LIVE REPORT - WACKEN:OPEN:AIR | Wacken, Allemagne - 05-07.08.2010

WACKEN:OPEN:AIR | Wacken, Allemagne
05-07.08.2010



Le long de la rue principale de la petite bourgade de Wacken, Schleswig-Holstein, Allemagne, des petits vieux regardent déferler une horde de metalleux tous en noir, les yeux écarquillés. Il est huit heures du matin, la veille du festival, et déjà, on entend partout le doux bruit du gaz s’échappant de canettes de bière. Cette vingt-et-unième édition ne durera, comme chaque année, que trois jours et aucun des festivaliers ne veut être à la traîne. Les habitants eux aussi sont sur le pied de guerre; la bière est au frais, les saucisses sont sur le grill et beaucoup arborent fièrement les couleurs du festival. À dix heures (le matin toujours), certains se réveillent à peine, mais pour la plupart l’ambiance est déjà festive. Il suffit de se balader à côté de quelqu’un qui porte un appareil photo (votre fidèle serviteur Julien) pour voir plus de fesses poilues que durant l’année entière. Chacun a le droit de se distraire de la façon dont il voudra. Parce que la veille du festival est toujours une longue attente et descente au fond des verres de bière, à l’effigie du Wacken Open Air, bien sûr.

Ce soir-là, quelques concerts avaient lieu pour faire patienter les assoiffés (de musique) comme la fanfare des pompiers du W:O:A, Mambo Kurt, et sur la W.E.T. Stage, les finalistes des Metal Battles. Mais pour ça, il fallait déjà réussir à sortir du camping. Oui, parce qu’avant de parler des concerts, il me faut expliquer deux ou trois choses au sujet de ce lieu de perdition. Premièrement, le camping est une véritable ville. Deuxièmement, tous les habitants de cette ville sont vos amis. Et quand ses amis lui proposent une bière, un metalleux normalement constitué ne sait pas dire non. Plus il avance, plus il boit, et plus la gestion de l’espace-temps ‘camping-début du concert’ est difficile. Les concerts donc. Une fois qu’on a réussi à sortir du camping (gloire à nous ! hips !), il faut encore traverser le Wackinger Village et ses stands vikings, cornes à boire, bagarres de barbares plus ou moins historiques et jolies serveuses lacées dans des corsets très serrés. Les concerts, vous avez dit ? On y va.

Reste le piège de la Bullhead City Wrestling avec son catch et ses concours de t-shirts mouillés, le Beer Garden, et le Metalmarket avec ses shows de strip-tease et de bondage. Mais enfin, nous voilà dans l’enceinte du festival ! Et pas pour s’échauffer, grand Dieu, non ! Car, ce jeudi 5 août, la True Metal Stage accueille rien de moins qu’Alice Cooper et Iron Maiden. Entre ces deux monstres du heavy metal, Mötley Crüe passe presque inaperçu. Il est dix-huit heures, Alice Cooper va monter sur scène, plus personne ne bouge ! L’enceinte du festival a beau être énorme, impossible de passer. Chaque recoin est rempli de monde, poubelles, containers et cabines de toilettes, tous les moyens sont bons pour apercevoir quelques miettes du show. Le public scrutera le moindre tressautement des écrans géants jusqu’à la fin du concert d’Iron Maiden. Avant de se taper une heure de bouchons pour regagner ses pénates, il restait la perspective joyeuse de voir Gojira sur la petite scène. Erreur, on n'a rien vu, il y avait trop de monde. Mais nos oreilles se sont régalées. Vendredi a vu se succéder des groupes tels qu’Amorphis, Orphaned Land, Ill Nino, Die Apokaliptischen Reiter, Arch Enemy, Grave Digger et beaucoup d’autres. Le choix est cornélien, et cela donne lieu à des moments plutôt surréalistes. Par exemple, lors du passage de 1349, entre les borborygmes des Norvégiens et les blastbeats de Frost, on entendait au loin les notes de ‘Reign In Blood’ qui résonnaient. Et sur cet hymne du thrash, samedi, le dernier jour du festival pointe le bout de son nez. Les festivaliers se réveillent gentiment avec Ektomorf, Caliban, Kampfar, et c’est reparti pour un tour avec Cannibal Corpse, Immortal et Fear Factory. La fatigue et la lassitude se font ressentir. La plupart apprécient les prestations en sirotant un petit verre, d’autant plus que les moshpits ont été interdits durant beaucoup de concerts lors de ces trois jours. Malgré cela, on est poussiéreux, transpirants, crades, mais heureux. On n'en peut plus, mais on en redemanderait bien encore pour quelques jours… Ça sera pour l’année prochaine ! [Diane]

mis en ligne le : 10.11.10 par indy

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