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GRASPOP METAL MEETING | Dessel, Belgique
24, 25 et 26 juin 2011
Le GMM n’est plus à présenter avec ses quatre scènes : la Mainstage, les chapiteaux Marquee 1 et 2 et la tente nommée Metal Dome. Au menu, une programmation des plus éclectiques, du metal le plus soft à celui le plus extrême. En parlant de ‘soft’, quoi de plus doux que Foreigner ? Que nenni messire ! Et ceci dû à un problème de son décelable dès les premières notes et qui s’avérera récurrent pour tous les groupes du festival. Ce problème porte un nom : ‘Les infra basses’. Vous savez, ces grosses caisses fortes et graves dont les vibrations pénètrent dans tout le corps, jusqu’à ce qu'oreilles et narines vous démangent. Terrifiant !!! Quelle ne fût donc pas notre surprise de découvrir le hit, ‘I Want To Know What Love Is’, avec une grosse caisse qui vous explose la face à chaque coup. Impossible d’échapper à la torture si l’on persiste à rester en face de la scène ; nous avons donc passé tout notre festival, soit à plus de cent mètres de la sono, soit complètement excentrés. Foreigner avec un son aussi virulent qu’un gig d’Immortal, j’en avais rêvé, le Graspop l’a fait !
Parmi les grosses têtes d’affiches, nous retrouvons les Scorpions à l’occasion leur toute dernière tournée des festivals avant une retraite bien méritée et plus qu’indispensable pour certains membres à bout de souffle. D’un côté, Rudolph Schenker (guitare rythmique) et James Kottak (batterie) assurent encore avec une énergie débordante. Et de l’autre, un Klaus Meine (chant) très fatigué et un Matthias Jabs mou du genou n’y croyant plus vraiment et en mode pilotage automatique. Ozzy Osbourne déclarera forfait pour cause d’extinction de voix, ce qui permettra à Judas Priest de gagner une heure de set. Résultat des courses : un show aussi complet qu’en salle avec un Richard Faulkner (le nouveau gratteux) impérial qui est, sans conteste, responsable d’un bon coup de pied dans le derrière de ses potes vétérans. Désormais, Rob Halford a retrouvé son aisance dans les aigus et les tempos, anormalement lents par le passé, ont retrouvé leur niveau d’origine. Inespéré ! Ce sont Rob Zombie et Slipknot qui clôturent le festival. Le premier et son metal technoïde possède un charisme certain, malgré un chant rauque plus qu’approximatif. Le second, encore profondément marqué par la mort de Paul Gray fait preuve d’une rage sans précédent. Parmi les seconds couteaux, nous retrouvons les indécrottables d'Anvil, qui profitent pleinement de leur succès suite à leur film autobiographique. Il est clair que Lips, Reiner et Five sont sur scène comme des poissons dans l’eau, le seul point à déplorer étant la présence de vingt minutes de solos de guitare et de batterie sur cinquante minutes de show. Résultat des courses : de nombreux hits passés à la trappe dont ‘Forged In Fire’. Chez les Norvégiens de Pagan’s Mind, nous avons affaire à de grands professionnels. Leur power metal progressif est interprété de manière chirurgicale. Mais la sauce ne prend pas, les morceaux étant trop alambiqués et pas vraiment taillés pour la scène, sans compter une prestation scénique des plus quelconques. À oublier très vite donc. Du côté des scènes Marquee, certains poids lourds ont fait une forte impression. Sepultura continue son petit bonhomme de chemin, avec des compos vous arrachant littéralement la tête. Et malgré l’abandon d’une bonne frange des fans trouvant de moins en moins de légitimité à la formation brésilienne, force est de constater que jamais le groupe n’avait été aussi soudé et performant, même du temps des frères Cavalera, n’en déplaise aux grincheux. Le gig d’Iced Earth avait comme un goût d’amertume puisqu’il s’agissait de la dernière tournée estivale avec Matt Barlow, une amertume d’autant plus forte que ce chanteur est un véritable tueur. Corrosion Of Conformity, nouvelle formule (en trio avec les trois membres d’origine, excepté Pepper Keenan) revient sur ses racines hardcore en axant leur répertoire sur les albums ‘Animosity’ et ‘ Eye For An Eye’. Du côté des revenants, notons la prestation détonante de DRI, inventeurs du crossover (fusion parfaite entre le punk et le metal). Triptykon, la nouvelle formation de Tom G. Warrior effectuant sa première tournée, envoie du lourd et même du très lourd !!! C’est bien simple, le morceau d’ouverture, ‘Procreation Of The Wicked’ (de Celtic Frost) est joué à une lenteur hallucinante. Un show de doom expérimental des plus pesants. Avis aux amateurs ! La véritable exclu du festival, c’est Dublin Death Patrol, un groupe de thrash ayant la particularité d’avoir deux chanteurs et non des moindres, Chuck Billy (Testament) et Steve Souza (Legacy, Exodus), deux figures de la Bay Area de San Francisco pour un show ultra puissant. Il fût un temps où le Graspop avait une affection particulière pour l’underground ; aujourd’hui, le fest se dirige vers une programmation de plus en plus commerciale, mais il subsiste dans la Metal Dome de quoi satisfaire les irréductibles avec les vétérans de la NWOBHM : Angel Witch et Sweet Savage, le trio new yorkais The Rods ou la vraie valeur montante, Ghost, dont le show satanique théâtral et ses hymnes imparables font mouche à chaque coup.
Un florilège de pointures et de découvertes, un site très bien adapté et agréable à vivre malgré la foule, une organisation sans failles, tels sont les points forts du GMM. Il suffira d’une petite prise de conscience sur le son insupportable évoqué précédemment, et cet événement réacquerra sa réputation de ‘Rolls des festivals’. [Le Gorg & Laurent Divergent]
www.graspop.be
mis en ligne le : 15.11.11 par Kelly
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