre que j’aie écrit à ce jour. Et, en même temps, ces compos ont ce côté libéré et, d’une certaine manière, plus positif. Comme si un nœud avait été défait. Et c’est exactement ce qui s’est produit sur le plan humain.
- Cette fraîcheur me rappelle un peu ce que tu faisais au sein de Hellhammer… Parlerais-tu de renaissance ?
C’est une renaissance dans la maturité ! Celtic Frost était toute ma vie. Je ne peux même pas exprimer l’importance qu’avait ce groupe pour moi. Et pourtant, je me sens désormais tellement libre ! À la fin, Celtic Frost n’était plus qu’un groupe de personnes qui s’engueulaient. Les dernières fois où nous nous sommes vus à Zurich, on n’a même pas joué une seule note. Je n’invente rien ! On devait se voir pour répéter en vue des concerts et pour bosser sur un nouvel album mais ça tournait à la compétition, au match d’egos et toute cette merde. Triptykon n’a rien à voir avec tout ça. Je suis conscient que la vie tourne et que tout finira par changer mais, pour l’heure, ce projet est totalement constructif. Il est constitué d’une bande d’amis. Après des années de ténèbres dans Celtic Frost, c’est un immense plaisir pour moi de pouvoir travailler avec des personnes qui se soucient davantage de savoir comment sonnera l’album que de leur ego.
- L’album se termine sur les mots : ‘Alors que tu péris, je vivrai’. Il est difficile de ne pas y voir une référence à la mort du Frost et à la naissance de Triptykon…
Tout à fait. Ce dernier titre, ‘The Prolonging’, a été pensé comme une messe. Mais c’est une cérémonie de haine. Je l’ai dit tout à l’heure, Celtic Frost était ma vie et ma vie était Celtic Frost. Les deux sont indissociables et inséparables. J’ai perdu tout ça. (NdR : il est soudain très énervé) Pas parce qu’un membre du groupe est mort ou parce que nous n’avions plus d’idées. Mais parce que quelqu’un (NdR : le bassiste Martin Eric Ain ? On vous laisse poser la question à Tom) avait un ego de merde ! Un ego tellement gonflé que cette personne se foutait pas mal de la musique, des fans, de notre équipe… Cette personne ne s’intéressait qu’à elle-même. Je suis sorti des ruines de ce groupe avec une haine incommensurable contre ce gars qui a tout foutu en l’air au mépris des fans ou de moi-même. Je ne perdrai jamais cette colère contre cette personne. Ma manière d’exprimer mes émotions est d’écrire de la musique. Si je ne ressentais pas toutes ces choses au sujet de la mort de Celtic Frost, je serais cliniquement mort.
- Tes propos peuvent paraître paradoxaux : ‘Eparistera Daimones’ naît de ta colère. Cet album n’aurait donc pas pu voir le jour, sans la mort du Frost ?
Il est en tout cas très probable que cet album n’aurait pas été aussi énergique et puissant. La lourdeur et la noirceur de ce nouveau disque se nourrissent des émotions extrêmes que j’ai connues récemment. La fureur de ce disque n’a rien d’une image ou d’une performance d’acteur. Elle vient de l’intérieur. Je suis très satisfait de cet album. Il a fallu affronter beaucoup de colère pour arriver à ce résultat mais ça en valait la peine. Quand j’étais ce Tom adolescent qui avait fondé Hellhammer, je me demandais si je jouerais toujours du heavy metal une fois la quarantaine passée. J’avais peur de devenir une mauviette commerciale, comme tant de groupes de metal. Et me voilà au milieu de la quarantaine avec le disque le plus énervé et heavy de toute ma carrière. Le jeune Tom serait très fier du vieux.
- Jusqu’ici, seules quatre dates ont été annoncées. D’autres viendront-elles s’ajouter ?
Oui, il y en aura. Le mois prochain, nous pourrons annoncer de nouveaux concerts. Je me réjouis de partir sur la route avec Triptykon. Ça a été une grande frustration pour moi, avec Celtic Frost. On a donné cent vingt-cinq shows sur la tournée de réunion et j’aurais aimé en ajouter cent vingt-cinq autres ! Mais les autres membres ne voulaient pas en entendre parler. Je ne crois pas que ce problème existera, au sein de Triptykon. On prépare une tournée européenne puis une autre aux États-Unis ; nous nous rendrons aussi au Japon, en juin… Mais tout ça doit encore être négocié.
- Tu présentes ce nouveau projet comme l’achèvement d’un ‘triptyque’, formé de tes trois groupes : Hellhammer, Celtic Frost, Triptykon. Joueras-tu des titres de chacune de ces formations ?
Je pense qu’il sera difficile d’inclure le matériel de Hellhammer. Ça ne sonnerait pas juste. J’adorerais, en fait, mais je ne peux pas l’imaginer. Hellhammer était un groupe unique et il est très difficile de le ressusciter de la bonne manière. Mais nous jouerons des compos de Celtic Frost et de Triptykon. Depuis la naissance de ce groupe, nous jouons des titres de Celtic Frost et le résultat est excellent. Ces chansons s’intègrent parfaitement à notre style actuel. Ce sont mes compositions, j’en suis très fier.
- Tu as été nommé curateur du Roadburn Festival 2010, du 15 au 18 avril, où tu organiseras ta propre soirée. Que représente cet événement pour toi ?
Pour moi, c’est un festival hors norme. Contrairement à d’autres manifestations du genre, l’essentiel n’est pas le commerce mais la musique. Walter, l’organisateur, se démène pour garder cette ambiance proche d’un festival jazz. Il ne cherche pas à le rendre toujours plus grand, tout cela pour que l’art reste au centre de ces soirées. J’ai un immense respect pour cela.
- Parmi les groupes que tu as invités, on trouve Darkspace et ShEver. Était-il important pour toi d’offrir cette vitrine à des artistes suisses ?
Je ne me suis pas posé la question de la nationalité des artistes que j’ai contactés. J’ai rassemblé une liste de groupes que j’apprécie, qui comptent dans ma vie. Je voulais des formations que tu ne vois pas tous les jours sur scène, qu’elles soient américaines ou suisses. J’en ai parlé à Walter et on a élagué ma liste pour en faire un programme qui tiendrait la route. Je suis très fier que Darkspace ait accepté. Ils ne donnent que rarement des concerts… Et j’espère que ce show sera pour ShEver une belle opportunité de partager leur musique.
Bientôt la suite de cette interview.
www.triptykon.net
Dave
Entretien téléphonique réalisé le 2 mars 2010
mis en ligne le : 30.07.10 par graber
TRANSIT MAGAZINE
Design & Webmonstering by Pat.O
Contact: info@transitmag.ch