INTERVIEW - Dossier Nyon's On Fire (2010)

Les 29 et 30 octobre prochain aura lieu la troisième édition du Nyon’s On Fire. Mettre le feu à Nyon, voilà l’idée que l’association Heimathome s’est chargée de mener à bien contre vents et marée. Proposant une affiche variée composée de groupes du cru à un prix plus que raisonnable, le festival ne cesse de surprendre grâce à la qualité des groupes proposés. Il était temps de leur ouvrir nos colonnes afin que Randy, El Presidente d’Heimathome, nous présente plus en détail leur projet et le futur de ce Nyon’s On Fire.



- Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce festival, voici venir la troisième édition de Nyon’s On Fire. Pourrais-tu le présenter ?

Ce festival est né il y a trois ans sous l’impulsion de l’association Heimathome. À la base, nous n’organisions que des events metal et on s’est dit que ce serait cool d’organiser un festival qui rassemblerait le metal avec d’autres styles musicaux tels que le rock et l’electro. De plus, le but de Nyon’s On Fire est de proposer une programmation variée et de qualité à des prix (boissons et entrée) plus que raisonnables pour permettre aux jeunes de venir s’éclater avec un petit budget. La particularité de notre festival est de privilégier la scène locale qui compte beaucoup à nos yeux.

- Combien êtes-vous à travailler sur ce projet ?

Nous sommes plus d’une quinzaine de personnes actives dans l’association, mais la particularité d’Heimathome est que nous sommes avant tout un groupe d’amis. Je m’occupe de toute la préparation (sponsoring, programmation, presse…) avec un peu d’aide par-ci par-là. Lors du festival, tous les membres d’Heimathome mettent la main à la pâte en s’occupant d’assurer la cuisine, le staff, la sécurité, les nettoyages, etc. Sans eux, un tel projet n’aurait jamais pu voir le jour et je tiens encore à les remercier.

- Cette édition a une affiche des plus intéressantes, peux-tu nous parler des groupes ?

Cette année, nous avons décidé d’intégrer de plus gros poissons à la programmation. Le vendredi sera purement metal avec Benighted, Sybreed, The Arrs, Voice Of Ruin et Spylown tandis que le samedi voguera du côté du rock et de l’electro avec BAK XIII, Datura Sunday’s Walk, June Deville, The Deers et plusieurs DJs electro de la région en guise d’after party.

- Comment se passe la sélection des groupes, qui décide ?

Durant l’année, je sélectionne les groupes que je verrais bien à l’affiche et demande aux membres de l’association s’ils ont des propositions. Ensuite, je rassemble le tout et je concocte la programmation idéale.

- Vous n’avez jamais eu de grosse tête d’affiche au nom bien ronflant, est-ce voulu ou une simple réalité économique ?

Dès le départ, nous avons opté pour une croissance modérée afin de ne pas être endettés après une ou deux éditions. Cette année, nous avons intégré de plus gros groupes tels que Benighted, Sybreed, The Arrs ou encore BAK XIII à notre programmation. Nous nous agrandissons donc lentement, mais sûrement.

- En parlant d’économie, avec tous les festivals qui existent, qui sont subventionnés, etc., il ne doit pas être simple d’arriver à organiser un festival sur deux jours comme le tien, comment vous y prenez-vous, vous avez des partenaires précis ?

Le plus dur est certainement le financement d’un tel projet. La plus grosse partie du travail est de trouver des fonds afin de pouvoir clôturer les comptes sans être dans le rouge. Nous avons donc beaucoup de partenaires dont la banque Raiffeisen, la bière du Boxer, la Ville de Nyon et la Loterie Romande pour ne citer que les principaux. Sans eux, nous ne pourrions pas survivre et nous tenons encore à les remercier infiniment.

- J’ai toujours été surpris par la variété des styles proposés, est-ce un peu votre but de proposer cette espèce de découverte musicale ?

