LIVE REPORT - WAVE GOTIK TREFFEN | Leipzig, Allemagne - Du 06 au 09.06.14

WAVE GOTIK TREFFEN | Leipzig, Allemagne
06-09.06.2014

Faut-il encore présenter le Wave Gotik Treffen aux lecteurs assidus de notre bien-aimé magazine ? Il est vrai que les fans ‘metal-exclusive’ ne peuvent échapper à la traditionnelle review du plus gros festival gothique d’Europe depuis de nombreuses années. Pour les petits nouveaux, en quelques mots, ce fest regroupe en moyenne vingt mille personnes chaque année depuis vingt-trois ans et nous a proposé en cette édition 2014 pas moins de deux cent quarante-quatre groupes, allant du goth rock, à l’EBM, en passant par l’indus, la dark folk, le pagan et le psychobilly, bref, il y en a pour tous les goûts !

Sans aucun doute, ce qui aura le plus marqué, c’est le soleil de plomb qui ne nous a pas quittés un instant de la semaine, nous avons même eu un pic à trente-quatre degrés. Imaginez le tableau : nos jolis goths victoriens aux visages poudrés et dégoulinants, les (rares mais toujours vilains tout plein) cybergoths englués dans le vinyle (espérons qu’ils ont emporté du talc dans leurs valises), sans oublier les pauvres steampunks à la transpiration bouillonnante sous leurs effets de cuivre. D’entrée de jeu, on se dit que le confort va prévaloir sur l’apparence et qu’on va limiter les vêtements au maximum. Pour commencer le festival dans les règles de l’art, passage dès le premier soir au Moritz Bastei pour se mettre dans l’ambiance et profiter du très bon chili, lasagnes et autres plats habituels du lieu et boire quelques cocktails. Toujours une très bonne adresse pour aider à se mettre dans l’ambiance en douceur et discuter du programme des jours à venir.

Vendredi 6 juin
Le premier jour officiel du festival, on commence immédiatement par un concert à 18h, direction la Kuppelhalle pour le Belge de Ah Cama-Sotz. Superbe dark ambiant accompagnée d’images hypnotisantes de vieux documentaires. C’est beau, planant, mais quelle frustration de se retrouver dans cette satanée Kuppelhalle au décor rococo grotesque qui bénéficie de moult accès bar/salle, ce qui rend le passage des nombreux assoiffés encore plus bruyant ! Bon, une petite balade à l’Agra s’impose pour jeter un œil sur les divers stands proposés. Rien de bien nouveau au niveau de la nourriture mis à part que le grand stand de bonbons a étonnamment disparu, mais j’ai mon explication là-dessus (les bonbons sont destinés aux enfants et nos braves cybergoths ont grandi, enlevé la sucette de leur bouche et les serpentins de leurs cheveux). Quant au marché, le changement notoire provient de l’absence inexpliquée du géant X-Tra-X. On note quelques autres petits changements par rapport à l’an dernier, mais rien de trop perturbant : décidément on reprend bien vite ses marques, ici ! Plus tard dans la soirée se produisent à l’Agra les mythiques Finlandais de Apoptygma Berzerk, mélange d’EBM (parfois) et de synthpop, on veut voir ça, parce que, soyons honnêtes, ça peut être franchement une bonne marrade. À quarante-trois ans, le chanteur Stephan Groth ne semble toujours pas résigné à abandonner la coupe emo, mais il met encore bien le feu. Ça bouge… mais c’est caca, il faut bien l’avouer ! La voix nasillarde résonne de la halle comme un moustique persistant une nuit d’été, vivement ‘In This Together’ pour abréger nos souffrances : une fois la ballade pour midinettes jouées, on peut se retirer, c’était fun quand même.

Samedi 7 juin
Premier (et unique) petit-déjeuner au village médiéval super sympa mais difficile : démarrer la journée à la bière à la framboise et au pain au chanvre sous passés trente degrés, ça monte vite à la tête. Pour se mettre un peu à l’ombre, Sieben, projet folk du génialissime violoniste anglais Matt Howden, est programmé au Altes Landsratsams, salle au style très épuré ouverte au festival depuis 2013. En grands fans que nous sommes, on ne peut manquer le rendez-vous. Malheureusement, nous ne sommes de loin pas les seuls, heureusement pour Matt par contre, qui se produit du coup devant un parterre bien fourni. Le problème à être aussi nombreux ? Cette salle est extrêmement étouffante, un véritable bunker, les éventails de mesdames s’agitent frénétiquement, on voit la souffrance sur les visages. Ce qui n’enlève bien entendu rien à la qualité que l’on connait des prestations de Sieben, et le son est très bon, chapeau bas. Plus tard on tente une oreille à 45 Grave, groupe de deathrock légendaire. Les joyeusetés se passent au Taübchental, salle fraîchement attribuée au WGT, qui a repris la programmation traditionnelle du bien-aimé Werk II. Super cadre situé dans une zone assez calme de la ville avec un grand espace extérieur illuminé par des guirlandes lumineuses pour siroter sa bière ou - en l’occurrence - son gin tonic, assis sur des gradins en bois. Pratique pour observer la populace ! Donc 45 Grave… Franchement, très difficile de se mettre dedans, ça n’en valait pas tellement le détour, c’est plat, d’ailleurs le public ne semble pas plus conquis que nous. On prend très vite un taxi pour l’Agra et nous dirigeons sur un terrain connu : Frontline Assembly et leur EBM indus inimitable. Le son rend heureusement super bien et les tubes parfaitement exécutés s’enchaînent (‘Exhale’, ‘Mindphaser’, ‘Mental Distortion’), ravis d’avoir tenté le coup !

