WAVE GOTIK TREFFEN | Leipzig, Allemagne
Du 6 au 9 juin 2014

Cette fièvre typique commence à se faire sentir, l’excitation progresse au fur et à mesure que les jours passent et on se prépare tout doucement. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’évènement attendu par des milliers de gens autour du globe se profile à l’horizon. Ces quelques jours exceptionnels dans l’extraordinaire ville de Leipzig, une période très spéciale dans la vie d’un fan de musique underground ne peut vraiment être expliquée au profane. Certes, on peut tenter de la décrire le plus fidèlement possible, mais tant qu’on n’a pas vécu la chose sur place, vu et entendu de ses propres organes, on ne peut pas réellement imaginer ce qu’est vraiment le Wave Gotik Treffen.

Cette année marque la vingt-troisième édition de ce festival prestigieux et incontournable pour tous les acteurs de la scène gothique, electro, industrielle, … Évidemment, la tension est toujours à son comble dans l’attente du dévoilement de la liste des groupes participant aux festivités, et ce, même si le WGT (pour les intimes) vaut le détour, ne fusse que pour son ambiance si particulière. Toutefois, la question se pose : qu’aurons-nous au programme cette année ? L’organisation du festival a décidé, cette fois-ci, de révéler exclusivement les groupes ayant confirmé leur présence à cent pourcent, preuve écrite faisant foi. Au moins, avec une telle garantie, on évite les déceptions. Trêve de tergiversations, voici quelques-uns des noms apparaissant sur cette énumération impressionnante de talents : 45 Grave (groupe postpunk californien qui n’a plus rien à prouver), Ah Cama-Sotz (le groupe belge culte de musique industrielle / dark ambient en constante évolution stylistique), Alcest (cette formation de postblack metal française qu’on ne présente plus, faisant un tabac depuis quelques années), Anne Clark (une artiste anglaise new wave de renom), Apoptygma Berzerk (grand nom de l’EBM norvégien), Beastmilk (postpunk finlandais), Bloodsucking Zombies From Outer Space (Horrorbilly originaire d’Autriche), Christian Death (un des piliers du gothic rock américain, enfin, s’il fallait vraiment encore les présenter… Ils présenteront ici un concert anniversaire pour leurs trente ans), Cygnosis (electro indus grec), Darkwell (combo metal gothique autrichien très discret depuis de nombreuses années), Desiderii Marginis (superbe projet dark ambient suédois), Equilibrium (pour les fans de folk metal teuton), Frontline Assembly (grosse machine electro canadienne), God Module (de l’electro dark américaine pas des plus originale mais malgré tout bien efficace), Heimataerde (comment décrire cela…de l’electro médiévale allemande ? Oui, c’est bien ça), Hocico (véritable institution dans l’electro internationale originaire du Mexique), Illuminate (un grand nom de la scène gothique allemande), Inkubus Sukkubus (une autre référence de poids du gothique, anglais celle-ci), Job Karma (un groupe polonais de postindus ambiant envoûtant, je vous encourage d’ailleurs à découvrir leurs clips sur YouTube !), Katzkab (groupe de death rock français aussi connu sous le nom de Katzenjammer Kabarett), Kiss The Anus Of A Black Cat (une formation belge de dark folk que je ne connais pas, mais dont je trouvais le nom sympa), Lacrimas Profundere (une valeur sûre de goth rock allemand), Manegarm (un grand nom du folk viking metal suédois), Mantus (projet bien connu de dark rock romantique allemand), Oomph! (rien de moins qu’un des pionniers du metal industriel allemand), Orphaned Land (excellent groupe de folk metal israélien), Pouppée Fabrikk (EBM suédois des temps anciens), Primordial (celtic black metal irlandais), Rotersand (un incontournable de l’EBM allemand), Satyricon (juste une légende du black metal norvégien), Sieben (Matt Howden de son nom, pour les heureux qui connaissent déjà ce violoniste bourré de talent, on se réjouit de l’y (re)voir, à ne manquer sous aucun prétexte !), [:SITD:] (EBM allemande comme ils la font chez eux), Spetsnaz (encore une référence de l’EBM, de Suède, celui-ci), Tarja (a.k.a. Tarja Turunen, pour les nostalgiques de l’ancienne ère Nightwish 1996-2005), The Creepshow (groupe de psychobilly canadien au son très propre), The Crüxshadows (grand nom de la futurepop américaine), The Fair Sex (ce groupe culte de l’electro allemand présentera également son concert anniversaire pour ses trente ans), This Morn’ Omina (un groupe belge d’indus rituel à voir absolument), UK Decay (mythique groupe anglais de postpunk qui n’a heureusement pas refait de break depuis près de dix ans), Umbra Et Imago (une figure emblématique du metal gothique allemand), Untoten (invité de marque dans le milieu gothic, darkwave, …), White Lies (postpunk anglais d’aujourd’hui), Xotox (grosse machinerie allemande indus), …

Comme vous pouvez le voir, même si vous n’avez ici qu’un petit aperçu ; il y a du gratin ! La programmation nous offre un excellent millésime, chargé de formations cultes, de monstres du genre. Oui, mais pas seulement car le WGT, c’est surtout une occasion de faire une multitude de découvertes. Déjà la ville en elle-même regorge de salles pour accueillir tous ces concerts, allant de l’Agra - immense hangar, au Werk II - sorte d’Usine locale, et n’oublions pas le Parkbühne et sa petite arène tellement agréable lorsqu’il ne pleut pas. Côté musique, il y en a pour tous les goûts : du gothic, bien entendu, de l’electro, de l’indus, du metal, du folk, du punk, du medieval, …. Prônant la diversité et le mélange des genres, le Wave Gotik Treffen représente un véritable carrefour de cultures où tout un chacun peu se sentir véritablement chez soi. Les chanceux ayant pu approcher l’évènement, ne fusse qu’une fois dans leur vie, savent de quoi je parle : quelques jours durant lesquels on peut se vêtir comme on le sent, se comporter naturellement, montrer son véritable visage sans sentir les interminables regards critiques et dédaigneux converger vers son look extravagant. Même dans l’hôtel le plus classieux de la ville, le personnel ne sourcillera pas en vous regardant, se contentant de vous souhaiter une excellente journée sans s’empresser d’aller alerter le service de sécurité pour vous mettre à la porte. Leipzig se fait la vitrine d’un melting-pot culturel tolérant, une ville envahie de long en large par des concerts et autres festivités comme un village médiéval, des lectures, du théâtre, des expositions d’art, des marchands de tous horizons (celui qui ne trouve pas son bonheur dans ce dédale d’échoppes de fringues, disques, accessoires, … ne trouvera probablement jamais ce qu’il cherche), des stands de nourriture pour toutes les confessions et hygiènes de vie… Pour une entrée unique, vous avez accès à toutes ces activités, aux transports en commun, … pour toute la durée du festival qui, croyez-moi, vous paraîtra bien trop court. Un véritable foisonnement énergique et détendu autour des cultures alternatives du monde entier, le WGT est ce genre d’aventure qu’on attend d’une année à l’autre et qu’on regrette dès l’instant où elle se termine. Pour les néophytes qui s’apprêtent à tenter l’expérience pour la première fois, munissez-vous de la plus grande valise que vous détenez : il y a fort à parier que vous rentrerez chez vous avec autant de souvenirs dans la tête que dans les bagages ! [Arnaud & Naryelle]

www.wave-gotik-treffen.de