Oui, notre but est clairement de varier les styles tout en restant alternatif. Ensuite, Heimathome a toujours eu l’habitude de proposer des découvertes à son public et nous gardons cette tradition avec Nyon’s On Fire.

- Avez-vous des limites dans les styles que vous voulez proposer ?

Aucune limite tant que le groupe est cool et alternatif… mais du coup, ça fait quand même une limite (rires).

- Y a-t-il des groupes ou des prestations qui t’ont surpris ?

Personnellement, je me rappelle la prestation d’Artonwall qui était bien barge ou celle de Camion qui était excellente.
Pour être franc, je n’ai pas le temps de déguster les prestations des groupes durant le festival. Mais généralement, ce sont des artistes que j’ai déjà vus et appréciés vu qu’ils font partie de la programmation. Cependant, je me rappelle qu’Artonwall et Camion avaient marqué les esprits.

- Pour avoir assisté aux éditions précédentes, j’étais un peu déçu du peu de personnes présentes malgré des affiches variées et intéressantes. Comment vis-tu ceci, surtout qu’il y a beaucoup de groupes dans la région nyonnaise, donc il devrait y avoir beaucoup de public, non ?

Je pense que Nyon est une ville qui a un peu le cul entre deux chaises car elle se situe entre deux grandes villes (Genève et Lausanne). Il faut donc une affiche de qualité pour réussir à ramener les deux côtés à Nyon. La première édition avait bénéficié d’un franc succès et nous avions fait le plein. La deuxième fut plus mitigée, mais nous n’avions pas fait de pertes. Cette année, nous avons une programmation plus complète et plus alléchante au niveau des têtes d’affiche, raison pour laquelle nous sommes plutôt confiants quant à l’affluence de ce troisième volet.

- Beaucoup se plaignent que les festivals sont trop formatés, manquent d’originalité, mais en même temps beaucoup ne prennent pas le temps de venir découvrir de nouveaux talents dans des festivals plus basés sur la découverte comme le tien, ne trouves-tu pas ça injuste ?

Je ne pense pas que ce soit injuste, mais tout simplement une réalité qu’il faut accepter. Les gens aiment venir voir des artistes qu’ils connaissent, mais n’hésitent pas à se plaindre lorsque l’entrée devient trop excessive, par contre ils n’ont pas envie de venir découvrir de bons groupes pour un prix d’entrée misérable. Pour résumer, la plupart des spectateurs voudraient voir de grosses pointures pour dix ou quinze francs, mais comme leur rêve est une fiction, ils préfèrent aller dépenser le triple dans des bars ou s’abrutir devant la télévision.

- Nyon est très connu dans le monde de la musique, le Paléo, le Caribana, penses-tu qu’à Nyon il y ait encore la place pour un festival comme le tien avec une affiche bien plus décalée que ce que les deux autres festivals proposent.

Oui, je pense qu’il y a encore de la place pour un festival plus alternatif. Notre affiche est variée, mais reste très alternative et nous avons également pour but de programmer de jeunes groupes régionaux en devenir.

- Vous restez fidèles à l’Usine À Gaz, vous n’avez jamais voulu essayer de faire ce festival ailleurs, un open air, par exemple ?

L’Usine À Gaz est une salle de qualité, facile d’accès et qui possède toute la structure nécessaire pour notre type d’événement. Mais lorsque nous lancerons l’événement en open air, nous devrons changer d’endroit, à moins d’inaugurer dans l’open air en salle (rires).

- Jusqu’où penses-tu amener le Nyon’s On Fire, comment le vois-tu dans cinq ans, par exemple ?

L’objectif à long terme est de transformer le Nyon’s On Fire en un festival open air. Mais nous allons commencer par ajouter une scène extérieure pour la quatrième édition en 2011. Cependant, il se peut que dans cinq ans nous soyons en plein air, du moins c’est notre vœu le plus cher.

www.myspace.com/heimathome

Indy

Interview réalisée par e-mail en août 2010

mis en ligne le : 14.10.10 par graber

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