Dimanche 8 juin
Après avoir gardé un très bon souvenir de la prestation de UK Decay en 2010 (je crois) dans un Parkbühne bien fourni, pourquoi ne pas les revoir dans l’Agra ? Eh bien tout simplement parce qu’en mélangeant du vieux postpunk/deathrock brouillon comme il se doit avec une salle énorme et passablement vide, le résultat est plutôt dégueulasse. La résonnance des riffs mal placés du guitariste produit un joyeux bordel dans l’immense hangar. Décidément le deathrock n’est pas à la fête cette année. Un peu plus tard le duo allemand d’Industrial Noise Heimstatt Yipotash donnera sa représentation dans une des salles de l’emblématique Moritz Bastei, yes ! Une excellente occasion pour aller se désaltérer au Chardonnay sur la jolie terrasse des lieux rafraîchissante par ses voûtes de pierre. Voyons ce que ces geeks vont nous envoyer ! La salle est parsemée d’une trentaine de motivés mais vu la taille de l’endroit, ça ne pose aucun problème : l’ambiance est électrique et les acclamations bien méritées, c’était pointu et pêchu ! Vient l’heure de l’hésitation entre les Suédois Spetznas et leur EBM puissant et l’Allemand de Xotox et sa powernoise qui chie. Dans la continuité de Heimstatt Yipotash, Xotox est nommé vainqueur. Retour donc au Taübchental avec plaisir, décidément cette salle est vraiment cool ! Quant au concert, clairement la plus grosse claque sur l’ensemble des quatre jours de fest pour qui aime le style : une heure trente de brutalité à rendre sourd et survolté, ça cogne, ça fait ‘krzzz’ et ‘kriii’, ils nous ont mis la ‘Fieber’ !

Lundi 9 juin
Bouuuh ! Dernier jour ! En fin d’après-midi alors qu’on s’attend à voir le show des Américains de God Module sur la scène de l’Agra, une drôle de surprise nous attend. Il s’agit en réalité du Mexicain Erk Aicrag, qui officie principalement avec Hocico, ici présent avec ses deux acolytes pour son autre projet, Rabia Sorda ! Pas compris pourquoi ce changement mais le concert était vraiment cool, donc aucun regret. Vient l’heure des derniers concerts. Les programmateurs ont l’habitude de laisser la place au rocka-psycho-horrorbilly en soirée de fermeture. Une fois de plus, en l’absence du Werk II, c’est au Taübchental que ça se passe. L’idée est donc d’aller se secouer sur Bloodsucking Zombies From Outer Space, groupe d’horrorpunk psychobilly autrichien, mais malheureusement l’horreur ne se produit pas sur scène mais devant la salle : du monde absolument partout, une véritable marée noire ! Impossible d’entrer, le personnel de sécurité a limité les accès. Une petite place sur les gradins extérieurs nous accueille pour un (deux, trois…) verres en attendant un potentiel mouvement de foule sur l’extérieur à la fin des BZFOS. On entend le son étouffé des chansons, vraiment dommage d’être dehors, ça a l’air fun ! Profitant de la sortie d’une bonne centaine de personnes après ce concert, nous parvenons à trouver un endroit sympa pour assister au concert de The Creepshow, psycho-rockabilly canadien. Disons-le, c’était gentil, ils ont la patate, mais les chansons se suivent et se ressemblent, c’est donc sans grand regret que nous partons un peu avant la fin du concert, histoire de se coucher avant de se transformer en citrouille. Bilan : super édition cette année, les after embrumées dont je vous épargnerai les détails qui valaient clairement le détour, on aurait juste aimé quelques degrés de moins pour vivre le fest à fond, parce que vingt mille goths sous trente-quatre degrés, ça ressemble à Zombieland ! [Naryelle]

mis en ligne le : 12.12.14 par Mikamika

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